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France Télévisions en grève contre les coupes budgétaires


Paris, France | AFP | mardi 17/10/2017 - Les salariés de France Télévisions, notamment les journalistes, ont répondu en nombre mardi à un appel intersyndical à la grève, perturbant fortement le site et la chaîne franceinfo et les éditions régionales de France 3, pour protester contre les coupes budgétaires du gouvernement.

Selon la CGT, 30% des salariés du groupe ont cessé le travail. La direction fait état pour sa part d'un taux global de 16,5% de grévistes sur la journée (un peu plus de 1.000 salariés sur un peu plus de 6.000 planifiés). Ces chiffres provisoires ne tiennent pas compte de l'outremer.
Sous les bannières CGT, CFDT et FO, une centaine de salariés de France Télévisions, mais aussi de Radio France et France Médias Monde, se sont rassemblés dans l'après-midi devant l'Assemblée nationale, où débutait l'examen du projet de loi de finances (PLF) 2018. 
Le PLF prévoit une baisse du budget de l'audiovisuel public, avec une réduction d'environ 50 millions d'euros pour France Télévisions par rapport au contrat d'objectifs et de moyens (COM) signé avec l'ancien gouvernement.
L'introduction la semaine dernière d'un amendement qui atténue cette coupe de 20 millions d'euros n'a pas été jugée suffisante pour les organisations syndicales, rassemblées sous des banderoles "Non à la casse de France Télévisions".
"Il y a une volonté de rétrécir le champ de l'audiovisuel public. C'est un traitement de cheval qui va finir par tuer le malade", a déploré Marc Chauvelot du SNRT-CGT, craignant "des conséquences sur la qualité des programmes".
"Chaque fois qu'on fait un effort on nous en demande plus. On était désabusés maintenant il y a de la colère. Ces coupes mettent toute la stratégie de France Télé par terre", a dénoncé de son côté Eric Vial de FO, estimant que 50 millions d'euros en moins représentait entre 650 et 700 suppressions de postes.
"Entre 2011 et 2017, France Télé a déjà supprimé près de 700 emplois alors que 500 suppressions sont inscrites au COM d'ici 2020", a souligné le SNJ-CGT dénonçant "une charge de travail qui ne cesse d'augmenter, du stress, des reportages au rabais faits +d’éléments+ et de micros-trottoirs". Le SNJ s'est inquiété de l'avenir des éditions locales de France 3.
France Télévisions employait en 2015 environ 9.750 équivalents temps plein.
 

- CDD non renouvelés -

 
Les reporters des journaux et magazines de France 2 se sont de leur côté mobilisés contre "le non-renouvellement systématique des CDD des jeunes journalistes qui sont essentiels au sein de notre rédaction", des "suppressions d'effectifs qui menacent quotidiennement la qualité de votre information", selon un communiqué transmis à l'AFP.
Selon une source interne, la direction a notamment fait savoir qu'une cinquantaine de CDD ne seraient pas renouvelés d'ici la fin de l'année.
Mardi, les trois quarts des reporters étaient en grève et sur 40 JRI qui devaient travailler aujourd'hui dans les deux chaînes, 39 étaient grévistes, selon un journaliste.
Conséquences : 21 éditions du journal régional de France 3 sur 24 ont été supprimées ou perturbées, un record, selon la CGT, qui ajoute que les tournages de "Météo à la carte" et de "C dans l'air" ont été suspendus ainsi que le tournage de "Plus belle la vie" à Marseille. 
Les antennes d'Outremer 1ères radio et TV ont elles aussi été affectées, selon le syndicat.
Les JT de la mi-journée sur France 2 et France 3 ont aussi été perturbés, avec davantage de sujets magazines que d'habitude.
Les 19/20 de France 2 et le 20H de France 2 se sont déroulés sans encombre avec plusieurs sujets d'actualité chaude, mais Carole Gaessler pour France 3 et Anne-Sophie Lapix pour France 2 ont conclu les éditions en précisant que le journal avait été "réalisé dans des conditions particulières en raison d'un mouvement de grève d'une partie du personnel".
La chaîne franceinfo a supprimé tous ses directs mardi tandis que le site franceinfo.fr n'était plus mis à jour avec "la quasi-totalité des journalistes qui alimentent le site du côté de France Télévisions" en grève mardi, selon un texte de cette rédaction publié sur internet. 
Ils se mobilisent, selon ce texte, car "plusieurs postes cruciaux pour notre rédaction sont menacés" alors que "des objectifs ambitieux nous ont été fixés", devenir numéro un des sites d'info. "Sans moyens supplémentaires, cet objectif semble inatteignable".

le Mercredi 18 Octobre 2017 à 04:29 | Lu 146 fois