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Contamination, symptômes, voyages: le centre d'appels Ebola tente de calmer les inquiétudes


PARIS, 14 octobre 2014 (AFP) - "Le virus ne se transmet pas par l'air", "la personne n'est pas contagieuse pendant la période d'incubation": inlassablement, des conseillers du centre d'appels Ebola, mis en place samedi dernier, répondent aux interrogations de la population, via le numéro vert 0800 13 00 00.

"Nous sommes là pour leur donner des informations qu'ils n'ont pas et pour les rassurer", explique Farah, 20 ans, qui officie sur la plate-forme spécialisée du groupe Acticall à Romainville (Seine-Saint-Denis), chargé par le ministère de la Santé de faire fonctionner le centre d'appels.

Sa mise en place a été annoncée vendredi soir par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, pour calmer l'inquiétude du public face au virus.

Dès samedi 9H00, une vingtaine de conseillers, "dont certains ont des diplômes scientifiques", étaient opérationnels, après avoir reçu une formation d'une durée de 45 minutes, indique Magalie Rettien, la responsable du pôle santé du groupe Acticall.

Le centre a déjà reçu plus de 1.200 appels. Il est ouvert tous les jours de 09H00 à 21H00 et le restera aussi longtemps que le ministère de la Santé "nous le demandera", précise-t-elle lors d'une visite organisée mardi pour les journalistes en présence de Marisol Touraine.

La plupart des appels portent sur des demandes d'informations générales sur les modes de contamination, les précautions à prendre ou les pays africains où il est déconseillé de se rendre (Liberia, Sierra Leone, Guinée et Nigeria) en raison de la présence du virus.

D'autres personnes s'inquiètent pour leurs proches, comme cette grand-mère qui appelle pour demander si ses petits enfants scolarisés en Guinée peuvent venir passer leurs vacances scolaires de Toussaint en France.

-"Il ne devrait pas y avoir de risques"-

"Ils n'ont pas de fièvre ? Ils n'ont pas été en contact avec des malades ?". Les questions des conseillers fusent et leurs réponses se veulent rassurantes. "Il y a des contrôles aéroportuaires, a priori, il ne devrait pas y avoir de risques".

"Il est important de donner une information juste au bon moment", souligne de son côté Marisol Touraine qui tient également à rappeler qu'actuellement, "il n'y a pas de malade Ebola sur le territoire français".

Les conseillers du centre d'appels disposent de fiches élaborées par le ministère de la Santé dont l'essentiel est résumé sur deux pages accrochées à côté de leur écran d'ordinateur.

Les informations sont précises : elles portent notamment sur le mode de transmission du virus - par contact direct, via les fluides corporels du malade ou des objets souillés - et sur les symptômes : une fièvre égale ou supérieure à 38 degrés, des douleurs articulaires, de la fatigue, et l'apparition rapide d'autres symptômes (diarrhées, conjonctivites, difficultés à avaler...).

"Beaucoup de gens s'imaginent qu'on peut attraper le virus par l'air ambiant, un peu comme la grippe", commente Farah qui, en dehors de ses missions pour Acticall, est auxiliaire-puéricultrice.

Lorsqu'elle est dans l'embarras, comme pour répondre à un médecin d'un service d'urgence, inquiet pour un patient non fiévreux de retour de Guinée, elle dit à son interlocuteur qu'"on le rappellera".

"Même s'il ne s'agit pas a priori d'un cas suspect, il m'arrive de leur dire d'appeler le (centre d'urgence) 15 pour les rassurer", ajoute-t-elle.

Un cas suspect est une personne qui déclare une fièvre égale ou supérieure à 38 degrés dans les 21 jours suivant son retour d'une zone contaminée. Cette personne doit impérativement contacter le 15 qui établira après un questionnaire s'il s'agit d'un cas "possible" ou si la maladie est exclue.

Rédigé par () le Mardi 14 Octobre 2014 à 06:19 | Lu 495 fois