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Deux détenus maintiennent avoir été agressés sexuellement par un maton à Raiatea


Le parquet a requis la confirmation « in extenso » de la peine de 3 ans ferme prononcée en première instance en 2014 contre le surveillant de 52 ans.
Le parquet a requis la confirmation « in extenso » de la peine de 3 ans ferme prononcée en première instance en 2014 contre le surveillant de 52 ans.
Papeete, le 30 juillet 2015 - Reconnu coupable et condamné à 3 ans de prison ferme en première instance en décembre 2014, un surveillant de prison de 52 ans, accusé par deux détenus de les avoir agressés sexuellement alors qu’il était en poste à la prison de Uturoa, est revenu à la barre de la cour d’appel ce matin pour contester sa condamnation.

Le quinquagénaire, suspendu de ses fonctions par l’administration pénitentiaire depuis que les faits ont été dénoncés, en 2012, s’est une nouvelle fois borner à nier les faits : « C’est un complot », a répété inlassablement le bonhomme, mais sans vraiment convaincre. Le surveillant et ses accusateurs ont bien eu quelques anicroches, mais rien qui ne pourrait justifier une telle cabale.

Seule l’une de ses deux victimes présumées, toujours détenue, était présente ce matin et s’est exprimée… depuis le box des accusés. Calme et posé, le jeune homme a réitéré les accusations portées en première instance. Il raconte comment le maton le forçait à la suivre dans son bureau, soit disant pour qu’il remplisse sa bouteille d’eau : « Je ne voulais pas, mais il me disait qu’il allait me donner des vêtements en échange. Cela se passait à chaque service, la nuit. Il était le seul surveillant la nuit ».

S’en seraient suivi des caresses, masturbations et autres fellations. La salle de musculation du centre de détention aurait aussi été le théâtre de quelques agressions de ce genre. Terrorisé selon ses dires, l’un des deux détenus avait préféré s’évader pour mettre un terme à la situation. Vite rattrapé, il avait ensuite été transféré à la maison d’arrêt de Nuutania.
Imperturbable, le maton persiste : « Je n’ai rien fait, jamais, c’est un complot ». « Mais pour quelle raison ? » tente une énième fois de savoir le président de la cour. « Je ne sais pas ». Marié, père de 4 enfants et souffrant d’un diabète qui l’a rendu impuissant depuis des années, le prévenu réfute également tous les témoignages qui font état d’une homosexualité larvée. Et ce malgré le témoignage d’un cousin, de bonne foi, assurant qu’il lui était arrivé d’organiser des rencontres entre hommes.

L’avocat du surveillant, Me Mestre, a rappelé la présomption d’innocence, dans un dossier ou les accusations sont graves et qui se limite à la parole de l’un contre la parole des autres : « Qui croire ? Un surveillant de prison ou des détenus ? ». Le tribunal correctionnel avait entendu les détenus en première instance. La cour d’appel en fera-t-elle autant ? Le parquet général l’a invitée à reprendre « in extenso » la condamnation prononcée en décembre 2004. La décision sera rendue le 24 septembre.

Rédigé par Raphaël Pierre le Jeudi 30 Juillet 2015 à 17:28 | Lu 2368 fois
           



Commentaires

1.Posté par RIPA le 31/07/2015 11:03 | Alerter
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On dit "maton", mais surveillant pénitentiare. Merci pour eux.

2.Posté par Roro LEBO le 31/07/2015 14:04 | Alerter
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lebororo
faut lui couper son "z'boub" ☺

3.Posté par Un le 04/08/2015 07:19 | Alerter
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Merci RIPA d'avoir rectifier le mot. "Maton" n'existe plus, aujourd'hui c'est Surveillant Penitencier.