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Grève : l'activité de la Direction des transports au point mort


PAPEETE, 5 décembre 2018 - Le service administratif de la Direction des transports terrestres (DTT) entame mardi son deuxième jour de grève sans espoir de résolution du mouvement. Les agents demandent le remplacement de leur nouvelle directrice, Florida Lai, à qui ils reprochent le manque de dialogue et des méthodes de management autoritaires.

"Le seul qui restait encore en activité s’est mis en arrêt maladie ce matin", explique un agent gréviste de la Direction des transports terrestres, à propos d'un collègue détaché de l'administration d'Etat qui restait encore en poste. L'agent aurait craqué mardi matin en raison de la pression mise sur lui la veille pour le traitement des dossiers en instance, malgré la désertion de ses collègues grévistes. A la Direction des transports terrestres, les portes closes du bâtiment de l’avenue Pomare V à Fariipiti, détonnent mardi avec le spectacle offert par ce service administratif qui fourmille habituellement d’usagers et d’agents. 

Duplicatas de permis de conduire, dossiers à l’instruction, examens du code ou de la conduite, délivrances de cartes grises, formalités de mise en circulation de véhicules, enregistrement des retraits immédiats de permis pour les conducteurs pris en flagrant délit… "Rien de tout ça ne fonctionne plus", explique sur le piquet de grève M. Jean-Gabriel Rousseau, l'agent responsable des permis de conduire et délégué syndical A Tia I Mua. Ce faisant, les usagers qui se présentent sont priés de revenir ultérieurement. 

La Direction des transports terrestres entame mardi son deuxième jour de grève sans aucune perspective de résolution du mouvement, faute de réunion de négociation avec le ministère de tutelle ou de perspective de rencontre. "Peut-être qu'ils tentent de jouer la carte de l'épuisement, suppose Jean-Paul Urima. Mais je peux vous assurer que les agents sont déterminés." La grève se poursuit jeudi.

Les grévistes reprochent les méthodes de management, l'autoritarisme et le manque de compétences techniques de la nouvelle directrice du service administratif, Florida Lai. Ils demandent son remplacement.

Autre point de contestation syndicale, la situation conjugale de leur chef de service qui relève, selon eux, d’une forme de "népotisme" : son compagnon n’est autre que Timi Wong Yut, directeur de cabinet du ministère de l'Équipement, autorité de tutelle de la DTT. Un "attelage malsain, pour Jean-Paul Urima, secrétaire général de la FRAAP. Je le dis haut et fort : c’est une question d’impartialité et d’honnêteté d’esprit. Imaginez qu’une telle situation se propage dans l’ensemble de l’administration.

Sur la soixantaine d’agents employés à la DTT, 50 participent aux débrayages ou sont en arrêt maladie, mardi. Seuls restent en fonction la demi-douzaine d’agents attachés à la direction de l’établissement public. Mais l’activité de la DTT est à l’arrêt "jusqu’à nouvel ordre" pour ce qui concerne les services aux usagers. 

En deux jours, le délégué syndical A Tia I Mua estime que "déjà 200 personnes n’ont pas pu passer leur examen" du permis de conduire. Entre l’épreuve du Code de la route et celle de la conduite, la DTT supervise en moyenne chaque année 14 000 examens en Polynésie française.

Exception à ce débrayage massif dans le service administratif : la cellule Contrôle technique n’a pas cessé de fonctionner. Et pour cause, selon le délégué A Tia I Mua : "C’est parce que les trois agents qui y sont employés sont sous contrat à durée déterminée. On a fait pression sur eux en leur faisant comprendre que si jamais ils faisaient grève, ils ne seraient pas renouvelés."

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 5 Décembre 2018 à 11:53 | Lu 2778 fois