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Equipement : les urgences de Taiarapu-Est présentées au Pays


TAIARAPU-EST, le 24 janvier 2015 - La visite gouvernementale aura été un moment privilégié pour l'ensemble des élus de Taiarapu-est. Outre Taravao, la ville principale de la presqu'île, les petites communes déléguées que sont Pueu, Tautira et Faaone, ont rappelé que la plupart de leurs demandes concernent des projets pour lesquels des dossiers et autres courriers ont été adressés au Pays les années précédentes, et sont restés sans réponse.

C'était certainement le meilleur moment pour les élus de Taiarapu-est, par la voix du maire principal Antony Jamet, de s'adresser directement et sans détour au président du gouvernement Edouard Fritch. Une fois réunis, on compte 33 élus en tout pour les cinq communes constituant Taiarapu-est.

La rivière Vaitehoro de Pueu.
La rivière Vaitehoro de Pueu.
Les demandes des communes déléguées

PUEU

Cette petite bourgade de 2024 habitants connait des difficultés chroniques, surtout en période de mauvais temps, avec sa rivière Ahavini. "Quand il pleut trop, elle sort de son lit et inonde les habitations qui sont aux abords et ça fait longtemps que nous demandons qu’il y ait une protection", nous indiquait une conseillère. Un enrochement a été demandé à maintes reprises mais les précédents ministres de l’Equipement n’auraient, semble-t-il, jamais répondu aux multiples courriers adressés par la commune.

Un peu plus loin, au fond de la vallée Vaitehoro, se trouve une passerelle longue d’une dizaine de mètres installée là, il y a longtemps, pour permettre la traversée d’un bord à l’autre de la rivière du même nom. Son enlèvement a été accordé par Albert Solia, ministre en charge de l’Equipement présent durant la visite gouvernementale, ce vendredi.


La mer "grignote" doucement les abords du cimetière protestant de Faaone.
La mer "grignote" doucement les abords du cimetière protestant de Faaone.
FAAONE

La problématique est similaire dans la commune de Faaone, 1998 habitants, situé sur la côte sud-est. Les habitations implantées près de la rivière Papeivi, à deux kilomètres de Taravao, subissent le même sort lorsque des pluies diluviennes s’abattent dans le secteur. "Il ne faut pas attendre qu’il y ait des morts !", a insisté un élu venu spécialement à cette réunion.

Toujours à Faaone, les abords du cimetière protestant, côté mer, ont été largement creusés par l’océan. Une fois sur les lieux, la délégation du Pays s’est rendue compte de l’urgence d’y aménager des berges. Seul problème, le terrain étant privé, les services de l’Equipement ne peuvent légalement pas intervenir, mais Edouard Fritch estime "qu’à un moment, il faut arrêter de dire : « C’est privé ! C’est domanial… Non ! Je crois que dans des circonstances comme c’est le cas ici à Fa’aone, il faut intervenir mais en ayant tous les tenants et aboutissants car il faut quand même faire les choses dans les règles !" . Une des solutions serait de rétrocéder la portion du terrain privé concernée par l'érosion à la collectivité publique pour que celle-ci puisse intervenir en toute légitimité. Mais pour l’instant, l’heure n’est qu’au constat. Une étude de faisabilité sera menée dans les prochains jours, à la demande du Président.

Le local qui abrite la machine à glace de Tautira menace de s'effondrer d'un moment à un autre.
Le local qui abrite la machine à glace de Tautira menace de s'effondrer d'un moment à un autre.
TAUTIRA

La visite s'est ensuite poursuivie à Tautira, la commune déléguée la plus au sud de la presqu’île. Ici vivent 2411 administrés. Le charme de ce petit village est entaché par la présence sur sa belle petite marina, d’un local dont l’état de quasi-effondrement requiert une intervention qui tarde à arriver, d’autant plus qu’une grande machine à glace s’y trouve. Le local sert d’abri au public scolaire venant du Fenua ‘Aihere, un village accessible via une petite piste ou alors par voie maritime.

Au vu de la dangerosité du local, l'aménagement d'un abribus a été demandé pour ces écoliers. Autre demande, le dragage de la sortie de la marina. Là encore, une requête avait été adressée au ministère de l’Equipement le 1er octobre dernier mais demeurait au jour de la visite sans réponse.

Cette vieille barge gêne les habitants du Fenua Aihere.
Cette vieille barge gêne les habitants du Fenua Aihere.
FENUA AIHERE

Bien que, par manque de temps, il n’a pas été possible de se rendre au fenua ‘aihere, le maire a sollicité l’intervention des services de l’Equipement afin d’enlever une vieille barge. Celle-ci avait été utilisée il y a une trentaine d’années et servait au transport des personnes ainsi que de matériels divers, mais depuis quelques années, elle gît là à moitié submergée. "Non seulement ce n’est pas joli à voir, mais en plus, c’est dangereux pour les habitants de cette communauté", a insisté Antony Jamet. Le président a répondu favorablement à la demande.

Edouard Fritch reviendra le 17 avril prochain pour la pose de la première pierre de la future école de Pueu dont le pays participe au financement à hauteur de 167 220 156 fcp. L'occasion dans trois mois de constater l'état d'avancement des dossiers présentés lors de cette visite officielle, vendredi.

TP




Secteur primaire et hôpital de Taravao

En marge de la liste de projets présentés ci-dessus, Antony Jamet a voulu attirer l’attention du président Edourad Fritch sur deux points tout aussi importants : la situation du secteur agricole dans sa commune et sur l’avenir de l’hôpital de Taravao.

Pour le premier, la commune a demandé l’attribution de 45 hectares de terres domaniales situées sur le plateau de Taravao. Le pays détient une grande parcelle de 90 hectares sur ce vaste plateau. Le précédent ministre de l'Agriculture, Thomas Moutame, avait indiqué que la moitié de cette surface pouvait être dédiée aux cultures. "Qu'en est-il ?", a demandé Antony Jamet. Le maire de Tairapu-Est souhaiterait concrétiser cette opération : "Si[i vous ne faites rien dessus, je demande donc à ce que cette fameuse moitié soit mise à la disposition de la commune. En fait, nous souhaiterions les attribuer aux agriculteurs, pour de la culture vivrière"]i, a-t-il précisé pour étayer sa demande au Pays.

De son côté, Edouard Fritch s'est dit "ouvert à toutes propositions" à condition de définir précisément les enjeux économiques. Selon lui le Président : "c'est bien beau de dire : plantez ! plantez ! plantez, mais si à la fin la production ne s'écoule pas, les agriculteurs vont se décourager. Il faudra, pour cela, mettre un plan d'action en matière d'écoulement de la marchandise."
Dans le cas où le Pays céderait la surface en question la commune attribuerait des parcelles à raison d'un à deux hectares par agriculteur, selon le type de culture.

Le sujet de l'hôpital était un peu plus délicat puisqu'il s'agissait surtout de l'avenir de l'établissement de santé. La commune s'est dite "inquiète pour la suite des événements". Elle a voulu être rassurée quant à une éventuelle volonté du gouvernement de faire installer un plateau technique pour des actes chirurgicaux et d'obstétrique. Il n'a pas hésité à dire en tahitien, à l'adresse d'Edouard Fritch :" nous voulons aussi que nos enfants naissent ici."
Tea Frogier a répondu au nom de Patrick Howell, délégué à la santé. En octobre dernier, le Pays et l'Etat ont signé une convention permettant la mise aux normes de deux hôpitaux de proximité dont celui de Taravao. Le montant des travaux a été estimé à 45,5 millions Fcfp qui seront cofinancés par le Pays et l'Etat via le contrat de projets 2008-2014.

La remise à neuf du hall d'entrée, de la cuisine et de l'installation électrique de l'établissement est programmée. Pour la sécurité, un accès plus adapté et fonctionnel pour les pompiers sera également aménagé. Enfin, Tea Frogier a tenu à rassurer les élus sur la volonté du Pays de maintenir cet hôpital en activité.

En 2010, le collectif des usagers de l'hôpital de Taravao soutenu par l'association de Défense des Contribuables de Taiarapu-est A Mata iho, avait fait circuler une pétition qui dénonçait le manque de moyens matériels et humains et la réduction des offres de soins de cet hôpital périphérique.


Rédigé par TP le Samedi 24 Janvier 2015 à 12:42 | Lu 1082 fois