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Entre Jacqui Drollet et Dauphin Domingo rien ne va plus


Le conseil municipal de Hitia'a o te Ra a décidé mercredi à 18 voix contre 11 de retirer ses délégations de pouvoir à Dauphin Domingo. Le tavana se retrouve pieds et poings liés, sans pouvoir même décider du budget de sa commune puisqu'il ce sera désormais étudié par une commission spéciale.

Jacqui Drollet

Pourquoi ce retrait de délégation du maire ?
Jacqui Drollet : Tout simplement parce que la majorité ayant changé, nous ne souhaitons plus donner de délégation de pouvoir au maire sur un certain nombre de sujets. Nous avons donc décidé de les reprendre.


Ce retrait est-il une déclaration de guerre à Dauphin Domingo?
Jacqui Drollet : Non. Il y a un désaccord entre nous sur la séparation des communes associées. Lui et son équipe de Tiarei voulaient plutôt orienter la commune vers la communauté des communes en nous associant avec les deux Taiarapu et Teva I uta. Or, nous l'avions élu justement parce qu'il était pour la séparation des communes. Nous pensions que le fait de présenter la séparation des communes était complètement antinomique avec l'adhésion à cette communauté des communes. Nous avons essayé pendant deux ans de lui faire entendre raison, ça n'a pas été suffisant.



La baisse des indemnités du maire et de ses adjoints et perçue comme une provocation, notamment parce que vous touchez les indemnités de l'assemblée…
Jacqui Drollet : On nous reproche de ne pas avoir suffisamment de budget pour agir dans la commune. Nous avons considéré que les indemnités versées au maire et aux adjoints se montaient à 26 millions de francs pacifiques. Alors que la chambre territoriale des comptes avait demandé à la commune de restreindre ses indemnités à 50% de l'indemnité maximale, le maire nous arrive avec un projet de délibération pour augmenter les indemnités des maires délégués et à 75% de la valeur maximale. Nous avons décidé que c'était dans l'autre direction qu'il fallait aller. Nous dégagerons presque 25 millions de francs.



Pourquoi avoir demandé que le projet du dispensaire ne se réalise plus ?
Jacqui Drollet : Ce qui a motivé notre décision, c'est que le ministre a bien expliqué que si on fait un centre médico-social de cette ampleur à Tiarei, il faudrait supprimer les dispensaires municipaux. Or, les élus souhaitent conserver leur dispensaire…

Dauphin Domingo

Entre Jacqui Drollet et Dauphin Domingo rien ne va plus
Pourquoi vous ont-ils retiré les délégations de pouvoir ?
Dauphin Domingo : C'est pour me descendre, que je ne puisse plus faire de projets d'investissement, que ça passe devant le conseil. La commune est en difficulté, gérée par la cour des comptes. Moi je ne peux pas faire autrement. Le budget a été inscrit, aujourd'hui ils veulent me dire "tu ne peux pas faire ça, ni ça." Ils veulent me pousser à la démission (mais je ne partirai pas), si quelqu'un veut me pousser dehors ce sera à l'État de le faire.



Le fait que le conseil ait voté une baisse des indemnités alors que vous aviez demandé une hausse, est-ce une provocation de plus ?
Dauphin Domingo : Qu'il bloque les indemnités du maire, je peux le comprendre, mais qu'il bloque les indemnités des adjoints au maire, je ne comprends pas. Certains travaillent pour la population du lundi au dimanche, vous trouvez cela juste ? Drollet a voulu baisser à 5% de la valeur maximum autorisée, mais la cour des comptes nous a expliqué ce qu'il fallait réduire.



Vous regrettez la décision du conseil municipal d'arrêter le projet du centre médico-social?
Dauphin Domingo : Jacqui Drollet était d'accord pour le centre médico-social quand on a été élus. Aujourd'hui, il change d'avis et il demande qu'on arrête tout juste parce qu'il veut se venger de moi. Il a pris l'excuse du terrain trop petit de Papeno'o pour ne rien faire. Il dit que le ministre menace de fermer les dispensaires, si le centre est créé. Je demande à voir une trace écrite de ces déclarations qu'on ait la preuve que le ministre va bien fermer les dispensaires.


Et la reconstruction de l'école?
Dauphin Domingo : L'État n'aurait jamais donné d'autorisation si le terrain avait été placé en zone rouge. L'équipement a prévu de construire un mur pour protéger les enfants.

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Jeudi 25 Août 2016 à 17:04 | Lu 1307 fois