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Deux jeunes voleurs de voiture confondus par la police grâce à facebook


A seulement 23 ans, le plus capé des deux voleurs cumule quatre condamnations et quatorze procédures en cours.
A seulement 23 ans, le plus capé des deux voleurs cumule quatre condamnations et quatorze procédures en cours.
PAPEETE, le 11 février 2016 - Lundi dernier, deux sans domicile fixe de 21 et 23 ans dérobaient une voiture et en fracturaient une autre sur le parking du rond-point Jacques-Chirac, à Papeete. La victime principale a publié sa mésaventure sur le réseau social, permettant à un mutoi de Faa'a d'identifier le jour même l'un des auteurs. Interpellés, ils ont été condamnés à de la prison ferme avec mandat de dépôt ce jeudi.


Les réseaux sociaux ont parfois du bon, et en particulier sur un territoire aussi confiné que la Polynésie française. Une femme qui s'était fait dérober son véhicule Audi, lundi dernier sur le parking du rond-Point Jacques Chirac, l'a constaté en permettant l'interpellation rapide de son voleur grâce à la diffusion sur facebook du signalement de sa voiture. Connecté lui aussi, un mutoi de la police municipale de Faa'a s'est rapidement manifesté pour prévenir qu'il avait bien vu l'Audi transiter dans sa commune, mais surtout qu'il avait identifié le conducteur, un individu bien connu des services de police.

Interpellé dans la foulée par ses collègues de la direction de la Sécurité publique (DSP), l'automobiliste de 23 ans a reconnu qu'il était bien le voleur et a aussi donné le nom d'un complice avec lequel il avait fracturé un second véhicule garé à côté sur le même parking. Jugés ce mardi en comparution immédiate, les deux compères ont écopés de 6 et 8 mois de prison ferme avec mandat de dépôt à l'audience, l'aîné ayant un casier judiciaire déjà riche de quatre condamnations, dont trois non encore exécutées, sans compter onze procédures toujours en cours : "Il est temps que vous compreniez que derrière vos actes il y a des victimes et que tous vos petits larcins, ça pourrit la vie des gens", a sermonné le président du tribunal.

Les victimes repérées sur le parking depuis le toit du Be Angel

Les deux compères n'avaient pas fait que saisir l'occasion. Le jour des faits, c'est du haut du toit de l'ancienne discothèque le Be Angel, à l'abandon, qu'ils avaient repéré leurs victimes, deux femmes qui garaient là leurs voitures avant d'aller faire leur jogging ensemble. A leur retour, elles ont découvert que l'une des voitures avait disparue et que l'autre avait la vitre arrière fracturée. La première avait laissé ses clés de contact dans le véhicule de la seconde, ce qui n'a pas échappé aux deux jeunes SDF. La voiture avait été découverte abandonnée et toute cabossée quelques heures plus tard du côté du skate park de l'Uranie.

Les voleurs, qui s'étaient aussi emparés de deux téléphones et d'un portefeuille, ont précisé avoir vendu les vini 4 000 Fcfp sous le manteau du côté du marché de Papeete pour s'acheter des sticks de pakalolo. Le voleur de la voiture a déclaré qu'il voulait juste allait "se balader". Entre la fin 2014 et l'année 2015, il ne s'est pas passé un mois sans qu'il finisse au poste de police pour divers larcins. Son avocate a mis en avant la misère affective et éducative dans laquelle il a grandi, abandonné par ses parents dans une décharge à sa naissance puis placé dans une famille d'accueil ultra-violente. Sensible, le parquet avait requis 210 heures de travail d'intérêt général assorties d'une peine de prison ferme en cas de non-exécution. Le tribunal a fait preuve de beaucoup moins de sentiments en envoyant les deux compères directement à Nuutania.

Rédigé par Raphaël Pierre le Jeudi 11 Février 2016 à 16:52 | Lu 2649 fois
           



Commentaires

1.Posté par fiuuuu !!! le 11/02/2016 19:53 | Alerter
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Pas de boulot !! Génial !!

Il va être déclaré insolvable et ne remboursera pas les dégâts.

2.Posté par CitoyenduMonde le 12/02/2016 08:30 | Alerter
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On peut se demander si pour ce genre de public, la prison est la réponse adaptée .... A quand la mise en place d'un TIG avec une formation professionnelle mais également citoyenne dans une île autre que Tahiti qui ne peut, ne veut, ne sait pas répondre à la misère sociale ?