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Démission du chef des armées fidjiennes


SUVA, dimanche 2 août 2015 (Flash d’Océanie) – Le gouvernement fidjien a annoncé ce week-end la démission du Général de Brigade Mosese Tikoitoga, commandant en chef des forces armées de cet archipel et qui souhaite désormais se consacrer à la diplomatie.
Dans un bref communiqué, les autorités de Suva accusent réception de la démission de celui qui a succédé, en 2014, au Contre-amiral Franck Bainimarama, lui-même conforté depuis dans son rôle de Premier ministre à l’issue des premières élections législatives depuis son putsch de décembre 2006.
M. Bainimarama avait renoncé à ses fonctions militaires en mars 2014, dans le cadre de la transition de Fidji vers le rétablissement de la démocratie.
Il avait alors obtenu le grade de Vice-amiral (en retraite).
À la tête de son parti, le Fiji First, il était ressorti victorieux du scrutin du 17 septembre 2014 avec près de soixante pour cent des voix.

Pour succéder à titre intérimaire au Général Tikoitoga à la tête des forces fidjiennes « jusqu’à ce qu’une nomination permanente soit effectuée », le Président fidjien, Ratu Epeli Nailatikau, lui-même ancien chef des armées), a nommé, sur recommandation du Président de la Commission des Postes Constitutionnels (qui est le Premier ministre), le Capitaine Viliame Naupoto.
Ce dernier a pour l’occasion été promu au rang de Contre-amiral, a annoncé samedi le gouvernement.
M. Naupoto, entre 2007 et 2014, a occupé des fonctions ministérielles au sein du gouvernement issu du putsch, y compris en charge des services de l’immigration et des Sports.
Depuis les élections de 2014, au cours desquelles il avait brigué un mandant, sans succès, il était Chef d’État Major des Armées.
Selon la presse locale, un autre officier supérieur serait d’ores et déjà pressenti pour occuper le poste de commandant en chef des armées, à titre permanent : il s’agirait du Colonel Sitiveni Qiliho, actuel Commandant en chef de l’armée de terre, dont la nomination devrait intervenir dans les prochains jours.
L’histoire postindépendance de Fidji est jalonnée de nombreuses accessions au pouvoir de personnalités militaires reconverties en politique.
Après son putsch en 1987, le Colonel, puis Général Sitiveni Rabuka, fut Premier ministre jusqu’en 1999.
Après son putsch en décembre 2006, alors à la tête des forces armées, le Contre-amiral Franck Bainimarama dirigea le gouvernement jusqu’aux élections de septembre 2014, puis un nouveau gouvernement issu des législatives, qu’il remporta avec une majorité de près de soixante pour cent.
L’actuel Président fidjien, Ratu Epeli Nailatikau, est lui aussi un ancien Chef des forces armées.
Beaucoup d’entre eux sont aussi passés par des missions de commandement de contingents fidjiens déployés au sein des Casques Bleus de l’ONU, y compris dans la FINUL (Liban), considérée de fait comme une sorte de « voie royale » précédant l’accession à de plus hautes fonctions au plan national.
À Fidji, pour justifier ses prises de pouvoir, l’armée a mis en avant à de nombreuses reprises sa « doctrine de la nécessité » et se pose en « dernier rempart » lorsqu’elle considère que les politiques ne sont plus en mesure d’assumer correctement leurs fonctions.

pad

Rédigé par () le Lundi 3 Août 2015 à 06:17 | Lu 265 fois