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Édouard Tihoni a quitté le fenua avec un bac pro, il intègre une école d’ingénieurs


PAPEETE, le 26 août 2016 - En 2013, Édouard Tihoni est entré au lycée Parriat de Montceau-les-Mines (France). Armé d’un baccalauréat professionnel, il a été accepté dans une classe prépa. Après trois années d’études, il a passé le concours et obtenu son ticket d’entrée dans l’école d’ingénieurs de ses rêves : Polytech Lyon.

Polytech Lyon est une école d’ingénieurs qui accueille chaque année 76 nouveaux élèves. Sur ces 76 élèves, deux sortent de la classe prépa du lycée Parriat de Montceau-les-Mines (ce sont des places réservées). Édouard Tihoni est l’un d’eux. "Je suis fier", explique le futur ingénieur. "Fier du parcours que j’ai déjà effectué. Je suis aussi heureux car j’avance vers mon rêve. J’aimerais maintenant que tout cela serve aux élèves du fenua, que mon exemple soit la preuve qu’avec la volonté on peut tout."

Rentré en Polynésie pour ses vacances, Édouard Tihoni est allé à la rencontre des jeunes de Tahiti. Il est retourné au Taaone où il a étudié, s’est adressé aux élèves de bac pro et a raconté son histoire. À l’issue de son intervention, un des lycéens s’est approché et a glissé un : "Tu sais monsieur, je parle au nom de la classe, en trois années de cours on n’a jamais été aussi attentif. Merci ! " Pour Édouard Tihoni ces mots valent tout l’or du monde. Il insiste : "Si je n’avais qu’un message, il serait pour les lycéens de Polynésie, où qu’ils vivent. Oui l’éloignement, le travail, le rythme sont difficiles à endurer et tenir, mais trois, quatre, cinq ou six années de sacrifice, dans une vie, c’est quoi quand on peut faire ce qu’on aime ? Croyez en vous et en vos rêves".

Le rêve d’Édouard Tihoni est "de travailler dans l’aviation". Il aurait aimé devenir pilote d’avion mais sa vue n’est pas à la hauteur. "Je m’intéresse aussi à l’informatique, aux systèmes embarqués dans les cockpits. Et c’est vers cela que je m’oriente." Il ne sait pas encore quel métier il fera, mais ses trois années d’école d’ingénieur vont le former dans ce domaine. En attendant, il survole la terre avec un simulateur de vol en attendant. Un jour, quand il pourra se les payer il prendra des cours de pilotage.

Alors qu’il apprécie le fruit de ses efforts, Édouard Tihoni ne peut s’empêcher de compter et remercier ceux qui l’ont soutenu. Sa famille qui l’a encouragé et lui a donné les clés pour s’assumer. Après le collège à Tubuai, il est venu à Tahiti pour suivre une seconde initiation science de l’ingénieur au lycée du Taaone. "L’éloignement a été trop dur, j’ai raté cette année et je suis rentré aux Australes." Son père l’a reçu, froidement. "Il avait fait beaucoup de sacrifices pour que je réussisse. Il m’a fait travailler pendant toutes les vacances. J’ai vite compris que manier un stylo c’était autre chose que de manier une pelle. Je suis retourné au lycée et je me suis mobilisé pour réussir."

Édouard Tihoni a obtenu son bac pro en 2013. Lors de ses années lycée, une conseillère principale d’éducation de l’établissement lui a parlé de la prépa du lycée Parriat de Montceau-les-Mines. "J’ai tenté ma chance". Cette prépa ouverte aux bacs pros est unique en France. Elle recrute sur dossier, les notes mais surtout les appréciations sont prises en compte. Édouard Tihoni a passé la sélection. Il est le premier polynésien à avoir intégré la classe prépa. Soutenu par le Rotary polynésien et celui de Montceau-les-Mines, il a pu se concentrer sur ses études, gérer son quotidien et prendre parfois un peu de vacances. "Le rythme est dur, on commence à 7h45 on termine tard le soir, parfois pas avant 21 heures et ensuite on enchaîne sur l’étude. On dort peu."

Il était à Tubuai quand il a pris connaissance des résultats du concours d’entrée à Polytech Lyon. Il a fêté sa réussite en famille, faisant la joie et la fierté de ses proches. Trois nouvelles années d’études se profilent. Ensuite Édouard Tihoni cherchera du travail en France "pour avoir de l’expérience". Ce qui est gagné d’avance, d’après l’étudiant "90% des élèves de Polytech ont du boulot avant même d’avoir leur diplôme, 100% en ont au plus tard deux mois après l’avoir obtenu". Mais à terme il veut rentrer au fenua, pour "participer au développement".


Rédigé par Delphine Barrais le Vendredi 26 Août 2016 à 16:01 | Lu 9177 fois
           



Commentaires

1.Posté par Purotu le 26/08/2016 16:34 | Alerter
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si tu as l'aptitude donc l'atitude t'accompgne

2.Posté par GUEGUEN le 27/08/2016 02:17 | Alerter
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Tu peux être fier de toi Edouard. Félicitations et bonne continuation.

3.Posté par simone grand le 27/08/2016 11:27 | Alerter
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Bravo et courage.
Décidément aujourd'hui, au moins trois occasions d'applaudir nos jeunes. ça fait du bien. Merci.

4.Posté par tamatoas le 28/08/2016 11:48 | Alerter
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iaorana ,
que son cas puisse servir à d'autres ! Bonne continuation et a la prochaine info !