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El Niño : les îles Marshall déclenchent un état d’urgence


MAJURO, dimanche 7 février 2016 (Flash d’Océanie) – La nouvelle Présidente des îles Marshall, Hilda Heine, à peine installée à la tête de cet État océanien, a décidé en milieu de semaine dernière d’instaurer un état d’urgence en réponse à la sécheresse qui frappe le pays du fait de la prévalence du phénomène climatique El Niño.

Mme Heine, en faisant cette annonce, a notamment souligné les pénuries d’eau potable qui frappent d’ores et déjà plusieurs atolls de cet archipel.

En réponse immédiate à cette situation, le gouvernement des îles Marshall a incité la population à stocker l’eau de pluie et, dans certains atolls, a aussi mis en place des solutions alternatives s’appuyant sur la mobilisation d’osmoseurs.

Mais Mme Heine n’ a pas caché que le principal objectif de la proclamation de cet état d’urgence est avant tout de permettre de mobiliser des fonds d’urgence venant des partenaires traditionnels des îles Marshall, et en premier lieu les États-Unis.

Urgence en Papouasie-Nouvelle-Guinée

Autre pays touché par la sécheresse associée à El Niño : la Papouasie-Nouvelle-Guinée, où, selon les dernières estimations, quelque huit cent mille personnes, principalement dans des zones isolées, connaissent une pénurie soit d’eau potable, soit alimentaire.

Le gouvernement papou affirmait la semaine dernière avoir lancé plusieurs opérations ponctuelles de livraison de denrées alimentaires d’urgence. Mais sur place, les populations se plaignent de ne pas encore reçu ces aides en nature.

Principal obstacle à une action efficace sur le terrain : l’isolement de ces communautés qui, pour certaines, vivent dans des villages inaccessibles par des moyens de transport conventionnels, faute d’axes routiers.

Fin janvier 2016, les frustrations des populations locales face à ces retards auraient provoqué la mise à sac de plusieurs dépôts alimentaires dans la région des Hauts-Plateaux de l’Ouest.
Bilan de cette mise à sac : un butin de 2.700 sacs de riz de 20 kilogrammes, 1.600 cartons de conserves de poisson, 300 cartons d’huile de cuisine et 70 sacs de farine.

La police et l’armée, sur place, n’ont pu empêcher ce pillage en règle : après avoir tiré quelques coups de semonce en l’air pour tenter de disperser la foule, soldats et policiers ont préféré renoncer à intervenir face à une meute estimée à une trentaine de personnes.
Une personne aurait été légèrement blessée.

Ces réserves avaient été livrées depuis la capitale et stockées dans les locaux du district de Tambul-Nebilyer, rapporte la presse locale.

L’appel de l’UNICEF

Fin janvier 2016, le fonds mondial des Nations-Unies pour l’Enfance (UNICEF), lançait un appel à une solidarité à l’échelle régionale, évoquant la situation qui touche non seulement le Pacifique, mais aussi certaines régions de l’Asie du Sud-est (comme l’Indonésie ou les Philippines).

Rappelant la destruction des cultures vivrières, des animaux et la raréfaction des sources d’eau potable, l’organisme onusien estimait que pas moins de 62 millions de dollars US étaient nécessaires pour venir en aide efficacement aux enfants dans les zones touchées.

En Océanie, les pays les plus touchés depuis le début de cet épisode particulièrement sévère d’El Niño sont la Papouasie-Nouvelle-Guinée, mais aussi plusieurs autres États de la région comme Fidji, Tonga, Samoa, Vanuatu et Palau.

Dans ces pays, les autorités ont depuis plusieurs semaines lancé des alertes à la population concernant cette sécheresse provoquée par El Niño.

« El Niño est en ce moment à son pic et nous nous attendons à ce que les impacts viennent après », estime Krishna Krishnamurthy, expert des risques climatiques au PAM (Programme alimentaire mondial de l’ONU).

Rédigé par RB le Lundi 8 Février 2016 à 04:55 | Lu 2734 fois