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Elèves infirmiers: la Polynésie les prépare à occuper les postes des îles éloignées


Pierre Frébault
Pierre Frébault
C’est le ministre de l’économie et des finances qui a accueilli la deuxième promotion d’élèves infirmiers ce lundi à l’institut Mathilde Frébault, et pas seulement parce que le ministre de la santé est en déplacement pour deux semaines à Nouméa. Pierre Frébault a un lien affectif et familial avec la profession : il est le neveu de l'infirmière qui a donné son nom à l’institut.

Partie faire ces études en 1945 dans la France d’après-guerre, Mathilde Frébault avait décliné un poste à l’OMS pour rentrer en Polynésie française et partager son savoir à l’issue de sa formation. C’est ce même sens du devoir que l’institut attend de ses futurs infirmiers : les besoins dans les îles polynésiennes sont grands, mais aller s'installer dans une île éloignée n’est pas forcément motivant, surtout quand on est né à Tahiti.

« On connaît les besoins immenses de ce pays en terme de personnel de soin qualifié », a rappelé le ministre Pierre Frébault aux 40 élèves reçus au concours. « Vous devrez être au service des populations les plus éloignées » leur a martelé le ministre, qui leur a rappelé par ailleurs le grand avantage du diplôme qu’ils vont acquérir : « un emploi garanti en Polynésie française ». Le représentant de l’Etat est également allé en ce sens. Eric Sacher, chargé du volet Santé du contrat de projet, a rappelé à ces élèves qu’ils seront souvent « le lien social et médical avec Tahiti dans les îles éloignées ».

De son côté, le directeur de la santé (démissionnaire) Dominique Marghem, qui attend toujours la nomination d’un remplaçant, a relativisé les difficultés d’une installation dans les îles. « C’est assez difficile à obtenir de ces jeunes pour la plupart issus de Tahiti. Ils sont réticents à aller dans les îles qu’ils ne connaissent pas, dans des conditions d’exercice qui sont plus difficiles qu’à Papeete » a-t-il reconnu, tout en affirmant que « quand ils y sont, ils s’y plaisent : ils sont peu à demander à demander à revenir après plusieurs années. » Toutefois, faute d’infirmiers polynésiens en nombre suffisant, ce sont souvent des métropolitains qui occupent ces postes aujourd’hui.


Stage dans les îles

Le directeur de l'institut Tam Nguyen
Le directeur de l'institut Tam Nguyen
La tendance pourrait s’inverser dans les années à venir. Pour nouer ce lien avec les îles, les élèves partiront faire un stage dans les îles à l’issue de la deuxième année. C’est une spécificité de cette école d’infirmiers, qui fait sa deuxième rentrée depuis l’application de la réforme LMD (licence-master- doctorat). L’institut Mathilde Frébault est désormais lié par convention avec l’UPF : « C’est la première fois qu’on sélectionne nos étudiants selon les nouvelles normes métropolitaines. Nous formons donc désormais des diplômés d’Etat » se félicite le directeur de l’institut, Tam Nguyen. C’est un grand progrès pour la Polynésie, qui a eu du mal à appliquer la réforme LMD dans ce secteur, et qui avait dû sauter l’année 2009/2010.

80 élèves ont réussi le concours, sur 300 candidats. Seuls 40 ont été sélectionnés in fine. La première année a été un succès, estime Tam Nguyen, qui a constaté la grande motivation des étudiants : sur 57 étudiants, seuls 6 vont redoubler leur première année, ce qui est peu par rapport à la métropole.

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le Lundi 5 Septembre 2011 à 11:51 | Lu 3691 fois