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Kitesurf à Moorea : l'arrêté d'interdiction a du plomb dans l'aile


Vatea Quesnot, président de l'association Moorea Kitesurf.
Vatea Quesnot, président de l'association Moorea Kitesurf.
PAPEETE, 28 juin 2016 - Le rapporteur public a requis favorablement mardi à la demande d’annulation de l’arrêté municipal interdisant la pratique du kitesurf à Moorea.

"C’est une bonne nouvelle pour tous les membres de l’association", a commenté Vatea Quesnot mardi à l’issue de l’audience du tribunal administratif qui venait de se pencher, sur sa requête en annulation de l’arrêté municipal 148-2015 du 23 juillet 2015 interdisant la pratique du kitesurf au départ des plages de Tiahura, Temae et Taiamanu à Moorea jusqu’au 31 décembre 2020. Le rapporteur public venait de recourir favorablement à une annulation de l'arrêté contesté, en tant qu'il méconnaît le principe d’égalité devant la loi et présente une entrave à la liberté du commerce et de l’industrie. L'interdiction totale jusqu'en 2020 est en outre présentée comme "trop contraignante" par le rapporteur public, compte tenu de possibles mesures intermédiaires de réglementation. Il conclut à l'annulation de cet arrêté "pas approprié par sa nature et sa gravité".

"Je vois que nous sommes enfin entendus", ajoute le président de Moorea kitesurf. "Depuis neuf mois que nous essayons de discuter avec M. le maire, nous n’arrivons à rien : il ne nous a jamais reçu. Nous avons donc été contraints de saisir le tribunal administratif et je vois que nos arguments sont enfin entendus".

En contrepartie d’une levée de l’interdiction catégorique de la pratique du kitesurf, notamment à Tiahura, spot mondialement connu, l’association propose de mettre en place une réglementation. Dans le détail, celle-ci a été visée par les services administratifs de la commune de Moorea et validée par le service de la Jeunesse et des Sports.

Il s’agit de la mise en place d’une zone d’interdiction de navigation des kitesurfeurs à proximité du littoral, pour éviter tout risque avec les baigneurs, de la délimitation d’une zone de stockage et de manipulation pour les adeptes de ce sport, sur la plage et du balisage d’un couloir d’accès à la zone de navigation. "Nous avons déjà délimité depuis le mois dernier toutes ces zones. Il y a de la place pour tout le monde et je ne comprends pas pourquoi on est traité de la sorte", souligne Vatea Quesnot. Une pétition lancée par son association a déjà recueilli près de 1400 signatures pour défendre ce projet de réglementation, explique-t-il.

Mais sur place, la mairie est toujours restée arcboutée sur son arrêté d’interdiction. Un texte qui pourrait dorénavant être annulé par le tribunal administratif. La décision a été mise en délibéré et sera rendu sous quinzaine. Elle sera toujours susceptible d’appel devant la cour administrative de Paris.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 28 Juin 2016 à 13:54 | Lu 8046 fois