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Jugé pour des menaces de mort, il dit vouloir aller en métropole commettre un attentat


Le détenu a été conduit sous bonne garde ce jeudi au palais de justice, par des gendarmes encagoulés.
Le détenu a été conduit sous bonne garde ce jeudi au palais de justice, par des gendarmes encagoulés.
PAPEETE, le 23 mars 2017 - Un détenu de 25 ans à l'isolement à Nuutania était jugé ce jeudi après-midi pour avoir mis le feu à sa cellule la semaine dernière et commis des violences sur le personnel de la prison et les gendarmes qui intervenaient. L'homme a tenu des propos particulièrement inquiétants.


C'est entouré de plusieurs gendarmes cagoulés de la Brigade de recherche et d'intervention qu'Augustin M., détenu de 25 ans, a été jugé ce jeudi en comparution immédiate pour des faits "incompréhensibles" selon le procureur de la République. Les faits qui lui sont reprochés datent de la soirée du 16 mars dernier. Alors que le prévenu, suite à de nombreux incidents violents, est en détention à l'isolement à Nuutania, il met le feu à sa cellule. Les surveillants pénitentiaires font appel à trois gendarmes qui se retrouvent victimes de jets de projectiles enflammés et subissent des menaces orales de la part d'Augustin M. Ce dernier leur expliquant alors qu'il "veut tuer des policiers ainsi que leurs familles".

L'homme, extrêmement bien connu des services de police et de justice est un habitué du tribunal puisque son casier judiciaire fait état de dix condamnations pour des vols aggravés, vols en réunion, violences conjugales mais également de nombreuses infractions à la loi sur les stupéfiants.

Violente rébellion

A la barre, le jeune homme est resté mutique et n'a pas souhaité apporter une quelconque explication quant à ce puissant accès de violence. Bien qu'il n'ait pas souhaité être défendu par un avocat, le tribunal a tout de même évoqué son parcours particulièrement chaotique. En effet, depuis son plus jeune âge, le prévenu a été exposé à une vie de violences. Placé en foyer à l'âge de 4 ans car il était victime de maltraitances, il a ensuite été adopté par un couple avec lequel il est parti vivre en métropole. A l'évocation de cette période, le prévenu s'est effondré en larmes.

Lorsque son père adoptif décède brutalement, l'adolescent est rejeté de la cellule familiale et revient donc en Polynésie française où il entame alors une errance faite de misère et de délinquance. S'ensuivent plusieurs séjours en prison ainsi qu'une évasion en 2016.

A la question de ses projets, le prévenu a dit "vouloir se rendre en métropole pour y commettre un attentat avec pour volonté de mourir". Le procureur de la République, soulignant la dangerosité de ces propos, relevant, selon lui de la "doctrine terroriste", ainsi que "l'absence totale de regrets" du prévenu, a requis 2 ans de prison ferme. Le tribunal a suivi ces réquisitions.


Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 23 Mars 2017 à 17:11 | Lu 8500 fois