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Expérimentation de "salles de shoot": Touraine "parle de santé, pas d'idéologie"


PARIS, 15 octobre 2014 (AFP) - La ministre de la Santé Marisol Touraine a défendu mercredi devant les députés l'expérimentation des salles de shoot prévue dans son projet de loi santé, affirmant qu'il s'agissait qu'une question de "santé" et "d'accompagnement" des toxicomanes, "pas d'idéologie".

La ministre répondait à une question du député UMP Yannick Moreau, qui va déposer une résolution, signée par 101 députés, contre la légalisation de ces "salles de shoot", qui constitue selon lui "une faute, contre notre jeunesse (...), contre nos forces de l'ordre et contre les familles qui luttent contre la drogue (...)". "Arrêtez de chercher à masquer l'échec économique de votre gouvernement, par des rideaux de fumée idéologiques", a-t-il asséné.

Dans le projet de loi santé, présenté mercredi matin en Conseil des ministres, "il y a la volonté d'accroître les moyens que nous consacrons à la réduction des risques (en matière de drogue), de faire en sorte que les toxicomanes puissent être soignés, tous les toxicomanes", a confirmé Mme Touraine.

"S'il y a une faute, M. le député, c'est de ne pas vouloir soigner des hommes et des femmes qui ont pour seul tort celui d'être malades", a-t-elle poursuivi.

"S'il y a de l'idéologie, M. le député, c'est celle de brandir des risques là où ils ne sont pas. Parce que, ce que moi je ne veux pas, M. le député, c'est que des enfants jouent dans des bacs à sable où traînent des seringues", a-t-elle insisté, préférant que les toxicomanes "puissent être pris en charge dans des centres de réduction des risques".

"Moi je n'accepte pas qu'il y ait des hommes et des femmes qui ne puissent pas trouver d'accompagnement et de porte vers le système de soins", a-t-elle ajouté, rappelant au député que "des parlementaires et des élus" de son propre groupe "ont apporté leur soutien à cette démarche".

"Je parle de santé, je parle d'accompagnement, je ne parle pas d'idéologie", a-t-elle conclu.

Le projet de loi prévoit l'expérimentation de salles de consommation de drogue à moindre risque (SCMR), aussi appelées "salles de shoot", pendant une durée de six ans. Ces salles, déjà expérimentées dans d'autres pays, sont destinées aux toxicomanes précarisés, qui se droguent dans la rue dans des conditions d'hygiène déplorables. Elles ont aussi pour objectif de réduire les nuisances dans l'espace public.

Rédigé par () le Mercredi 15 Octobre 2014 à 05:47 | Lu 57 fois