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Indonésie: les Australiens condamnés à mort transférés en vue de leur exécution


Kerobokan, Indonésie | | mercredi 04/03/2015 - Deux Australiens condamnés à mort en Indonésie ont été transférés mercredi dans une prison de Java en vue de leur exécution malgré les protestations de Canberra qui se dit "révolté" par l'intransigeance de Jakarta.

Andrew Chan, 31 ans, et Myuran Sukumaran, 33 ans, condamnés en 2006 à la peine capitale pour avoir dirigé un réseau de trafiquants d'héroïne entre l'île touristique de Bali, où ils sont incarcérés, et l'Australie, ont été extraits tôt mercredi matin de leur cellule de la prison de Kerobakan.

Ils ont quitté la prison dans deux véhicules blindés en direction de l'aéroport de Bali, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les deux détenus ont été réveillés à l'aube. Leurs gardiens leur ont donné quelques minutes pour se préparer, selon un responsable local du ministère de la Justice, Nyoman Putra Surya.

Ils ont dit "merci" aux gardiens. "Nous leur avons passé les menottes, ils étaient silencieux", a-t-il ajouté.

Environ 200 policiers, 50 soldats et des canons à eau avaient été déployés autour de l'établissement pénintentiaire.

Andrew Chan et Myuran Sukumaran devaient être incarcérés dans une prison de haute sécurité de l'île de Nusakambangan.

Les autorités n'ont toujours pas annoncé la date de leur exécution mais leur transfèrement suggère que celle-ci est imminente. Les condamnés à mort sont avertis 72 heures avant d'être passés par les armes.

Les deux Australiens figurent parmi dix condamnés à mort appelés à être prochainement fusillés, dont d'autres étrangers, mais dont les nationalités n'ont toujours pas été révélées par les autorités indonésiennes.

Des dizaines d'Indonésiens et d'étrangers d'une quinzaine de pays condamnés à la peine capitale pour des affaires de stupéfiants sont dans le couloir de la mort en Indonésie, pays dont la législation en matière de drogue est l'une des plus sévère au monde.

Parmi eux, le Français Serge Atlaoui, condamné en 2007. Il a déposé la semaine dernière une demande en révision du procès devant un tribunal de la banlieue de Jakarta, après avoir vu son recours en grâce rejeté. Une audience est prévue le 11 mars.

Le nouveau président indonésien, Joko Widodo, surnommé Jokowi, a fait savoir peu après son arrivée au pouvoir en octobre qu'aucune grâce ne serait accordée aux condamnés à mort dans les affaires de trafic de drogue. Il estime que son pays est dans une situation d'état d'urgence en matière de stupéfiants, avec la mort de dizaines de jeunes chaque jour.

Pour la première fois depuis 2013, six condamnés à mort, parmi lesquels cinq étrangers, ont été exécutés le 18 janvier en Indonésie, provoquant de vives réactions de pays concernés.

Rédigé par () le Mardi 3 Mars 2015 à 16:38 | Lu 431 fois