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Etienne Perret, gemmologue : "Il faut vendre le charme de Tahiti"


Etienne Perret, gemmologue : "Il faut vendre le charme de Tahiti"
PAPEETE, le 20 octobre 2016 - Le gemmologue américain participe au forum de la perle qui a commencé hier à la CCISM et qui se termine aujourd'hui. Le bijoutier travaille depuis plusieurs années avec la perle de Tahiti, une perle qu'il adore mais qui n'est pas assez mise en valeur selon lui. Rencontre.

Pourquoi être venu à Tahiti, au forum de la perle?

C'est la première fois que je viens à Tahiti et je trouve le pays très beau. De plus, j'aime connaître l'origine des produits avec lesquels je travaille. Comprendre le processus et y être impliqué, est probablement plus intéressant pour moi que de gagner beaucoup d'argent.

Depuis combien de temps travaillez-vous dans les perles?

J'ai commencé à faire des bijoux en 1974. A ce moment-là, nous travaillions avec des petites perles japonaises. A cette époque, les perles de Tahiti et d'Asie du sud-est n'étaient pas vraiment connues.

Pourquoi avez-vous décidé de travailler avec la perle de Tahiti?


Hé bien, je dois dire que j'ai intérêt pour les perles en général. Je n'ai pas toujours pu travailler avec la perle de Tahiti. Il y a eu une période où je n'étais pas riche et les perles de Tahiti étaient vraiment très chères. Je ne pouvais pas me permettre de travailler avec elle. Finalement, mon entreprise a pris de l'ampleur, les prix ont baissé un petit peu et maintenant, il y a des perles dans presque toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, je les utilise souvent. Il faut savoir trouver la couleur qui colle avec le dessin et aussi pour le client.

Quel est l'objet de vos interventions au forum de la perle ?


J'ai parlé de la manière de vendre les bijoux (NDLR : jeudi), les perles aux États-Unis en regardant aux différents canaux que les professionnels peuvent utiliser, avec les aspects positifs et négatifs de ces différents moyens. Ma seconde intervention (NDLR : aujourd'hui) sera à propos des alternatives dont les clients disposent, autre que la perle de Tahiti. Par exemple, lorsque quelqu'un veut faire un cadeau, comment faire pour que la perle de Tahiti arrive en début de la liste. Il y a des tas de différentes perles : blanches d'Australie, or des Philippines, d'autres couleurs d'Asie du sud-est, du Japon, du Mexique…Il y en a qui sont plus chères que celles de Tahiti et puis il y a celles de Chine, de Vietnam, Indonésie…

Est-ce que c'est un danger pour la perle de Tahiti?

Je ne sais pas mais en tout cas, nous avons déjà vu l'impact de la vente de ces perles chinoises sur le volume de vente des perles de Tahiti. Je ne sais pas si c'est un risque mais il y a en tout cas une certaine compétition. Il est difficile d'être compétitif sur le marché international pour Tahiti, compte tenu des coûts de production, des prix et des lois et régulations qui sont très compliquées pour exporter la perle. La faire sortir du pays est un véritable casse-tête. Il est plus facile de trouver des perles noires, comme celles de Tahiti, en Asie par exemple.

Quel est votre message aux professionnels de la perliculture ici?

Il faut vendre le charme de Tahiti, qui est déjà construit depuis des années! Il faut que les jeunes gens aient envie d'avoir Tahiti dans leur vie ! Il faut vendre la Polynésie pour mieux vendre la perle…

Rédigé par Amelie David le Jeudi 20 Octobre 2016 à 16:32 | Lu 1236 fois