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Il écope de 4 ans ferme pour avoir frappé sa femme avec un casque


Avec difficulté, les gendarmes finissent par recueillir le témoignage de la jeune femme âgée de 22 ans.
Avec difficulté, les gendarmes finissent par recueillir le témoignage de la jeune femme âgée de 22 ans.
Ce lundi après-midi, un individu de 34 ans était jugé en comparution immédiate pour des faits de violences conjugales commises avec un casque. Le prévenu était en état de récidive légale. Le tribunal l’a condamné à 4 ans de prison ferme.

Le 16 novembre dernier, les gendarmes sont appelés pour une dispute conjugale à Paea. Sur place, les forces de l’ordre aperçoivent un couple qui se baigne et qui leur indique qu’ils ne sont pas les individus signalés pour les violences. Mais l’homme et la femme tentent de fuir et les gendarmes décident alors de les interroger. Avec difficulté, ils finissent par recueillir le témoignage de la jeune femme âgée de 22 ans. Apeurée, elle explique aux gendarmes que son époux vient de la frapper à coup de poing puis avec un casque de deux-roues. La victime présente de nombreuses blessures. Entendu, l’homme justifie son acte par le fait que sa femme ne l’accompagne pas dans les démarches qu’il effectue auprès des services sociaux pour récupérer leur petite fille placée quelques mois après sa naissance. Il semble plutôt que ce soit sa violence physique qui soit à l’origine de cette décision.


L’emblème d’un échec

Ce lundi, lors de l’audience, la victime s’est présentée avec le visage tuméfié. Le prévenu, en état de récidive légale pour avoir commis des faits similaires en 2015, avait demandé le huis-clos. Après avoir refusé cette demande, le tribunal a tenté de comprendre ce qui avait déclenché cette violence le jour des faits. En vain. Le prévenu a dit ne pas s’être « contrôlé ». La présidente du tribunal a ajouté : « Aujourd’hui, nous avons eu l’occasion d’entendre la victime. Mais peut-être qu’elle ne sera plus là la prochaine fois. « 

L’avocat de la jeune femme a évoqué le risque de réitération : « aujourd’hui, ça suffit ! (…) Il y a déjà une condamnation et l’on revient à nouveau devant le tribunal pour des violences (…) Vous demandez le huis-clos car vous n’assumez pas Monsieur mais aujourd’hui, votre femme veut divorcer et je l’aiderai. »

Requérant une peine de cinq ans de prison ferme, le procureur de la République a souligné une suite d’échecs : « ce dossier est emblématique d’un échec général : l’échec d’un couple qui a dysfonctionné dès le départ, l’échec du parquet car nous n’avons pas pris la mesure de la dangerosité de cet homme alors que la lutte contre les violences conjugales est l’une de nos priorités. C’est aussi l’échec du SPIP qui, au regard du dossier, évoque toujours la clémence. Mais, l’échec est surtout celui du prévenu auquel la justice a donné toutes les chances imaginables pour s’en sortir. »

L’avocate du prévenu a invoqué les regrets de son client : « il est conscient de son acte (…) Il a demandé un huis-clos afin de pouvoir exprimer ce qu’il ressentait. »

Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné l’homme à 5 ans de prison dont un an avec sursis mise à l’épreuve.

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 20 Novembre 2017 à 17:12 | Lu 3420 fois