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Heiarii et Terimahaurani, deux jeunes patrons qui n'ont pas froid aux yeux


PAPEETE, le 04/07/2016 - Ils ont 30 ans et gèrent ensemble une roulotte. Malgré les nombreuses difficultés, ces deux grands gaillards n'ont pas eu peur de se lancer. Aujourd'hui, leur travail est reconnu auprès de leur clientèle. Leur arme : un accueil chaleureux et des plats bien garnis. Rencontre avec ces deux jeunes Polynésiens qui ont de la suite dans les idées.

C'est dans un petit jardin qu'ils louent, que Heiarii et Terimahaurani nous ont accueillis. Ces deux jeunes hommes de 30 ans gèrent une roulotte du côté de la Côte Est. Un business que les deux hommes ont monté malgré les nombreuses difficultés qui se dressaient devant eux. "Mon copain avait commencé à travailler pendant deux ans. Puis, il a arrêté durant un an parce qu'il n'était pas très motivé. Donc, il m'a proposé de reprendre l'affaire avec lui et j'ai accepté", explique Terimahaurani.

"Il y a deux ans, j'avais décidé de monter ma petite roulotte et petit à petit je me suis renseigné sur les papiers à avoir", poursuit Heiarii. "Le plus dur pour moi au départ, c'était l'obtention des licences pour les débits de boissons, pour l'hygiène aussi, mais j'étais obligé de prendre sur moi parce que si l'hygiène ne m'accordait pas d'attestation, je n'aurais jamais pu avoir ma roulotte. J'ai dû faire des formations de 3 heures."

Au départ, Heiarii a investi seul dans sa roulotte. "Je suis salarié donc j'ai fait un emprunt pour acquérir ce bien. Ensuite, mon papa a tout retapé, on a mis de l'inox pour répondre aux règles d'hygiène. On a mis aussi une hotte avec tout ce qu'il faut pour bien travailler". L'aventure en solitaire durera deux ans, avant de reprendre de plus belle avec l'appui de son ami et collègue de travail.

Avec tous les papiers en poche, les deux hommes ont monté leur petite entreprise. "On a cherché un endroit pour mettre en place notre petit business, ça n'a pas été facile parce qu'il fallait trouver quelque chose d'abordable et finalement nous avons réussi", raconte Terimahaurani.
Et pour ne pas être déstabilisé durant leur activité professionnelle, la roulotte est active uniquement le week-end. "C'est difficile de concilier les deux, c'est fatiguant mais on se dit que c'est un mal pour un bien parce qu'il y a des employés qui ont besoin de sous aussi et on aime ce qu'on fait. J'aime être là le week-end, c'est dur mais tu t'amuses bien, il y a une bonne entente entre nous et les clients", explique Heiarii.

Le duo envisagerait d'ailleurs de mettre en service leur roulotte en semaine. "Il faut que l'on voie comment on va faire", indique Heiarii.

L'ACCUEIL RESTE LEUR ARME FATALE

Quand on se retrouve dans un cadre idéal pour dîner et qu'en plus l'accueil est chaleureux, on ne demanderait qu'à revenir. Et justement, c'est le point fort de Heiarii et son équipe.

Avec leurs quatre employés, les deux hommes n'ont rien à envier leurs concurrents. "On a pris des jeunes plutôt motivés et qui cherchaient du travail. C'est ça qui fait que notre accueil est souvent salué parce que ces jeunes ont toujours envie de bien faire pour ne pas perdre leur travail et je pense que c'est ça leur première motivation", indique Terimahaurani. Mais ce n'est pas tout, "on a vraiment misé sur la qualité et sur la quantité. On est là pour satisfaire les clients. On essaye de sortir des nouveautés de temps en temps et si cela marche, on rajoute cela au menu", poursuit Heiarii.

Aujourd'hui, cette petite équipe a de beaux jours devant elle. "C'est vrai que c'est dur de trouver du travail, après il faut essayer de se lancer et de créer son propre business. On ne dit pas de faire des roulottes mais ils peuvent faire d'autres choses. Il faut vraiment s'inspirer du monde, voir ce qui se passe ailleurs pour pouvoir faire un petit business ici. Après à Tahiti, c'est petit, tu vas lancer ton affaire et tout le monde va faire pareil. Il faut vraiment se démarquer."

Et s'il y en a d'autres qui voudraient monter une roulotte, sachez que le secteur est très porteur, comme nous l'explique Heiarii : "une roulotte ne demande pas beaucoup de fonds. Peut-être au début pour l'aménagement, mais après c'est tout bénefice. Il suffit d'être courageux et il faut que ce soit bon pour que les gens reviennent. Il ne faut pas se lancer bêtement. Il faut fidéliser la clientèle pour qu'elle revienne et le bouche à oreille fonctionne bien aussi." Et Terimahaurani de poursuivre, "je dirais aux jeunes de ne pas avoir peur de se lancer et de tomber, parce que quand tu tombes tu ne peux que te relever."

le Lundi 4 Juillet 2016 à 18:54 | Lu 21974 fois