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Formation à Puna’auia : le tout premier examen du Brevet national de Jeune Sapeur-Pompier


PUNAAUIA, le 25 juillet 2014 - 14 JSP, jeunes Sapeurs-Pompiers de Moore’a et Tahiti se sont retrouvés ce vendredi 25 juillet sur divers sites de la commune de Puna’auia pour passer l’examen du Brevet national de Jeune Sapeur-Pompier. Une première pour le fenua puisque le décret permettant l’extansion du diplôme à la Polynésie française ne date que de 2013. Et selon les principaux concernés, le moins que l'on puisse dire c'est qu'ici "on n'est pas en colonie de vacances ! "

Ils ont entre 16 et 20 ans et sont venus pour certains de l’île sœur Mo'orea et pour d’autres de Puna'auia. Leurs points communs : une volonté de fer et surtout déjà trois années de formation au sein de la caserne des pompiers de Puna’auia et mo'orea. Cette journée du vendredi 25 juillet a été une journée spéciale pour eux puisque ces 14 jeunes ont passé l’examen du Brevet national de Jeune Sapeur-pompiers mis en place sur le Territoire depuis un an seulement. Cela fait de ce groupe de volontaires la toute première promotion à passer l'examen à Tahiti alors qu’avant 2013, les candidats n’avaient pas d’autre choix que de se déplacer jusqu'en Métropole. Le soutien de l'ancien haut-commissaire Richard Didier et de ses successeurs y a été pour beaucoup. L'ancien directeur de la Protection Civile Maxence Jouannet a également suivi le dossier jusqu'à son approbation par les hautes autorités à Paris.

Les stagiaires ont déjà obtenu la validation de leurs modules des trois premières années de formation. Ce stage a donc été le dernier tournant pour ces futurs pompiers. Plus de la moitié souhaite en faire un métier, une carrière. C'est le cas d'Hélène Raino, jeune sapeur-pompier de Puna'auia. " J'ai commencé en 2010. A l'époque, j'étais très jeune mais je savais déjà que c'était ça que je voulais faire, être pompier. Ce que j'aime c'est la fraternité qui règne dans ce groupe." Dans ce milieu très masculin, les jeunes femmes doivent montrer encore plus de détermination que leurs camarades "...mais quand tu prouves aux hommes que tu peux faire comme eux, alors ils t'accueillent sans problème. Au début, j'ai été la seule fille et depuis, il y en a une deuxième et je suis contente.".

Des exercices très physiques

L'examen comprenait une épreuve théorique sous forme d'un QCM , Questionnaire à Choix Multiple relatif aux incendies ainsi qu'aux interventions diverses sur le terrain. Après deux heures dans une salle, les JSP se sont rendus à la piscine de la Marina Taina pour une épreuve de natation. Après l'eau, c'était la terre battue et la grande piste du complexe sportif de la Punaru'u qui les attendaient pour près de trois heures d'épreuves sportives très intenses. Tout d'abord, les jeunes se sont succédés pour le redoutable "parcours du sapeur-pompier", une sorte d'itinéraire parsemé d'obstacles variés et d'exercices de plus en plus éprouvant parmi lesquels celui où il faut traîner un dévidoir (sorte d'enrouleur avec tuyau d'un certain diamètre) de 100 kg sur une distance de 50 mètres, aller-retour. Les autres exercices de la matinée consistaient en une course en demi-fond, du saut en hauteur, le grimper de corde et le lancer de poids.

L'après-midi allait enfin permettre aux JSP de se mettre en condition, mais surtout de démontrer leur capacité à gérer leur stress en situation réelle, en équipe et sous les ordres. Il s'agissait de mettre en pratique un ensemble de pratiques opérationnelles incluant plusieurs situations de figures. En l'occurrence ici, un exercice d'extinction d'un incendie et d'un sauvetage en rappel depuis le toit de l'église protestante de Puna'auia. Le haut-commissaire Lionel Beffre accompagné du contre-amiral Anne Cullère et du maire de la commune Rony Tumahai étaient également de la partie. Les représentant de l'Etat avaient tenu à encourager ces soldats du feu en herbe.

A l'heure où l'article est mis en ligne, le jury était encore réuni pour délibérer.

TP

Examen du Brevet national des Jeunes Sapeurs-Pompiers en Polynésie française - Session 2014

Liste des 14 candidats volontaires

- Teraivaeta HOPU - Puna'auia
- Michel RAINO - Puna'auia
- Hélène RAINO - Puna'auia
- Kévin COLOMBEL - Puna'auia
- Raitahi TETUAITEROI - Mo'orea
- Heianui RERAO - Mo'orea
- Raiarii TINORUA - Mo'orea
- Heiotona HOKAUPOKO - Mo'orea
- Nahini TEIHOTAATA - MAAU - Mo'orea
- Rogo AGNIE - Mo'orea
- Nihau MAAU - Mo'orea
- Matahi TERIITETOOFA - Mo'orea
- Heiarii PAPA - Puna'auia
- Teiviarai ROA - Mo'orea

Titaua Tauhiro, présidente de l’école des Jeunes Sapeurs-Pompiers de Puna’auia

« Cette école existe depuis le 14 janvier 2004. (…) en 2009, j’ai pris les rênes de l’association. Puis l’année d’après, il y eu une journée pour la sécurité à la mairie de Puna’auia et j’ai demandé à tous mes jeunes de venir avec nous. Je leur ai dit que cela faisait aussi partie de notre vie. Ce jour-là, le Haut-commissaire Adolf Colrat avait remarqué ces jeunes. Il nous a invité à la cérémonie du 8 mai ainsi qu’à celle du 14 juillet. En fait, il nous avait demandé de défiler. Donc, c’était la première fois qu’on participait, qu’on suivait les aînés pour ce grand évènement. L’année d’après, un de mes jeunes sapeurs-pompiers avait sauvé un jeune bébé qui se noyait. Il est intervenu. Avec toutes les connaissances qu’il avait acquises, il a réussi à sauver la petite avant que l’ambulance n’arrive. Le nouveau haut-commissaire avait décidé de lui remettre sa médaille pour son geste. Du coup, avec les Jeunes Sapeurs-Pompiers de Mo’orea qui venait de se créer aussi, on avait essayé de se regrouper. Et lors du 14 juillet 2011, Mo’orea et Puna’auia ont décidé de défiler ensemble. Ensuite, nous avons continué ainsi chaque année. »

Michel Raino, jeune sapeur-pompiers de Puna’auia.

« J’ai 19 ans et là, c’est ma quatrième année. Je voudrais poursuivre et faire d’autres formations en France. C’est la première fois que quelqu’un de ma famille se lance dans ce genre de carrière. Je vous une grande passion pour le métier pompier et ce, depuis que je suis tout gamin. J’aimais aussi tous les objets liés à ce métier. (…) Je voudrais dire aux jeunes que « mea ma, maintenant, il y a une assocation de JSP et donc, venez ! Vous n’allez pas le regretter. »

Jean-Luc Prunier, agent administratif de la Protection civile.

« Les formations s’intitulent JSP (Jeunes Sapeurs-Pompiers) s’étalent sur 4 années. Il y a donc un JSP 1, JSP2 , JSP 3 et JSP 4. Chaque module est validé à la fin de chaque formation. Quand ils ont les quatre modules, ils peuvent se présenter à l’examen du Brevet national. Donc, ce Brevet national qui a été institué par décret, a été étendu à la Polynésie en 2013 à la demande du directeur de la Protection civile et aujourd’hui, c’est la toute première édition de ce Brevet national en Polynésie française. (…) Tous les haut-commissaires ont soutenu cette idée pour favoriser ce mouvement en Polynésie française et surtout de favoriser ensuite l’intégration des jeunes qui le souhaitent dans les corps de sapeurs-pompiers communaux en tant que sapeur-pompier volontaire ou professionnel. »

Jacqui Ahini, Chef de corps des sapeurs-pompiers de Puna’auia.

« On a un bon cru parmi ces jeunes-là. Depuis ce matin, on voit qu’ils sont bien motivés et qu’ils ont envie. On leur a fait passer un test écrit et apparemment, ils ont bien réussi. (…) Au bout de quatre ans, ils ont cet examen-là. Depuis qu’ils sont entrés avec nous, certains étaient jeunes, nous les avons éduqués aux gestes à effectuer, aux techniques d’intervention et à s’habituer aux divers matériels utilisés. Ils ne sont pas en vacances chez nous. Ils ne viennent pas pour s’imposer ou pour jouer. Ils ont des valeurs à apprendre. Les pompiers forment une grande famille. Que ce soit des jeunes, des professionnels, dès que tu rentres dans le métier de pompiers, on le considère comme tel. On ne fait de différence entre un gradé ou simple soldat du feu, c’est une famille. (…) On fait le même métier et on a les mêmes risques. Moi-même, j’ai commencé par le volontariat et aujourd’hui, ça fait 15 ans que je suis pompiers. Pour ces jeunes, il y en a certains que j’ai connus petits. Ensuite, ils se sont engagés dans l’armée puis sont revenus. Quand je vois leur persévérance, c’est une grande fierté aussi pour moi de constater leur évolution. »

Yohann Lemaire, jeune mascotte de Faa’a.

« L’année dernière, je me suis inscrit comme jeune sapeur-pompier dans ma commune. On a passé des tests d’entrée. Je les ai réussis et là, je suis passé en JSP 1. En première année, on faisait du sport, de la théorie et on allait surtout voir le camion pour découvrir les différents matériels et outils que les pompiers juniors utilisaient. Et en cette fin d’année, nous avons re-passé des tests afin de savoir si, mes camarades et moi nous étions pris en JSP 2. Je suis une mascotte ce qui veut dire que nous sommes jeunes et c’est aussi pour nous désigner. Ça peut être marrant des fois. Les pompiers aident les gens et j’aime bien ça.»

Diaporama de cette grande journée unique pour 14 jeunes sapeurs-pompiers polynésiens.

Rédigé par TP le Vendredi 25 Juillet 2014 à 17:21 | Lu 1844 fois