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Défendre l'économie des territoires du Pacifique sud à Paris


Charles Beaumont, vice-président ; Christophe Plée président et Cyrille Dubois, chef de projets de la CGPME de Polynésie française.
Charles Beaumont, vice-président ; Christophe Plée président et Cyrille Dubois, chef de projets de la CGPME de Polynésie française.
ARUE, jeudi 6 juin 2013. C’est une première. Mais la Représentation patronale du Pacifique sud qui rassemble les CGPME de Polynésie française et de Nouvelle-Calédonie organise le jeudi 13 juin à Paris, la première journée des Rencontres économiques du Pacifique sud. Les deux délégations patronales comptent beaucoup sur ce regroupement pour défendre à Paris, auprès du ministère des outre-mer et de l’administration d’Etat et ses institutions associées, les spécificités économiques des territoires insulaires du Pacifique. «Au lieu d’arriver en ordre dispersé, nous avons décidé d’arriver avec une position commune dont l’objectif est le suivant : défendre nous-mêmes nos intérêts» explique Christophe Plée, le président de la CGPME de Polynésie.

Pas question de noyer les intérêts du Pacifique sud dans le pot commun des outre-mer. Désormais, la représentation patronale du Pacifique sud organisera chaque année, bien en amont du débat sur le budget de l’outremer au Parlement, cette journée des rencontres économiques du Pacifique sud. Cette année, cette journée aura lieu le jeudi 13 juin au siège de la CGPME nationale en partenariat avec le ministère de l’outre-mer. «Nos deux territoires se distinguent des départements ultramarins par une fiscalité qui leur est propre, une monnaie qu’ils partagent et un droit du travail différent» poursuit-il. En clair, il faut faire comprendre à Paris que les enjeux économiques du Pacifique sud divergent du reste de l’outre-mer.

Certains exemples sont effectivement frappants. «Sur la défiscalisation, il a été proposé de compenser la baisse des seuils par des crédits d’impôt. Or, dans le Pacifique nous avons une fiscalité très différente. Conséquence : la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française seraient les parents pauvres du nouveau dispositif» développe le président de la CGPME de Polynésie. Le second thème abordé pour la Polynésie sera celui des énergies renouvelables et des ressources marines. «Après la fin des essais nucléaires, l’idée est de proposer de monter et d’implanter un centre de recherches sur ces thématiques en Polynésie. Faites-nous un autre CEP, propre!» plaide Christophe Plée.

Les CGPME de Polynésie et de Nouvelle-Calédonie vont également demander que la BPI (banque publique d’investissement), nouvel organisme d’Etat pour le développement économique puisse également intervenir dans le Pacifique sud. «Ce serait un acteur de plus pour appuyer un gros projet d’investissement, si toutefois il y en avait en Polynésie» concluait-il. La délégation de la CGPME polynésienne part dès ce samedi en métropole, car d’autres rendez-vous officieux sont programmés en marge de cette journée, à laquelle participeront le sénateur Richard Tuheiava et le député Jean-Paul Tuaiava.

Défendre l'économie des territoires du Pacifique sud à Paris
"Au sujet de la défiscalisation, nous avons une position à défendre"

Le président de la CGPME de Polynésie française ne veut pas voir disparaître le dispositif de défiscalisation outre-mer sans rien faire. Décriée par divers rapports présentés au gouvernement et aux parlementaires français, la défiscalisation a subi au cours des dernières années des rabotages successifs. D'autres coupes budgétaires sont annoncées qui inquiètent les patrons ultramarins. "Nous avons des spécificités à défendre. Sur le logement social par exemple et la défiscalisation qui concerne l'outil industriel sont très importantes ici. Sans la défiscalisation, il n'y aura pas de rénovation de l'outil industriel ou bien ce sera décalé sur de nombreuses années" développe Christophe Plée.

Il ajoute n'avoir pas réussi jusqu'ici à obtenir des chiffres sérieux et officiels sur la défiscalisation en Polynésie. "On parle souvent des dérives de la défiscalisation. Mais de quoi parle-t-on exactement ? On entend des critiques alors que l'on ne dispose pas du nombre de dossiers qui ont été effectués, ni de leur appréciation qualitative, sans connaître non plus les retours, positifs ou non, de ces dossiers de défiscalisation. Tout ce que l'on sait c'est qu'il y a eu 16 000 dossiers en outre-mer". Quant à la place réelle de la Polynésie dans ce dispositif, elle est donc difficile à évaluer, pas même sur les dossiers de défiscalisation nationale les plus gros qui nécessitent pourtant un agrément du ministère des finances de Bercy.

Le président de la CGPM polynésienne considère ainsi que la défiscalisation est "un très bel outil qui a besoin d'un comité de pilotage présent dans toutes les entités des DOM et des TOM" pour mettre fin aux dérives qui existent absolument mais qui handicapent la poursuite de cet outil d'investissement sur les territoires ultramarins. "Ce que l'on va défendre devant le gouvernement français c'est la création de cet outil de pilotage" détaille Christophe Plée.




Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 6 Juin 2013 à 15:27 | Lu 1252 fois