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Expulsion d’un prêtre australien : le Contre-amiral se ravise


Le père Kevin Barr : en sursis
Le père Kevin Barr : en sursis
SUVA, samedi 26 janvier 2013 (Flash d’Océanie) – Le Contre-amiral Franck Bainimarama, Premier ministre fidjien, a annoncé samedi l’annulation d’un ordre d’expulsion pris la veille par son ministre de l’immigration concernant un prêtre australien, le père Kevin Barr, qui avait été sommé de quitter le pays avant dimanche.
À la suite de démarches effectuées auprès de moi, j’ai reconsidéré et annulé la décision prise par le ministre de l’immigration d’annuler le permis de travail de Kevin Barr. Le père Barr est libre de rester dans le pays jusqu’à l’arrivée à expiration de son permis de travail, au terme duquel ce permis fera l’objet d’une évaluation aux fins de renouvellement, conformément aux procédures nécessaires », annonce samedi un communiqué du Contre-amiral publié par le ministère de l’information.

La veille, vendredi 25 janvier 2013, le ministre fidjien de l’immigration, Joketani Cokanasiga, annonçait que le révérend, engagé depuis plus de trente ans dans des programmes d’œuvres caritatives à Fidji, avait été déclaré persona non grata en raison de ce qui est qualifié d’ « infraction aux conditions figurant sur son permis de travail ».

Ce religieux de 76 ans originaire de Sydney avait été avisé de ce statut d’immigrant « prohibé », avec comme date-butoir pour quitter le pays le dimanche 27 janvier 2013.

Cette décision intervenait quelques jours après qu’une lettre de ce religieux ait été publiée dans le quotidien Fiji Sun, dans sa rubrique courrier des lecteurs.

Dans cette lettre, le père Barr s’exprimait sur la récente suggestion du Contre-amiral, favorable à un nouveau drapeau pour Fidji, supprimant l’Union Jack britannique qui s’y trouve toujours.
Le religieux avait suggéré, apparemment sous forme de boutade, de remplacer cet Union Jack par le drapeau chinois.
Selon le révérend, cet état de choses pourrait ainsi mieux refléter les nouvelles allégeances et alliances de Fidji.
Quelques jours après, il déclarait avoir reçu un appel du Premier ministre en personne, qui, très énervé, l’aurait ensuite insulté à plusieurs reprises en faisant usage d’un langage peu châtié.
Cette conversation, en plusieurs épisodes, s’est ensuite poursuivie par voie de textos, dans lesquels le prêtre australien s’était vu quasi-explicitement menacé de non-renouvellement de son permis de travail.
Le père Kevin Barr était jusqu’à récemment réputé plutôt favorable au régime post-putsch, mais des tensions s’étaient fait jour mi-2012, qui avaient débouché sur sa démission du poste de Président du Conseil fidjien des Salaires en août de cette année-là.

Rédigé par PAD le Samedi 26 Janvier 2013 à 06:25 | Lu 933 fois