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Fibre optique : le câblier « Île de Ré » prépare une bretelle Fidji-Tonga


Le câblier « Île de Ré » à quai à Suva
Le câblier « Île de Ré » à quai à Suva
SUVA, vendredi 31 mai 2013 (Flash d’Océanie) – Le navire câblier « Île de Ré » de la société Alcatel-Lucent, spécialiste mondial en matière de pose et d’entretiens de câbles sous-marins à fibre optique, se prépare à installer une nouvelle dérivation du trans-Pacifique « Southern Cross » (qui passe déjà par Fidji) pour amener le haut débit à l’archipel voisin de Tonga.
Ce navire, doté de robots sous-marins télécommandés, est arrivé en début de semaine dans la capitale fidjienne, amène à son bord les plus de 800 kilomètres de câble nécessaire à cette jonction entre Suva et Nuku’alofa.

Cette bretelle viendra se raccorder, via Fidji, au Southern Cross, installé également par Alcatel à la fin des années 1990.
Ce câble, qui part de la côte Ouest des États-Unis, rejoint l’Australie, via Fidji et la Nouvelle-Zélande.
À l’occasion d’une visite à bord de ce navire, mercredi 29 mai 2013, l’Ambassadeur de France à Suva (également accrédité au royaume de Tonga), Gilles Montagnier, a voulu voir dans cette mission une nouvelle opportunité de mettre en avant, au plan local, le savoir-faire français, pour un projet qui, par ailleurs, entre dans le cadre d’une démarche d’intégration régionale.
Le projet de bretelle tongienne devrait être mis en œuvre durant la première semaine de juin 2013.


L’ambassadeur de France à Fidji et à Tonga, Gilles Montagnier, et le capitaine de l’Île de Ré, Jean Malo Brand-Gazeau, à bord du navire.
L’ambassadeur de France à Fidji et à Tonga, Gilles Montagnier, et le capitaine de l’Île de Ré, Jean Malo Brand-Gazeau, à bord du navire.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’intégration régionale en connectivité au sein des îles du Pacifique.
Le volet tongien représente quelque 34 millions de dollars US., en cofinancement entre la Banque Mondiale (17,2 millions), la Banque Asiatique de Développement (9,7 millions) et le gouvernement tongien via sa société de télécommunications Tonga Communications Corporation (TCC, 6,6 millions).

L’infrastructure déployée par le câblier « Ile de Ré » d’Alcatel-Lucent, s’appuie sur l’offre de câble optique OALC-5, des répétiteurs et le système de contrôle terminal 1620 Light Manager.
Alcatel-Lucent a remporté le marché pour la fourniture et la pose de ce câble en mai 2012.
Une fois ce câble à fibre optique installé et mis en service, les Tongiens disposeront d’une augmentation considérable de bande passante et d’une amélioration notable du débit Internet, capable par exemple de transporter des vidéos en streaming.

L’Île de Ré revient tout juste d’une autre mission de pose de câble sous-marin, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, où il s’est agi de relier un site d’extraction de gaz naturel à un autre site de liquéfaction, dans le cadre du projet de classe mondiale piloté par le géant américain ExxonMobil, a précisé le capitaine de l’Île de Ré, Jean Malo Brand-Gazeau.

En ligne de mire également, au plan des travaux prévus : la pose d’une autre bretelle, reliant encore une fois le Southern Cross à Suva à l’autre archipel voisin de Vanuatu.
Non loin de a capitale Port-Vila, depuis début septembre 2012, les travaux ont commencé pour aménager le point d’ancrage de ce câble, où se fera la connexion.

Toujours en Mélanésie, aux îles Salomon, un autre projet de câble sous-marin devrait faire l’objet d’un financement de la Banque Asiatique de Développement (ADB), qui a signé un accord avec le gouvernement local mi-novembre 2012.
Les autres partenaires de cette opération sont des investisseurs réunis sous la bannière d’une société locale montée pour l’occasion, Solomons Oceanic Cable Company.
Pour ce câble, la jonction devrait se faire non pas sur le Southern Cross, mais sur une autre autoroute reliant Guam à l’Australie (Sydney).
Selon le calendrier annoncé, cette nouvelle bretelle devrait être opérationnelle avant la fin 2013.
Coût estimé du projet : une soixantaine de millions de dollars US, dont 7,5 millions en subvention de l’ADB et 10,5 millions de l’ADB, mais sous forme de prêt à taux préférentiel.
Le reste provient d’emprunts contracté par les autorités locales.
Le projet comprend, dans sa seconde phase, deux autres câbles qui relieront le point d’entre à Honiara aux principaux centres insulaires.

Entre-temps, à Fidji, qui se positionne de plus en plus comme un « hub » (point nodal) pour les réseaux régionaux de télécommunications, la population se prépare à l’arrivée prochaine de la technologie 4G.
L’attribution des fréquences permettant d’installer ces nouveaux réseaux haut débit dédiée à la mobilité a été lancée cette semaine par le gouvernement.

pad

Rédigé par PAD le Vendredi 31 Mai 2013 à 06:20 | Lu 2140 fois