Tahiti Infos

Exposition Paul Jacoulet : dans le sillage d'un artiste voyageur en Micronésie


L'artiste vouait une admiration particulière aux plantes et aux insectes. (Crédit : Musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Claude Germain)
L'artiste vouait une admiration particulière aux plantes et aux insectes. (Crédit : Musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Claude Germain)
PUNAAUIA, le 5 septembre 2017 - Le Musée de Tahiti et des îles accueille, du 7 septembre au 10 décembre, l'exposition itinérante "Un artiste voyageur en Micronésie - L’univers flottant de Paul Jacoulet". Découvrez 76 magnifiques estampes issues des collections du Musée du quai Branly, un don précieux de la fille adoptive de Jacoulet.


Présentée en premier lieu au Musée du quai Branly - Jacques Chirac en 2013, l'exposition "Un artiste voyageur en Micronésie - L’univers flottant de Paul Jacoulet" a été conçue par Christian Polak, docteur en droit, expert en histoire des relations franco-japonaises, spécialiste de l’œuvre de Paul Jacoulet. À l'instar de la superbe exposition "Tiki", elle voyage enfin jusqu'au fenua grâce au partenariat entre le Musée de Tahiti et des îles (MTI) et le musée parisien. D'ailleurs, son président, Stéphane Martin, nous fait l'honneur de revenir en Polynésie, en compagnie de Thérèse Jacoulet-Inagaki, la fille adoptive de Paul Jacoulet (1896-1960) et représentante des trois autres héritiers-donateurs. M. Martin précise : "Thérèse est l'une des plus grosses donatrices, elle a donné la totalité de l'atelier de l'artiste, un trésor personnel précieusement conservé, d'une valeur estimée à 4 millions d'euros (environ 480 millions de Fcfp)."

Cette exposition consacrée à l'artiste français est issue des collections du Musée du quai Branly.
Cette exposition consacrée à l'artiste français est issue des collections du Musée du quai Branly.
Artiste français, Paul Jacoulet (1896-1960) arrive au Japon en 1899, avec son père médecin. Enfant de la haute bourgeoisie, il séjournera au pays du Soleil-Levant la majeure partie de sa vie. Il reçoit une solide éducation artistique qui fera naître son intérêt pour la peinture, la calligraphie et le récit chanté (gidayu). Très vite, il se fait remarquer par sa maîtrise considérable de la technique de gravure sur bois et de l’estampe, ainsi que la richesse des pigments employés (jusqu'à 250 passages de couleurs !) et la qualité des matériaux utilisés (cerisier, etc.). Pour autant, il n'a vendu aucune de ses œuvres… Ces images imprimées décrivent un "monde flottant" (ukiyo-e), celui du profane, des hommes et de la nature soumis à l’impermanence. Pour l'époque, il est l'un des rares Occidentaux à voyager en Corée, en Chine et en Micronésie où il se rend à de nombreuses reprises pour faire des portraits des habitants. À travers son œuvre subtile et raffinée, au style singulier, Jacoulet représente les hommes et les femmes qu’il a rencontrés avec un regard à la fois intime, esthétique et ethnographique.

Stéphane Martin, Miriama Bono et Thérèse Jacoulet-Inagaki ont présenté l'œuvre raffinée de Jacoulet.
Stéphane Martin, Miriama Bono et Thérèse Jacoulet-Inagaki ont présenté l'œuvre raffinée de Jacoulet.
Si 160 aquarelles, dessins et estampes exceptionnels, ainsi qu'un ensemble de matrices de bois utilisées pour la préparation des estampes, entre autres objets, ont été exposés à Paris, ce sont 76 magnifiques estampes réalisées par Paul Jacoulet que le public polynésien pourra découvrir à compter de jeudi prochain. L'exposition est axée sur cinq thématiques : "L’artiste voyageur", "Vers la lumière des îles de Micronésie", "L'art du tatouage", "L'art de la parure" et "L'intime". "C’est notamment la représentation des tatouages et des parures micronésiens, dans ses similitudes et ses variantes avec la culture polynésienne, qui interpellera le spectateur polynésien sensible à la vision d’un artiste qui s’est fait ethnographe par la minutie du rendu de ses observations", remarque Miriama Bono, la nouvelle directrice du MTI. Les amoureux de Jacoulet et de culture japonaise noteront par ailleurs qu'un catalogue de l'exposition, un ouvrage broché de 352 pages, est en vente sur place, à Te Fare Manaha.

Infos pratiques

Du 7 septembre au 10 décembre
Musée de Tahiti et des îles
Tarifs : 800 Fcfp (adultes) ; gratuit (étudiants et moins de 18 ans)
Ouvert tous les jours de 9 à 17 heures (sauf le lundi)
www.museetahiti.pf

Rencontre avec le public au Musée de Tahiti et des îles
Jeudi 7 septembre, à 10 heures en présence de Stéphane Martin et Thérèse Jacoulet-Inagaki

Journées du patrimoine au MTI et à l'UPF

Exposition Paul Jacoulet : dans le sillage d'un artiste voyageur en Micronésie
La 34e édition des Journées européennes du patrimoine se tiendra les 16 et 17 septembre, au Musée de Tahiti et des îles (MTI), sur le thème de la jeunesse. Le 14 septembre, une journée supplémentaire sera en outre réservée aux scolaires, avec des activités proposées autour du Taure’are’a et de la thématique de la transmission des savoirs et des périodes d’initiations. En outre, le MTI souhaite lancer des visites thématiques, alliées aux activités et ateliers qui seront proposés durant ces journées : tapa, percussions, mise en pots de plantes, tressage, navigation, projections de films du Fifo, etc. L'entrée est libre mais n'oubliez pas de réserver à [email protected].
La bibliothèque de l'Université de la Polynésie française (UPF) dévoilera, quant à elle, ses collections rares et anciennes relatives au triangle polynésien, les 15 et 16 septembre. Une belle occasion de découvrir gratuitement le fonds patrimonial polynésien. Dans ce cadre, la BU accueille également une exposition portée par Tahiti Héritage et la Polynésienne des eaux : "Pape o Tahiti, l'eau dans la culture polynésienne", du 11 septembre au 7 octobre.

Rédigé par Dominique Schmitt le Mardi 5 Septembre 2017 à 17:36 | Lu 1509 fois