Tahiti Infos

Huile vierge de coco : un avenir pour le fenua ?


PAPEETE, 25 août 2016 - Depuis quelques années, l'huile vierge de coco prend de plus en plus de l'ampleur sur le marché local mais également, pour certains producteurs, à l’international. La fabrication de ce produit dérivé de nos cocoteraies est une filière avec potentiel économique durable pour la Polynésie française où l'on retrouve en abondance la matière première.

Depuis 2010, il existe trois usines de fabrication d'huile vierge de coco en Polynésie. Parmi celles-ci deux sont des unitées privées implantées à Bora Bora aux îles-sous-le-vent et à Niau, commune associée de Fakarava. La troisième usine se trouve à Tikehau, une commune associée de Rangiroa.

Les atolls de Tuamotu sont connus pour être surpeuplés de cocotiers et donc potentiellement aptes à produire en très grande quantité de l'huile de coco. Selon les experts en la matière, Stéphane Teriiatetoofa de l'usine de Tikehau et Jean-Marius Raapoto de l'usine de Niau, pour un litre d'huile vierge de coco, douze noix suffisent.

Cependant il n'y pas seulement le fait de détenir la matière première qui compte. Pour avoir de l'huile de coco en grande quantité et pouvoir la commercialiser, comme le font les deux usines de Tuamotu, cela nécessite des machines, de la main-d'œuvre ou encore des flacons. Ce qui demande alors un gros investissement financier.

A Tikehau par exemple, l'usine de fabrication d'huile vierge de coco existe depuis 2010. Afin de lancer le projet, le Pays via le ministre de l'Agriculture de l'époque, avait fiancé la première centrifugeuse de la fabrique, une presse à coco, un décortiqueur et un débourreur. Malheureusement, en 2012 la centrifugeuse tombe en panne contraignant l'usine à fermer ses portes. Ce n'est que l'année dernière que l'activité a repris avec en plus des travailleurs en contrat d'accès à l'emploi (CAE). Cette convention ne durant qu'un an, le renouvellement a été refusé cette année.

L'usine de Tikehau fonctionne désormais avec huit bénévoles de l'association de l'atoll "Tamarii Taravaia". Pour tout le travail qu'ils effectuent cinq jours par semaine à l'usine, ces travailleurs volontaires ne gagnent leur vie que sur les noix de cocos qu'ils vendent à la fabrique. Sachant que cette matière première est récoltée sur leurs propres terres. A Tikehau, la noix de coco débourrée est vendue à l'usine 30 Fcfp la pièce.

A la journée, les bénévoles produisent cinq à six litres d'huile vierge de coco pour 60 noix. "La capacité de production de la centrifugeuse est de six litres", confie Frédéric Teriiatetoofa, président de l'association Tamarii Taravaia, "Pour qu'elle puisse tenir le plus longtemps possible on ne la force pas trop. Donc, on ne produit que six litres d'huile le matin et six litres l'après-midi".

Pour le moment, l'huile vierge de coco la moins chère en Polynésie est bien celle produite par les bénévoles de l'usine de Tikehau, le prix est fixé à 2 000 Fcfp le litre. "Notre souhait, à nous l'association, a toujours été que l'huile vierge de coco soit accessible à tous et non réservée à une certaine élite, d'où le prix que nous avons fixé" explique Frédéric. L'association compte un bon nombre de clients fidèles, des particuliers comme des commerçants. Mais parmi les particuliers "il y en a qui revendent à 10 000 Fcpf le litre d'huile vierge", révèle Tetuanui, bénévole à l'usine et de poursuivre, "pour cela, on prévoit d'augmenter le prix de litre à 4 000 Fcfp. Pour l'instant c'est en cours de réflexion".

Pour l'usine de Tikehau, le business de l'huile vierge de coco fonctionne plutôt bien puisqu’en fin de journée "on n'a plus rien en stock", signale Tetuanui. En plus des touristes et des particuliers, le Comptoir des plantes polynésiennes, implanté à Paea, commande 25 litres d'huile vierge chaque semaine. Une quantité qui augmentera très prochainement à 50 litres d'après le président de l'association.

Une deuxième unité de fabrication pour les Tuamotu

Récemment inaugurée par le président du Pays et le haut-commissaire de la République, l'usine de fabrication d'huile vierge de coco de Niau a commencé son activité il y a six mois aujourd'hui. Comme pour l'usine de Tikehau, le gouvernement Fritch a également contribué à la réalisation du projet de Jean-Marius Raapoto, ancien ministre de l'Education et actuel propriétaire de cette petite unité de production, en finançant "10 millions Fcfp en complément de l'investissement sur fond propre du projet".

La fabrique privée de la commune associée de Fakarava compte actuellement six employés agricoles. Cinq d'entre eux sont en CAE et le dernier est en contrat à durée indéterminée (CDI) rémunéré par Jean-Marius lui-même. Ils s'occupent donc de réaliser toutes les étapes de la fabrication de l’huile vierge de coco : du ramassage des noix en passant par le débourrage et le décorticage, jusqu'au recueil du précieux liquide.

Pour une journée à l'usine de Niau, les jeunes travailleurs râpent au total 100 cocos et produisent à peu près cinq à six litres d'huile. Un travail répartit sur cinq jours pour une durée de six heures et demie par jour pour les CAE et huit heures pour l'employé agricole en CDI.

Jean-Marius Raapoto se dit satisfait et très heureux aujourd'hui d'avoir réalisé ce projet auquel "personne ne croyait" confit-il. "Nous avons consacré quatre années, ma femme et moi, à la mise en orbite de ce projet. Et ça a été quatre années difficiles. Aujourd'hui je peux enfin dire ouf ! Nous venons de franchir une étape".

Cet enseignant retraité, docteur en sciences des langues polynésiennes, avait tout pour vivre une belle retraite. Mais il a choisi avec sa femme, d'investir toute sa retraite dans son usine de fabrication d'huile vierge de coco et dans les terrains où l'on retrouve sa cocoteraie.

"Ce qui nous a poussé à réaliser ce projet c'est le fait de montrer au Polynésien qu'il faut qu'il croit en ce qu'il fait et qu'il croit en les perspectives qu'il se fixe. Je constate qu'à chaque fois qu'il y a des projets de cette nature, les Polynésiens ne participent pas. C'est pour ça qu'on dit que c'est un fainéant. Ce n'est pas vrai : il faut savoir le motiver. C'est dans la mesure où il croit en ses possibilités qu'il commencera à prendre confiance en lui dans l'avenir", déclare Jean-Marius.

Depuis le début de l'année, Jean-Marius et sa femme ont vendu 75 litres d'huile vierge de coco à des clients locaux. En général leur huile est faite sur commande mais bien souvent ils n'ont en plus en réserve.

Sur le marché local, l'huile vierge de coco varie donc entre 2 000 Fcfp et 10 000 fcfp le litre.

Suite au conseil des ministres qui a eu lieu mercredi dernier, l'inscription de la "SCNI TIREO sur la liste des bénéficiaires de la prise en charge du fret pour son huile de coco vierge fabriquée à Niau a été validée. Cette prise en charge sera effective dès la parution au JOPF".

Lors de son déplacement sur Niau la semaine dernière, le président de la Polynésie a évoqué que le fait de constituer des petites usines d'huile vierge de coco dans les archipels est en réflexion car "l'huile de coco vierge est un produit fortement demandé sur le marché international".

Rédigé par Manava Tepa le Vendredi 26 Août 2016 à 04:00 | Lu 5174 fois
           



Commentaires

1.Posté par CITRUS le 26/08/2016 06:07 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

BONJOUR

qu'elle sont les BIENFAITS de cette huile ???????

2.Posté par mathius le 26/08/2016 06:25 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Marius a découvert qu Oscar Temaru et l'upld ne croient à rien d'autre qu'aux subventions de l'état qu'ils accusent d'être coloniale, et s'en remplissent pleins les poches. Vite, Oscar Temaru va dénoncer à l'ONU la réussite de marius dans un ile colonisé par le tavini.🌭🍧🍭

3.Posté par fiututafé le 26/08/2016 08:36 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Mon pauvre Mathius...t'es nunuche!!De faire focus systématiquement sur Oscar et l'ONU, çà devient de la parano...Franchement! je ne vois pas le rapport avec L'huile de coco vierge...t'es devenu un ONUPHOBISTE!!!

4.Posté par Faut pas pousser! le 26/08/2016 08:39 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Comment peut on croire encore au développement autonome de notre pays : c'est quand même pas croyable tous ces produits miracles vendus à prix d'or, qui sont produits à coup de mise à dispo de matériel, de subventions, de CAE et de bénévoles...
Quel échec.

5.Posté par Lydie le 26/08/2016 08:43 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Concernant l'usine de Tikehau, comment une association peut se targuer de la faire fonctionner avec des "bénévoles" payés à la noix? Quel est le statut de ces personnes, leurs droits? Syndicalistes, inspection du travail, CPS, devraient tirer cette affaire au clair car ça parait bien nébuleux.
Quant à M. Raapoto, on pourrait le surnommer le "bienheureux", 10 millions d'aides du Pays, fret gratuit, 5 CAE sur 6, espérons que son entreprise " privée" sera viable sur du long terme. Personnellement, je crois plus en son projet d'apiculture.

6.Posté par Le Vieux le 26/08/2016 09:25 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Vous ne vendrez jamais cette huile a l'export avec un tel packaging ... un peu de bon sens voyons !!!

7.Posté par mathius le 26/08/2016 09:28 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Fiututafé, je crois que tu n'as pas compris que je suis entrains de montrer du doigt qu Oscar Temaru pense instrumentaliser l'ONU pour son compte personnel afin de faire ses affaires auprès de ses électeurs polynesiens.
Va faire un tour dans les couloirs de l'ONU et tu comprendras qu'il est considéré comme un rigolo , Édouard Fritch sera bien mieux considéré lorsqu'il fera son discours. As tu remarqué que Richard TUHEIAVA et Broterson ont été obligé de dire qu'edouard serait le bienvenu à l'ONU..... Pourquoi? 🏄🏽

8.Posté par TuladiBouffi le 26/08/2016 11:02 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Les projets d'avenir en Polynésie c'est tous les mois qu'il en sort un ! La bonne blague ! Toujours les mêmes montages, emprunt, subventions, emplois aidés. Une économie virtuelle qui n'existe que par la dette privée et publique. Ce qui manque surtout c'est une usine à huile de coude et des prix compétitifs pour concurrencer les pays asiatiques, et c'est pas demain la veille. La Polynésie ne pas pas mieux que l'année dernière mais elle va mieux que l'année prochaine.

9.Posté par etienne le 26/08/2016 11:47 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Si çà marche aussi bien que çà, qu'on arrête les subventions liées au coprah (déficitaire) et qu'on développe cette filière!!!! Qu'est ce qui bloque??

10.Posté par mathius le 26/08/2016 12:24 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

On finance bien les sportifs pour qu'ils créent leur parti politique....c'est la coutume 😜🤑

11.Posté par arave le 26/08/2016 15:18 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Ils sont forts nos ministres du faapu.
Aucun retour sur investissements

12.Posté par fiututafé le 26/08/2016 17:43 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Mathius, t'es fiu...et tu t'enfonces..allo quoi!!!

13.Posté par fiututafé le 27/08/2016 17:10 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Pour éviter la migration des Iliens vers Tahiti, et réduire ou figer (tant qu'on peut) l'augmentation des SDF, chômeurs et certainement de réduire les constructions de lotissements sociaux...Réfléchir et encourager des projets tels que celui là serait intéressant..C'est bénef.pour tout le monde..