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"Il y a une priorité à protéger notre gouvernement" (Edouard Fritch)


PAPEETE, 27 mai 2015 - Edouard Fritch a mis en avant le remaniement ministériel comme un acte de "partenariat" avec le groupe A Ti'a Porinetia pour renforcer les appuis du gouvernement à Tarahoi, alors que le Tahoera'a Huira'atira annonce officiellement "qu’il ne [le] soutiendra plus".
Le Président a en outre annoncé, dans cette perspective, que "les grandes vacances" seraient mises à profit pour convaincre les élus encore hésitants du groupe Tahoera'a de rejoindre les rangs du Tapura Huira'atira.

Teva Rohfritsch, qui entre au gouvernement Fritch 2, dévoilé mercredi, est "le profil qu’il nous faut aujourd’hui en matière économique. Il a une bonne expérience. Il a fait ses preuves dans les différents ministères qu’il a servis", explique Edouard Fritch. "En le faisant entrer au gouvernement, je souhaite envoyer un signe fort a A Ti’a Porinetia, pour qu’ensemble nous scellions un partenariat et pour que, tous ensemble, nous soutenions notre gouvernement qui vient d’être abandonné par le Tahoera’a Huira’atira. Je pense que tout le monde a lu le communiqué de Gaston Flosse, hier.
Le souci premier est de conforter l’équipe qui nous soutient à l’Assemblée. Aujourd’hui, nous sommes 23 avec le groupe A Ti’a Porinetia. Il nous faut encore travailler pour augmenter ce nombre
".

Pourquoi ne démissionnez-vous pas du Tahoera’a après l’exclusion récente de vos ministres et du député Tuaiva ?

Edouard Fritch : J’ai été élu par le congrès, avec Gaston Flosse. Je pense qu’il prendra toutes ses précautions avant de m’exclure du parti. Mais je ne démissionnerai pas. Enfin, je suis Tahoera’a Huira’atira : j’ai œuvré pour ce parti ; je me suis investi ; je lui ai été fidèle jusque maintenant encore, où je respecte le programme de mon parti. Aujourd’hui, effectivement, le Tahoera’a est devenu une machine à exclure. On vous exclut quand bien même voudriez-vous servir ce parti. Vous êtes exclu lorsque M. Gaston Flosse décide de vous exclure.

Dans le même temps vous ne participez plus aux réunions des instances dirigeantes.

Edouard Fritch : Je ne sais pas si vous avez vu la cadence des conseils politiques du Tahoera’a, ces temps-ci. Il faut bien que je travaille au gouvernement. J'ai mes réunions aussi. Et je travaille beaucoup, quoi que le Tahoera’a prétende. (…) Vous savez, d’autre part, que ces réunions sont devenues de vrais tribunaux : nous sommes soumis… c’est infernal. C’est devenu infernal pour nous tous.

Etes-vous toujours disposé à faire descendre Frédéric Riveta et René Temeharo à l’Assemblée ?

Edouard Fritch : Vous savez, je pense que le résultat des élections sénatoriales a été très clair au sujet du soutien populaire au gouvernement de la Polynésie. En tous cas, les grands électeurs l’ont exprimé clairement. Je me dois donc de me battre jusqu’au bout. Et je chercherai par tous les moyens à avoir une majorité ferme qui me soutienne. Aujourd’hui nous sommes 23. J’attends des réponses d’autres élus de l’Assemblée. Mais, s’il le faut, bien sûr que je peux faire descendre des ministres. Et les ministres en question sont d’ores et déjà d’accord, car il y a une priorité à protéger notre gouvernement.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 27 Mai 2015 à 14:27 | Lu 2434 fois