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El Niño fait souffrir le Pacifique


SUVA, dimanche 30 août 2015 (Flash d’Océanie) – Le phénomène climatique El Niño, qui s’st installé sur une grande partie de la zone Pacifique ces derniers mois, commence sérieusement à faire sentir ses effets indésirables, provoquant, du fait d’une sécheresse, des débuts de disettes, notamment en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Dans la province papoue d’Enga (région des Hauts-Plateaux), depuis mi-août 2015, au moins trois cent mille personnes sont considérées comme étant les premières victimes de ce phénomène, qui, dans leur région, se caractérise à la fois par des épisodes de froid sans précédent depuis quarante ans et une sécheresse prolongée.


Un grand nombre de cultures vivrières ont d’ores et déjà été détruits, a indiqué la province, qui évoque aussi des pénuries d’eau potable.
Ce phénomène a aussi provoqué un mini-exode de la part des habitants des communautés les plus touchées, qui ont entrepris de se déplacer pour chercher des terres plus cultivables.

Depuis, le nombre estimatif des personnes touchées par ce phénomène a dépassé le million, selon les dernières déclarations du gouvernement, en fin de semaine dernière.
Le gouvernement central de Papouasie-Nouvelle-Guinée a annoncé en milieu de semaine dernière le déblocage d’une enveloppe d’urgence de l’ordre d’une dizaine de millions de dollars US, au titre de l’aide d’urgence aux populations les plus touchées.
Cette enveloppe est gérée directement par le bureau du Premier ministre, qui a réuni un conseil spécial autour de cette question.
L’objectif annoncé est de « faire en sorte que l’argent est dépensé pour l’aide humanitaire et rien d’autre », a assuré Sir Manasupe Zurenuoc, secrétaire général du gouvernement.

Dans le cadre de cette aide, l’institut national de recherche agronomique a aussi déployé des experts sur zone pour y distribuer des variétés de graines plus résistantes, censées permettre aux communautés de relancer un cycle de culture de subsistance.
Plusieurs organisations internationales et caritatives, y compris l’ONU, mobilisent actuellement leurs moyens régionaux afin d’organiser une opération humanitaire au secours des populations les plus touchées.

Toutefois, dans une interview accordée à la radio australienne ABC, le Premier ministre Peter O'Neill, qui s’est rendu dans certaines zones de la province touchée, se refusait en fin de semaine à évoquer des « gens mourant de faim, même si je sais que les gens n’ont pas assez à manger ».
« Nous effectuons aussi des préparatifs en vue d’une aggravation potentielle des conditions, à cause d’une période prolongée d’El Niño et des effets du changement climatique », a-t-il précisé.

En 1997, lors du précédent épisode d’El Niño à avoir touché cette région, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, des centaines de personnes avaient trouvé la mort.

pour en savoir plus : http://www.abc.net.au/news/2015-08-29/drought-frost-in-png-causing-food-crisis-photos/6732740

Se préparer en amont

À Vanuatu, les services gouvernementaux ont aussi commencé à mettre en garde les populations face aux effets attendus de l’installation sur le moyen terme de ce phénomène climatique.
Dans un communiqué diffusé fin août 2015, les services gouvernementaux de la météorologie et des risques naturels estiment qu’El Niño « est maintenant bien développé » et que les populations doivent donc se « préparer à la sécheresse » en commençant à constituer des réserves d’eau de pluie et en plantant des cultures capables de résister à des épisodes secs prolongés.

Ce phénomène « durera jusqu’au premier trimestre 2016 » et « atteindra son plus haut niveau d’octobre à décembre 2015 », a estimé Philip Malsalé, Chef de la Division du Climat.
Ce phénomène concerne aussi, à des degrés divers, des pays comme Fidji, les îles Salomon, ou encore Tonga.
À Fidji, plusieurs dizaines de milliers de personnes seraient d’ores et déjà touchées, aussi bien sur l’île principale de Viti Levu que dans certaines îles de l’Ouest de l’archipel, a précisé Inia Seruiratu, ministre en charge de la gestion des catastrophes naturelles.
« Ça pourrait être l’un des plus forts des El Niño que nous ayons vu ces dernières années. Le dernier remonte à 1997-1998 », a confirmé en fin de semaine Chris Brandolino, prévisionniste à l’institut météorologique néo-zélandais NIWA.

pad

Rédigé par PAD le Lundi 31 Août 2015 à 05:45 | Lu 2368 fois