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Edouard Fritch a été reçu par François Hollande


Edouard Fritch a rencontré François Hollande vendredi.
Edouard Fritch a rencontré François Hollande vendredi.
L’État devrait de nouveau participer au financement du Régime de solidarité territorial à partir de 2015, a confirmé ce lundi Edouard Fritch. Le président du Pays a également annoncé qu'il avait rencontré François Hollande vendredi. Tour d'horizon des dossiers évoqués lors de ses visites à Paris.

Entouré de quatre ministres et de deux députés, le président du Pays Edouard Fritch a fait le bilan de ses visites la semaine dernière à Paris. Il a ainsi insisté sur l'accueil qui lui a été réservé. « Tous les cabinets ministériels ont reçu l'instruction de faire avancer les dossiers voire de les conclure », a-t-il insisté. « Le président de la République a donné l'instruction d'aider la Polynésie française en accédant dans la mesure du possible à nos besoins ».
Edouard Fritch « très heureux » s'est félicité de « la situation de dialogue entre l’État et la Polynésie française ». « La Polynésie française est aujourd’hui entendue à Paris et comprise sur les différents sujets. Nous avons reçu un soutien clair et net de la part de l'Etat», a-t-il assuré.

Le président du Pays est revenu sur sa rencontre avec le Premier ministre, en début de semaine dernière, et a annoncé qu'il avait également rencontré le président de la République, François Hollande. « Il n'y a eu aucun sujet tabu avec François Hollande et Manuel Valls. François Hollande a une attitude d'ouverture vis-à-vis de nos propositions. Les autorités de l’État sont satisfaites de ce nouvel élan de dialogue. La Polynésie française avait quelque peu disparu de leur radar », a mis en avant Edouard Fritch. «Nous allons continuer à cultiver ce terrain. Ils continueront à nous considérer si nous sommes sérieux dans nos approches et respectueux. Mais attention, cela ne signifie pas être docile et et soumis mais respectueux et rigoureux. »
Interrogé sur le contrepartie à ce soutien, le président dub Pays a assuré qu'il n'y avait « aucune condition » avant de reconnaître que l’État « ne dit pas oui à tout non plus ».



Deux « pistes » pour combler le déficit du RST

« Toutes les autorités de l’État ont confirmé l'idée de la contribution de l’État au RST (Régime de solidarité territorial, ancien Régime de solidarité de Polynésie française, RSPF) et que la volonté était d'apporter une réponse de manière pérenne et que cette solution soit indépendante de tout aléa politique », a mis en avant Edouard Fritch.

Deux « pistes » sont à l'étude actuellement :
- la première consiste à verser au RST l'excédent des cotisations patronales de la branche maladie de tous les fonctionnaires d'Etat et pensionnés.
« C'est une solution totalement neutre et indolore pour les fonctionnaires », met en avant Edouard Fritch. « L’État considère normal et légitime de participer au travers de ceux qui travaillent en Polynésie française. »
- la seconde solution est de baisser de 30 % les facturations hospitalières des évasans en métropole. En effet, aujourd'hui, les patients polynésiens sont facturés aux même tarif que les patients non résidents. « Cela représenterait 700 à 800 millions de Fcfp d'économie par an », souligne Edouard Fritch.
Ces deux solutions pourraient être mises en place de manière complémentaire.

Selon le président du Pays, le Premier ministre a garanti qu'une solution sera déterminée avant la fin de l'année et serait donc mise en place pour le budget 2015. En attendant, le président du Pays a demandé « une dotation exceptionnelle pour 2014 ». Le RSPF sera clôturé en 2014 avec un déficit de 5,5 à 6 milliards. Le Pays qui participera à haut de 3 milliards pour combler ce déficit a demandé que l'autre moitié soit prise en charge par l’État.
Pour rappel, le régime de solidarité territorial (RST) a quasiment vu doubler ses ressortissants depuis 2008 (de 41 000 à 75 000). Il a coûté près de 25 milliards de Fcfp à la collectivité en 2013 où il termine l’exercice avec un déficit de plus de 4 milliards Fcfp. L’État, partenaire de son financement depuis 1996, a cessé d'y contribuer en 2008.



Le président revoit Hollande en novembre


Le président du Pays devrait retrouver le mois prochain le président de la République. « Il m'a proposé d'être à ses côtés lors de son séjour prévu en Nouvelle-Calédonie et en Australie ». François Hollande doit en effet se rendre les 15 et 16 novembre à Brisbane, en Australie, pour le sommet du G20.
En Nouvelle-Calédonie, le président de la République doit notamment s'adresser aux membres de la Communauté du pacifique Sud et prononcera un discours sur le réchauffement climatique. « Il a invité les responsables de la Polynésie et de Wallis pour qu'on puisse tous se retrouver à Nouméa et le suivre pour sa tournée officielle », a précise Edouard Fritch. Une invitation qui ne remet pas en cause pour le moment la venue annoncée du Premier ministre et de François Hollande en 2015.

Rédigé par Mélanie Thomas le Lundi 20 Octobre 2014 à 17:07 | Lu 2231 fois