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Golf de Temae : 9 renvois pour 18 trous


PAPEETE, le 9 février 2015 - La justice a accepté d'offrir un nouveau répit de deux mois au golf de Temae, reconnaissant que la situation a évolué : la cour d'appel pourrait obliger des investisseurs calédoniens à racheter 9 hectares du terrain pour un milliard de Fcfp, mettant fin à tous ses problèmes de trésorerie.

C'est une procédure à rallonge que s'offre le tribunal de commerce pour gérer les problèmes financiers du golf de Temae. Avec plus d'un milliard Fcfp de dettes, on pourrait penser que le golf a bien peu de chances de s'en tirer… Surtout que les investisseurs fuient l'entreprise. Un financier américain qui avait visité le golf en décembre a finalement fait une offre "dérisoire" qui a été refusée par Jean-Louis Grégori, gérant du golf.

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Mais ce dernier assure que sa société a également pour 1,36 milliard Fcfp de créances à récupérer, ce qui épongerait toutes ses dettes et assainirait la trésorerie de l'entreprise, permettant à de nouveaux investisseurs d'entrer dans le projet pour développer le potentiel touristique du site. Des arguments qui ont convaincu le tribunal d'attendre encore deux mois de plus avant de décider du sort du golf de Moorea.

Qui va payer ?

Dans le détail, il y aurait 304 millions de francs bloqués sur un compte de la Banque de Tahiti, provenant d'investissements en défiscalisation normalement destinés à la construction d'hôtels sur le golf. Le projet hôtelier a échoué, mais selon Jean-Louis Grégori l'argent a bien été défiscalisé et devrait "logiquement" revenir dans les comptes courants du golf…

Il y a enfin 1,06 milliard supplémentaire qui pourrait venir d'investisseurs calédoniens "qui s'étaient engagé à racheter 9 hectares de terrain appartenant au golf avant de se dédire. La société Antipode, qui est vide mais qui avait été créée pour effectuer ce rachat, a été condamnée par la cour d'appel à finaliser la transaction. Les Calédoniens qui sont derrière ont largement les moyens de payer" assure le gérant.

Le prochain rendez-vous avec les juges a été pris pour le 13 avril, et le gérant devra apporter de nouveaux fonds, venant de ces "créances" ou de nouveaux investisseurs, pour éviter la liquidation. Sachant qu'il est peu probable que de nouveaux délais soient accordés : la loi stipule que la période d’observation totale d’une entreprise en redressement judiciaire ne peut pas excéder un an…

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Lundi 9 Février 2015 à 14:08 | Lu 1251 fois