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Flosse attend "7000 à 8000 militants" au prochain congrès


Pour le 19e congrès du Tahoera'a, Gaston Flosse pense pouvoir réunir "au moins le double" de militants qu'Edouard Fritch lors de son meeting du 19 septembre dernier.
Pour le 19e congrès du Tahoera'a, Gaston Flosse pense pouvoir réunir "au moins le double" de militants qu'Edouard Fritch lors de son meeting du 19 septembre dernier.
PAPEETE, 22 novembre 2015 - A quelques jours de l’organisation du 19e congrès du Tahoera’a Huiraatira, samedi 28 novembre à Vaitupa, Faa’a, Gaston Flosse accepte de nous recevoir pour faire un point sur les enjeux de cette grand-messe où le parti attend "7000 à 8000 militants", c’est-à-dire autant que lors du 18e congrès, le 29 octobre 2011 dans les jardins du Tahara’a.

Au plan pratique, il s’agira d’abord pour le parti, samedi prochain à Vaitupa, d’entériner un nombre important de modifications réglementaires décidées par les instances dirigeantes depuis janvier dernier, sur fond de guerre intestine avec les dissidents pro-Fritch. Ces aménagements ne peuvent statutairement être gravés dans le marbre qu’après validation en congrès. Cette formalité accomplie, il s’agira aussi d’élire le président et le président-délégué du parti autonomiste, lors de ce rendez-vous du Tahoera'a avec sa base militante. "Pour l’instant, nous avons une candidature pour la présidence, celle de Gaston Flosse ; et une candidature pour la présidence-déléguée, celle de Marcel Tuihani", souligne le Vieux Lion. Aucune chance que cette situation n'évolue, d’ici samedi. Les membres du bureau exécutif seront sans doute également reconduits dans leurs fonctions.
Puis, au-delà de ces aspects fonctionnels, le Tahoera’a Huiraatira entend sans doute se compter après plus d’un an de guerre fratricide entre pro-Flosse et pro-Fritch et la perte d’une part importante de ses cadres militants. Le 19e congrès du Tahoera’a s'annonce en ce sens, pour le parti orange, comme un rendez-vous avec lui-même et avec son avenir.

Comment voyez-vous les enjeux politiques de ce 19e congrès, dans un contexte où le parti s’est déchiré depuis septembre 2014 ?

Gaston Flosse : Le parti ne s’est pas déchiré. Ce sont les représentants à l’assemblée qui, de 38, ont été réduits de moitié : il n’y en a plus que 19. Mais je me rends compte qu’en parcourant les communes – il y a tous les soirs des réunions –, les adhérents du Tahoera’a Huiraatira sont restés dans leur grande majorité fidèles au parti. Je pense qu’à ce congrès nous atteindrons le même nombre de participants que la dernière fois : un minimum de 7000 peut-être même plus. (…) Avec cette cassure, notre objectif est d’arriver à regrouper 7000 à 8000 militants. Je pense que nous les atteindrons ; mais c’est à partir de là que nous saurons si cette cassure a également atteint la base. Si nous atteignons les 7000 participants à ce congrès, ce sera vraiment une grande victoire pour le Tahoera’a.

Quelle sera votre analyse si vous n’atteignez pas la mobilisation souhaitée, samedi ?

Gaston Flosse : Tout dépend. Si on ne compte que 6000 personnes, ce sera quand même aussi une grande victoire. Nous avons face à nous un Président du gouvernement, tout le gouvernement, des représentants à l’assemblée qui ont tous les moyens et le Président Fritch qui n’arrête pas d’arroser les maires d’abord, bien sûr – d’ailleurs j’ai demandé que l’on me fasse une copie de toutes les subventions accordées par le Président… C’est assez éloquent.

Mais si vous ne réunissez finalement que 2000 participants, comme le prétendent vos détracteurs, ce sera la faute à quoi ?

Gaston Flosse : D’abord je n’y crois pas. Je suis à peu près certain que nous dépasserons les 5-6000. Si nous parvenons à 7000 personnes ça voudra dire que le Tahoera’a s’est maintenu, qu’il se porte très bien. Sinon, ça voudra dire qu’il faut redoubler d’efforts et de travail pour arriver à ce chiffre de 7000. Nous devons d'ailleurs organiser un autre congrès. Il aura lieu courant 2016. Ce sera plus un congrès de travail, pour réajuster le programme du Tahoera’a de mai 2013 et parler du nouveau statut de la Polynésie française.
Si nous arrivons à mobiliser 5-6000 personnes samedi, ce sera quand même un succès. Regardez Edouard Fritch, lorsqu’il a voulu créer son parti, combien a-t-il réussi à réunir de personnes ? 1800 ? 2000 personnes ? Le Président de la Polynésie ? Dans cette magnifique cour de la mairie de Pirae, avec tout le faste que nous savons ? Alors que nous, nous allons à Faa’a sous plusieurs petits chapiteaux, avec nos petits moyens… Même à 5000, ce sera un gros succès par rapport aux 2000 du Président de la Polynésie française !


C’est un repère pour vous cette réunion du 20 septembre, à la mairie de Pirae ?

Gaston Flosse : Ben oui, c’est un repère. C’est sûr que nous ferons au moins le double de ce qu’il a fait. Et puis c’est une bonne réponse au réquisitoire de l’avocate générale (dans l’affaire du SED, ndlr) qui a dit (à mon propos) « Il faut l’écarter de la vie politique de Polynésie ». Elle verra bien si la population est de son avis. (…) C’est inadmissible qu’un représentant du ministère public dise qu’il faut écarter un homme politique de la vie publique : ça vient prouver que ce sont des affaires politiques montées par le gouvernement central. Heureusement que la justice – en qui j’ai toujours confiance – ne suit pas ces procureurs ou ces avocats généraux.

Comment se porte votre parti politique aujourd’hui ?

Gaston Flosse : Très bien.

Malgré la perte d’un nombre important de cadres qui ont suivi Edouard Fritch ?

Gaston Flosse : Ce sont des cadres qui n’ont personne derrière eux. Ce sont des généraux sans soldat. Prenons l’exemple de Joseph Ah-Scha et Janine Tata, les deux Marquisiens qui étaient sur notre liste et qui sont partis de l’autre côté. Ce n’est pas Joseph Ah-Scha, notre tête de liste qu’Edouard a désigné comme référent au Marquises, c’est Benoît Kautai. Ca veut dire que lui-même s’est rendu compte que ces deux-là représentent zéro, aux Marquises. Ils ne seront peut-être même pas sur sa liste… Et tous les autres c’est pareil. René Temeharo, j’ai dit qu’il était incapable de présider l’assemblée, il est allé rejoindre Edouard ; Thomas Moutame est meilleur ministre de l’Agriculture que Riveta, c’est normal que je l’aie choisi, alors l’autre est allé rejoindre Edouard. Ces gens-là n’ont pas quitté le Tahoera’a parce qu’ils ne sont plus d’accord avec le programme du parti. Ils ont quitté le parti parce que leurs ambitions personnelles n’étaient pas assouvies.

Marcel Tuihani, c’est votre bras droit aujourd’hui, au Tahoera'a ? Vous le considérez comme votre relève au parti ?

Gaston Flosse : Il est une des relèves, oui. (…) J’ai confiance en Marcel : il est intelligent, il a beaucoup de qualités.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 23 Novembre 2015 à 05:11 | Lu 2110 fois