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Il avait menacé son gendre avec un fusil pour protéger sa fille


(Photo d'illustration)
(Photo d'illustration)
PAPEETE, 24 août 2016 - Après que son gendre a agressé sa fille, un père de famille avait décidé de protéger son foyer avec son arme de chasse. Il a dû s'expliquer devant les juges du tribunal correctionnel, ce mardi, pour le délit de violences volontaires avec arme.

Après 20 ans dans l'armée française chez les parachutistes, Stanislas C. a décidé de revenir dans son île de Huahine pour profiter de sa retraite, en même temps qu'il prenait un travail de caméraman. Mais "en vingt ans la jeunesse polynésienne a changé. Il n'y a plus de respect. Ils en viennent directement à la violence" a-t-il évoqué à la barre, mardi. Et effectivement, il s'en est rendu compte rapidement à son retour.

Car sa propre fille de 22 ans est tombée amoureuse du fils de leurs voisins de Huahine, qu'elle connaissait bien pour l'avoir rencontré lors de leurs vacances en famille sur l'île. À leur retour, le jeune couple se met ensemble et fait même des enfants, contre l'avis de Stanislas qui considère que ses voisins font partie d'une famille à problèmes, à cause de la très mauvaise influence du père de son beau-fils, qui se retrouve régulièrement à Nuutania.

La mésentente entre les voisins devient tellement difficile, à coup d'insultes et d'agressions, que Stanislas décide de déménager à Tahiti. Il accueille tout de même son beau-fils chez lui à Punaauia, malgré des tensions récurrentes.

Mais tout change le 13 janvier 2016. Stanislas, présent à l'audience contrairement à son beau-fils, raconte comment ce dernier a pénétré dans la maison familiale en son absence, mis le fare sens dessus dessous, insulté sa femme et battu sa fille… Nous n'aurons pas l'explication de cette violence, mais l'ancien militaire lui a alors fait comprendre qu'il risque de passer un mauvais moment s'il le revoit. Mais le jeune homme revient le 15 janvier, avec son frère et un ami, apparemment bien décidé à revoir ses enfants avant de repartir à Huahine… "Ses intentions étaient clairement de m'agresser" explique Stanislas à la barre.

Il a donc sorti son fusil de chasse pour les faire fuir, ce qui a conduit à ce procès, mardi. Son avocate expliquera aux juges que "en tant qu'ancien militaire, il avait la maîtrise de son arme, qui n'était pas chargée de toute façon, et sa réponse était proportionnée à l'agression. C'était de la légitime défense. Mais il reconnait la possession illégale d'une arme à feu, il n'avait pas fait la déclaration en mairie obligatoire pour les armes de chasse." Les juges, "compte tenu des éléments de caractère de toutes les parties impliquées", sont allés dans ce sens en prononçant à titre de peine principale la confiscation de l'arme et des munitions.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mercredi 24 Août 2016 à 10:53 | Lu 8335 fois