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Evasans aux Marquises : l’hélicoptère "solution idéale" pour Howell, mais il faudra attendre


PAPEETE, 29 septembre 2016 - Le ministre de la Santé a fait un point sur le potentiel d’amélioration de la gestion des évacuations sanitaires dans l’archipel des Marquises. Il a qualifié les transports héliportés de "solution idéale" mais annonce surtout une poursuite de la réflexion.

"Je profite de la présence de notre ministre des Finances pour lui faire un petit clin d’œil pour nous aider dans cette opération", a lancé Patrick Howell, jeudi matin lors de la séance des questions au gouvernement, en se retournant vers Nuihau Laurey.

Le ministre de la Santé a ainsi achevé un état des lieux des solutions qui se présentent à l’exécutif dans le cadre d’une amélioration de la gestion des évasans dans l’archipel des îles Marquises. Il venait d’être interpellé par Joseph Ah-Sha, représentant dans la majorité RMA, au sujet du décès, en juillet dernier, d’une ressortissante de l’archipel atteinte de la leptospirose, après plus de 15 heures de transport jusqu’à Tahiti.

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"La réflexion pour l’organisation des évasans dans l’ensemble des archipels sera poursuivie dans le cadre de la mise en œuvre du Schéma d’organisation sanitaire 2016-2021", a souligné Patrick Howell en qualifiant au passage de "solution alternative" l'option choisie par le Haut-commissariat dernièrement de permettre l'"intervention de bonitiers et de poti marara dans le transport de personnes lorsqu’une situation d’urgence le justifie". Il distingue en revanche les transports héliportés comme la "solution idéale" et rappelle qu’elle est inscrite au projet du schéma directeur des transports actuellement à l’étude. "Le coût estimé de deux hélicoptères biturbines, jugés nécessaires, est évalué à 900 millions de francs", a-t-il aussi rappelé, d'où probablement le "clin d’œil" au ministre des Finances.

La vedette Ata o Hiva en attendant

Reste que depuis 2010, l’exécutif polynésien et l’Etat sont régulièrement sollicités par la Fédération d’entraide polynésienne et de sauvetage en mer (FEPSM) au sujet d’un projet d’acquisition d’une vedette de sauvetage en mer pour l’ensemble de l’archipel. "Il s’agit d’une juste mutualisation des moyens, puisque le sauvetage en mer relève de la compétence de l’Etat et l’assistance médicale de celle du Pays", a noté Patrick Howel. La FEPSM a estimé l’investissement à 116 millions Fcfp pour l’acquisition de ce navire.

Cette vedette de sauvetage en mer et d’assistance médicale (VSAM), conduite par des bénévoles formés et expérimentés, se chargerait des évasans maritimes d’urgence. "Cette proposition qui me semble être complémentaire aux liaisons de jour d’un hélicoptère peut-elle être étudiée sérieusement par le Pays ?", a questionné Joseph Ah-Sha.

"Nous avons des opinions divergentes vis-à-vis de cette option", a répondu le ministre : "d’un côté la communauté des communes des îles Marquises a exprimée à plusieurs reprises sa réticence à l’égard de ce projet (…), de l’autre le responsable de notre service médical d’urgence, au centre hospitalier de Taaone, précise qu’il pourrait s’agir d’une solution alternative (…) transitoire par défaut, dans l’attente de la mise en place d’un moyen héliporté, qui reste la solution privilégiée et que je pousse".

En attendant, le Pays a prévu de positionner dès la mi-octobre 2016 dans l’archipel une vedette de sauvetage en mer. Le navire à passagers Ata o Hiva "spécialement aménagé pour des évasans urgentes" desservira le Sud des Marquises, avec la possibilité de rallier l’aéroport de Nuku Hiva, en cas d’urgence sanitaire.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 29 Septembre 2016 à 13:23 | Lu 3501 fois