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Hippisme: le 14 juillet, les jockeys, vêtus de pareu, montent "à cru"


Hippisme: le 14 juillet, les jockeys, vêtus de pareu, montent "à cru"
L’Association Hippique et d'Encouragement à l'Elevage de Polynésie Française, qui soufflera en octobre sa 100ème bougie, a toujours eu pour habitude d’organiser des courses de chevaux le 14 juillet.
Donc cette année, A.H.E.E. a décidé de commencer la saison en renouant avec la vieille tradition. Ainsi, ce dimanche après-midi, les chevaux se sont affrontés à travers trois différentes courses : une course de 1.100m ouverte aux chevaux locaux et demi-sang, une course attelée de 1.800m ouverte aux chevaux de toutes provenances et une course "Pareu" de 800m, également ouverte aux chevaux de toutes provenances.
Cette dernière course connait un franc succès car elle est haute en couleur : les jockeys, vêtus de pareu, montent à cru. Un spectacle typiquement de chez nous.

L’occasion pour nous de rencontrer Louis Raoulx, le Président actuel de cette association. Il nous racontera son histoire d’amour avec ses chevaux. Confidences.

Louis Raoulx est un vrai passionné comme il n’en existe plus. A 4 ans, il demandait déjà un cheval au Père Noël. Et, quand il a compris que c’était trop grand pour la hotte du bon vieillard, il a fait des petits boulots à droite à gauche. A 14 ans, il avait réuni 4 000f et il lui manquait 1 000f. Alors, armé d’un réchaud primus, il a vendu tout l’été des cornets de frites, pendant que ses amis profitaient. Dès qu’il eut 1 000f, il acheta fièrement TE ARA 2. Depuis il n’a plus quitté le monde des chevaux de course : propriétaire, jockey, entraineur et Président de A.H.E.E. Louis ne voit pas sa vie sans chevaux.
Lorsqu’il est avec eux, Louis se lance dans une longue "conversation" et, étonnement, les chevaux réagissent. Devant ce spectacle, "murmurer à l’oreille des chevaux" parait moins fantasque. Mais d’où vient cette passion, ce savoir-faire inné ? Louis n’en sait rien. Peut-être un ancien souvenir pourrait l’expliquer : alors qu’il avait 2 ans, ses grands-parents le mettaient dans une charrette tirée par… une chèvre ! Ce bonheur semble l’avoir marqué.
Au fil des années, il n’a pas cessé d’agrandir sa famille… de chevaux, jusqu’à 5 membres. Aujourd’hui, il en reste 2, dont Madison, un étalon de 26 ans, un âge très respectable chez les chevaux. Mais, ne vous fiez pas à son âge, Madison donne encore des leçons aux "jeunots".

En 2006, Louis devient Président de A.H.E.E. alors que l’association traverse une période difficile. Faute de moyens, la piste a été laissée à l’abandon. Le sol instable empêchait l’organisation de courses. Il a fallu un lot de circonstances heureuses pour donner à Louis et une petite équipe de passionnés la possibilité de remettre la piste en état. Après 2 ans de travaux, un beau gazon a entièrement recouvert le tas de boue. La piste peut désormais se faire fouler sans danger.
Cette remise en beauté a permis moderniser l’ensemble. L’hippodrome a maintenant trois pistes bien définies pour éviter tout accident. Ainsi les chevaux de selle pourront continuer tranquillement leur promenade sans ralentir leurs camarades qui s’entrainent.
Bien sûr, l’association A.H.E.E. voudrait remplacer toute les structures actuelles. Mais ce projet attendra, actuellement l’association fonctionne sur fonds propres.

De plus Louis cherche plus que jamais à "professionnaliser" ce sport hippique. Le code des courses de France est devenu sa bible. Cependant l’association souffre d’un manque certain de formation : former les entraineurs car les chevaux doivent recevoir un entrainement approprié à leur âge, continuer à encourager et conseiller les éleveurs.
Pour cette année, un autre défi attend Louis : organiser les cinq courses prévues, une course par mois. Un vrai challenge vu l’ampleur de la tâche. A.H.E.E. et les propriétaires doivent équiper leurs chevaux, habiller leurs jockeys, monter le stand des VIP pour ceux qui ne veulent rien louper du spectacle, vérifier les autorisations et installer la buvette et le pari mutuel pour ceux qui voudraient tenter la chance.


Dimanche après-midi, chevaux locaux ont encore essayé de "remporter la victoire à domicile".
Généralement les chevaux locaux sont trois fois moins chers à l’achat, sont plus résistants aux maladies mais moins performants. En revanche, les capacités physiques des chevaux importés ne sont plus à démontrer. Alors certains propriétaires n’hésitent plus, malgré le coût et la longue procédure.
Il faut savoir qu’une fois acheté, votre cheval devra passer un mois en quarantaine. S’en suit un voyage éprouvant, de 8 à 12 jours, pour le convoyeur et sa monture. Le cheval sera enfermé dans un container de 45 pieds, compartimenté pour 6 chevaux. Autant dit que tout mouvement leur est impossible. Ici, le rôle du convoyeur est déterminant. Il faut toujours s’assurer que l’animal ne manque de rien. Louis Raoulx nous raconte qu’il logeait avec les officiers et descendait trois, quatre fois dans la nuit, malgré l’interminable escalier.

Une fois arrivé, le cheval a besoin d’un peu plus d’un mois d’acclimatation. C’est le bon moment de nouer une relation forte : le temps d’une promenade, sans efforts, pour lui dégourdir les pattes ou pendant le moment de douche et de brossage.
Attention tout de même, les chevaux importés sont très fragiles et sensibles au froid.

Une chose est sûre, avoir un cheval nécessite une vraie passion. Le coût financier est élevé et l’implication personnel sans bornes. Bien sûr, Louis voudrait partager sa passion, agrandir la famille A.H.E.E., voir de nouveaux chevaux mais il tempère tout de suite : "Il faut bien réfléchir avant d’acheter un cheval car le don de soi est total. On n’a plus de temps à nous, plus aucun congé.". Pour pallier à ces difficultés, il est possible d’acheter un cheval à plusieurs : la facture et les charges sont ainsi partagées. Un bon plan pour les passionnés !

Quoique ! Une journée type de Louis pourrait en décourager plus d’un. Pour ses chevaux, ce jeune septuagénaire se lève tous les matins à 4h00 pour les nourrir et nettoyer les box. A 14h00, il les amène pâturer avant d’entamer l’entrainement. La journée de Louis se termine vers 18h lorsque les chevaux sont récompensé, douchés et, de nouveau nourris et que le matériel est nettoyé. Un emploi du temps chargé et respecté scrupuleusement, au risque d’entendre les chevaux "râler". J’en suis témoin : ma rencontre avec Louis a commencé en début d’après-midi et, dès 14h00, les chevaux, jusqu’alors calmes, ont commencé à hennir et à souffler. C’était impressionnant de voir l’exactitude de leur horloge interne. Une fois sortis, on ne les a plus entendus.

Nous avons voulu connaitre le secret d’un bon entrainement. "L’amour", répond sans hésiter Louis. "Je n’ai jamais tapé mes chevaux pour les entrainer, tout est une question de symbiose. Il faut que le cheval court pour te faire plaisir. Si c’est le cas, tu as pratiquement gagné. Moi, lorsque je monte Madison, je dois le freiner. On peut comparer un cheval à une batterie que tu dois charger en veillant à ne pas dépasser le seuil, de peur de la griller.".

Quittons-nous sur ce magnifique proverbe Arabe : "Le cheval est un cadeau de Dieu à l’homme".





Le monde hippique en quelques chiffres
Pour acheter et importer un cheval de Nouvelle-Zélande : 1 million à 1.5 million
Un cheval au quotidien : 35 000fcp/mois (sans les frais de vétérinaire)
Le tour complet de la piste : 1.2 km

Pour les amoureux de chevaux
On retient 3 différents types de chevaux de course
1° les galopeurs qui font des pointes à 70kms/h.
2° les amblers ont une démarche particulière, ils avancent les 2 pattes du même côté. Lorsque cette spécificité n’est pas innée, ils ont les pattes entravés. Rassurez-vous, c’est sans douleur pour les chevaux qui semblent danser sur la piste.
3° les trotteurs qui moulinent avec les pattes avant et se propulsent avec les pattes arrières.

Tāta’ura’a fa’ahorora’a pua’a horo fenua : huru ta’umara’a nō mūta’a iho ra

E peu teie nā te Tā’atira’a nō te tū’aro tāta’ura’a horora’a pua’ahorofenua ‘e te tūtavara’a i te ‘ohipa fa’a’āmura’a ( pi’i ha’apoto noa hia A.H.E.E ), maoti ra i te fa’atupu i tetahi tāta’ura’a horora’a pua’ahorofenua i te mau 14 nō tiurai ato’a.

I teie ïa matahiti, ‘ua ‘ōpua tā na mero i te fa’aiho fa’ahou mai i te huru fa’ahorora’a mātāmua. I teie mahana tāpati i māhemo, e toru faīto horora’a ātea o tei tāpura hia : Te mātāmua 1,1 kirometera ātea na te mau pua’ahorofenua mā’ohi ‘e te mau ‘āfa, haere mai ai te horo āteara’a 1,8 kirometera nō te mau huru pua’ahoro fenua ato’a, ‘e te hōpe’a roa, ‘ua ani hia iā te mau tāne i te tā’amu i te pāreo nō te hō’e horo āteara’a ‘e 800 metera ( i’ō nei ato’a, nō te mau huru pua’ahoro fenua ato’a ).

O tei nehenehe i parau, ‘ua au roa hia i teie huru ta’umara’a pua’ahoro fenua. Te vāhi fifi ri’i nō te mau ti’a ta’uma, ‘a ore parahira’a tāmau.

E taime nahonaho ato’a teie nō te uiui atu i tetahi mau mana’o iā Louis Raoulx, te peretiteni nō taua tā’atira’a ra. E fārereira’a faufa’au roa teie.

Mea au roa ‘ino nā Louis Raoulx i te mau pua’ahoro fenua. I te mahara’a o tō na matahiti, ‘ua ani ‘oia tetahi i te pāpā Nōera. I tō na ‘itera’a ē ‘aita e haere iā tuaa rū’au ra i te fa’aō i te pua’ahoro fenua i roto i tā na vaira’a ō, i ta’a atu ra iā na mea hau a’e paha ‘ia rave i te ‘ohipa nō te ho’o atu i tā na, e aura’a parau teie. A tau matahiti i muri iho, i te 14 o tō na matahiti, noa’a mai nei i tā na moni nō te ho’o tetahi pua’ahoro fenua, ‘aita ra i rāva’i, te toe noa ra e 200 tara. Rave atu ra o Louis i tetahi umu ‘āfa’ifa’i nō te ho’oho’o haere i te mau pū’ohu « frites », ‘eie ïa o tō na mau hoa o te ha’uti noa ra. I te noa’ara’a ihoa i na 200 tara i toe, ho’o atu ra ‘ō na iā TE ARA 2, hō’ē pua’ahoro fenua maita’i. Mai i reira, ‘aita ‘oia i fa’a’ea fa’ahou i riro mai ‘oia ‘ei : ‘ona, ta’ata ta’uma, ta’ata fa’aineine ‘e i teie mahana, peretitenia. ‘Aita atu e huru orara’a hou roa atu

I tetahi ā mau taime, tē parauparau ato’a nei o Louis i tā na mau pua’ahoro fenua. E au ē, te patitia parau nei ra ‘oia i teie mau ‘ānimara. Nō hea mai ra teie here rahi tō na, ‘e teie huru ta’a ‘ē mau ? ‘Aita ato’a o Louis e ‘ite. E riro paha iā te hō’ē ha’amana’ora’a tahito i te pāhono i te reira mau anira’a : Tē mau noa ra iā na i tō na na’ina’ira’a, tē vai nei i tetahi pere’o’o huira rā’au o tei huti marū noa hia e tetahi māmoe ! ‘Ua mau roa teie hōho’a i roto i tō na fērurira’a.

I te roara’a o te mau matahiti, te rahi noa mai ra i tā na mau….pua’ahoro fenua, tae roa i ni’a i te faīto 5 pua’ahoro fenua. I teie mahana, e piti noa i toe, mai iā Madison, hō’ē ōni 26 matahiti ; e faīto matahiti maitata’i teie. ‘Eiāha ra e hape i te hi’ora’a, te vitiviti noa ra i te ‘āva’e o Madison i te horohoro.
I te matahiti 2006, riro mai ā o Louis tāne ‘ei peretiteni nō te A.H.E.E, i taua tau ra mea huru fifi te mau terera’a ‘ohipa. Nō te iti o te faufa’a moni, ‘aita te tahua fa’ahorora’a pua’ahoro fenua i ha’apa’o fa’ahou hia. ‘Aita ato’a i nehenehe e fa’a’ohipa i teie tahua nō te mau apo’opo’o e vai nei. ‘Aua’e maoti tetahi ma’a tauturu i roa’a ai iā Louis i ‘āpe’e hia e tetahi mau rima pāturu, i ‘āfaro fa’ahou mai ā te tahua. E piti matahiti i muri iho, ‘ua tupu te matīe, mātara fa’ahou te ‘ē’a a’ahorora’a.

Nā teie ato’a ‘ohipa tāta’ira’a tahua i riro ai i te reira ‘ei fa’a’āpira’a i te tā’ato’ara’a o te mau vāhi fa’ahorora’a pua’ahoro fenua. I teie mahana, tē vai nei e toru ‘ē’a fa’ahorora’a, mea pāpū a’e. Inaha, e nehenehe noa iā te mau pua’ahoro fenua i tāmau hia i te mau pārahira’a, ‘ia fa’ahorohoro noa hia, ma te ‘ore e ha’ataupūpū i tetahi atu ‘ohipa.

Parau mau, te hīna’aro nei te A.H.E.E e mono i te tā’ato’ara’a o teie vāhi. Teie ra, e ti’a ‘ia tia’i i tetahi atu taīme nahonaho, nō te mea ‘aita e tauturu.

TP

Rédigé par Nathalie Heirani Salmon le Lundi 15 Juillet 2013 à 14:51 | Lu 737 fois