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Devenir entrepreneur : un apprentissage pour Francky Tauatiti


PAPEETE, 22 mai 2017 - Francky Tauatiti a lâché un CDI pour rejoindre l’entreprise familiale il y a cinq ans. Ce sont d’autres grands patrons qui l’ont aidé à comprendre qu’il avait les capacités de devenir entrepreneur. Et grâce au réseau Enterprise Europe Network de la Chambre de commerce, d'industrie, des services et des métiers, il espère renforcer la présence de Hotu Vanilla sur les marchés internationaux.

Francky Tauatiti a un grand sourire quand on lui demande s’il regrette d’avoir lâché son CDI : "Ah non, pas du tout !" Cet entrepreneur est resté dix années dans une entreprise privée et a finalement décidé de rejoindre l’entreprise familiale : Hotu Vanilla. Il raconte très précisément son parcours avec beaucoup de détails à chaque étape : d’abord un bac S, une formation en maths informatique appliquée aux sciences à l’université, une licence d’informatique à Montpellier, une maîtrise dans le même domaine toujours en France, puis le retour à Tahiti. "Pendant ces années en métropole, j’étais loin du fenua, tout seul, je devais gérer mon chez-moi. Ça m’a rendu fort et ça m’a permis de grandir", explique-t-il. À son retour, il trouve rapidement du travail à l’Océanienne d’industrie, filiale de la Socredo. Pendant ce temps, ses parents, Guy et Odette, souhaitent "retourner à la terre".

Odette est de Raiatea, elle veut retrouver sa terre natale. Ils choisissent d’ouvrir une société de production de vanille. Le grand-père maternel était agriculteur et de la vanille poussait déjà sur ses terres. Ils veulent de la qualité, monter une entreprise qu’ils pourraient transmettre à leurs enfants. "Ils voulaient un projet durable." Hotu Vanilla est créée en 2006. Ils produisent, préparent et commercialisent eux-mêmes leur vanille. Mais pour la troisième partie, les débuts ne sont pas simples. "La vanille n’était pas vendue assez vite, je voyais qu’ils continuaient à sortir de l’argent de leur poche", raconte Francky qui est agacé par cette situation.

Il prend six mois de disponibilité pour aider ses parents et prend en charge la commercialisation. Et il commence à lire… Le Secret d’un esprit millionnaire de T. Harv Eker, et Père riche père pauvre de Robert Kiyosaki. Le cheminement pour devenir entrepreneur commence.

Ces lectures vont lui ouvrir les yeux sur ses propres capacités. "Leurs parcours et leurs idées m’ont inspiré mais ils décrivent aussi très concrètement comment on peut y arriver. J’ai suivi leurs conseils à la lettre et ça a marché !" Il faudra quand même deux années à Francky Tauatiti pour réussir à quitter son entreprise. Il fait sienne l'idée de ses parents : transmettre à ses enfants. Il a trois enfants, il veut intégrer l’entreprise familiale dans la même idée de transmission. Aujourd’hui, il est gérant et responsable commercial de Hotu Vanilla. L’entreprise a des projets d’agrandissement de sa vanilleraie et espère développer ses ventes à l’international. Pour y parvenir, Francky fait partie du réseau Enterprise Europe Network (EEN) de la Chambre de commerce, d'industrie, des services et des métiers (CCISM). "Pour réussir, un entrepreneur doit avoir un solide carnet d’adresses. Ce réseau me sert à élargir mon horizon." Francky sait aujourd’hui que chacun d’entre nous peut devenir un entrepreneur. Pendant deux ans, il s’est taillé un "esprit entrepreneur". Finalement, chacun a ses propres compétences mais pour devenir entrepreneur, il faut travailler sur soi. "Tout le monde peut réussir, il faut juste être prêt à se remettre en question et à apprendre." "L’échec fait partie de l’apprentissage. Si tu n’échoues pas, tu n’apprends pas. Je tombe ? Super ! Car si j’arrive à remonter, je serai plus fort. Quand une personne comprend que l’important est de savoir rebondir après chaque échec alors il peut devenir entrepreneur !" Une idée sur laquelle s’appuie Francky Tauatiti tous les jours depuis cinq ans.


Enterprise Europe Network : un réseau de professionnels pour les professionnels

La Chambre de commerce, d'industrie, des services et des métiers (CCISM) travaille en partenariat avec le réseau Enterprise Europe Network (EEN) pour aider les professionnels à trouver des partenaires commerciaux et technologiques en Europe. C’est un accompagnement pour favoriser le développement des entreprises polynésiennes en leur facilitant l’accès aux marchés européens. Pour Francky Tauatiti, EEN permet "de trouver son marché, d’être accompagné sur un projet, de voir plus loin, d’avoir une ouverture sur le niveau européen". L’entrepreneur résume en expliquant que ce réseau "élargit son horizon". Première étape : créer un profil de membre sur la plate-forme en ligne Enterprise Europe Network. Vous pouvez bénéficier d’un accompagnement de la CCISM dans cette démarche. Une fois validé et publié, vous recevrez directement les profils correspondants à votre recherche. L’entrepreneur peut ensuite émettre ou pas un intérêt pour les profils proposés. Il est ensuite possible de signer un "Partnership Agreement" avec une entreprise étrangère, sous le patronage de EEN Polynésie. Ce service de recherche de partenaires est gratuit pour les entreprises, car il est financé par la Commission européenne.


Rédigé par Lucie Rabréaud le Lundi 22 Mai 2017 à 17:08 | Lu 2298 fois