C’est avec beaucoup de passion et d’humour que Pierre SASAL, chercheur au CNRS et au CRIOBE a partagé le fruit de longues années de recherches sur l’anguille, poisson mystérieux sur de nombreux aspects.
La conférence s’est déroulée à la mairie de Taravao et cela valait le déplacement. Pierre, en Polynésie depuis 4 ans maîtrise parfaitement son sujet et a su trouver les mots pour vulgariser certaines données scientifiques intéressantes au sujet de ce poisson que tous côtoient sans réellement le connaître.
C’est Johannes SHMIDT savant danois biologiste et océanographe qui dès 1904 découvrit des données importantes sur ces poissons, à force d’observations, marquages, déductions...Pas évident puisque ce poisson se métamorphose au courant de sa vie en se déplaçant parfois sur des milliers de kilomètres.
La mer des Sargasses est la seule mer au monde qui n’a pas de frontière avec la terre. C’est une zone très calme dans le nord de l’océan atlantique où se trouvent beaucoup d’algues et qui est le point de ralliement pour la reproduction des anguilles européennes et américaines.
Les œufs donnent naissance à des leptocéphales, sortes de petites « tagliatelles » selon l’expression imagée de Pierre, dérivant pendant des mois; le petit poisson aplati se transforme ensuite en civelle, sorte de petit « spaghetti » qui franchira un estuaire pour remonter le cours des rivières.
La civelle deviendra une anguille adulte « jaune » qui au bout de quelques années se métamorphosera pour affronter la mer, mue par l’instinct, elle empruntera le chemin inverse pour aller se reproduire dans cette mer des Sargasses.
A cette occasion ses yeux s’agrandiront, sa couleur s’éclaircira pour devenir argentée, son système digestif s’atrophiera pour laisser place à des organes reproductifs, ses nageoires augmenteront ostensiblement de taille pour parcourir des kilomètres en pleine mer.
Pour notre anguille Tahitienne, représentée par trois espèces Marmorata, Obscura et Megastoma, c’est la même problématique sauf que là MYSTERE sur le lieu de reproduction…En étudiant les otolithes, des petits os dans le crâne des poissons en général, on estime à 30 à 60 jours le trajet en mer…
Mais une balise Argos coûte 350 000 xpf alors pas évident de progresser rapidement dans ses recherches.
Comme toute ressource naturelle en ce monde, les anguilles représentent un enjeu important pour l’avenir. L’espèce est en danger dans plusieurs zones de la planète pour divers problèmes : pêche, pollution, obstacles à la migration (barrages), changements climatiques…
En France la pêche des adultes comme des juvéniles est interdite dans certains départements ou réglementée par des quotas. Elle est en tous cas interdite à l’exportation.
Au Japon c’est le poissons le plus cher, 5 000 xpf le kilo. Au mois de mai dernier, tout récemment donc, les japonais ont annoncé qu’ils avaient réussi à résoudre le problème de la reproduction contrôlée, mais pour l’instant une civelle coûte 1000 dollars, le but est d’atteindre 1 dollar par civelle.
Paradoxe total par rapport à cet engouement japonais, pour les polynésien l’anguille est sacrée et donc très peu ou pas consommée.
On trouve donc au fenua des concentrations et des tailles phénoménales. La légende raconte comment la tête coupée du roi-anguille se transforma en cocotier, la conclusion raconte que poser ses lèvres pour boire une noix de coco, c’est savourer un baiser royal jadis refusé…
(http://www.tahitiheritage.pf/fiche-hina-ou-la-lgende-du-cocotier-25218.htm)
Pierre nous raconte quelques péripéties lors de ses recherches montrant bien l’attachement de la population à cet animal.
Récemment la disparition des anguilles du lac Vahiria a été mise à jour. Les civelles peuvent franchir l’infranchissable par temps humide, mais elles peuvent aussi être ralenties, freinées.
Un représentant de l’entreprise Marava Nui était présent à cette conférence, concerné par ce problème qui pourrait être résolu d’une manière ou d’une autre, par des aménagements par exemple facilitant le parcours des civelles ou par une réintroduction.
C’est en effet le roi-anguille du lac de Vahiria à qui Hina fut promise et dont la tête fut coupée par Maui qui fut à l’origine de la légende, on comprend donc que certaines personnes regrettent l’absence d’anguilles dans ce site magnifique.
Rappelons que l’anguille, bien que parfois très impressionnante, n’est pas dangereuse, elle est un prédateur « opportuniste » qui ne possède pas de réelles dents mais plutôt une râpe, et qui n’a pas grand chose à voir avec la dangereuse murène qui elle attaque ce qui passe devant son trou et qui possède un arsenal impressionnant dans la gueule.
Article Photos SB
La conférence s’est déroulée à la mairie de Taravao et cela valait le déplacement. Pierre, en Polynésie depuis 4 ans maîtrise parfaitement son sujet et a su trouver les mots pour vulgariser certaines données scientifiques intéressantes au sujet de ce poisson que tous côtoient sans réellement le connaître.
C’est Johannes SHMIDT savant danois biologiste et océanographe qui dès 1904 découvrit des données importantes sur ces poissons, à force d’observations, marquages, déductions...Pas évident puisque ce poisson se métamorphose au courant de sa vie en se déplaçant parfois sur des milliers de kilomètres.
La mer des Sargasses est la seule mer au monde qui n’a pas de frontière avec la terre. C’est une zone très calme dans le nord de l’océan atlantique où se trouvent beaucoup d’algues et qui est le point de ralliement pour la reproduction des anguilles européennes et américaines.
Les œufs donnent naissance à des leptocéphales, sortes de petites « tagliatelles » selon l’expression imagée de Pierre, dérivant pendant des mois; le petit poisson aplati se transforme ensuite en civelle, sorte de petit « spaghetti » qui franchira un estuaire pour remonter le cours des rivières.
La civelle deviendra une anguille adulte « jaune » qui au bout de quelques années se métamorphosera pour affronter la mer, mue par l’instinct, elle empruntera le chemin inverse pour aller se reproduire dans cette mer des Sargasses.
A cette occasion ses yeux s’agrandiront, sa couleur s’éclaircira pour devenir argentée, son système digestif s’atrophiera pour laisser place à des organes reproductifs, ses nageoires augmenteront ostensiblement de taille pour parcourir des kilomètres en pleine mer.
Pour notre anguille Tahitienne, représentée par trois espèces Marmorata, Obscura et Megastoma, c’est la même problématique sauf que là MYSTERE sur le lieu de reproduction…En étudiant les otolithes, des petits os dans le crâne des poissons en général, on estime à 30 à 60 jours le trajet en mer…
Mais une balise Argos coûte 350 000 xpf alors pas évident de progresser rapidement dans ses recherches.
Comme toute ressource naturelle en ce monde, les anguilles représentent un enjeu important pour l’avenir. L’espèce est en danger dans plusieurs zones de la planète pour divers problèmes : pêche, pollution, obstacles à la migration (barrages), changements climatiques…
En France la pêche des adultes comme des juvéniles est interdite dans certains départements ou réglementée par des quotas. Elle est en tous cas interdite à l’exportation.
Au Japon c’est le poissons le plus cher, 5 000 xpf le kilo. Au mois de mai dernier, tout récemment donc, les japonais ont annoncé qu’ils avaient réussi à résoudre le problème de la reproduction contrôlée, mais pour l’instant une civelle coûte 1000 dollars, le but est d’atteindre 1 dollar par civelle.
Paradoxe total par rapport à cet engouement japonais, pour les polynésien l’anguille est sacrée et donc très peu ou pas consommée.
On trouve donc au fenua des concentrations et des tailles phénoménales. La légende raconte comment la tête coupée du roi-anguille se transforma en cocotier, la conclusion raconte que poser ses lèvres pour boire une noix de coco, c’est savourer un baiser royal jadis refusé…
(http://www.tahitiheritage.pf/fiche-hina-ou-la-lgende-du-cocotier-25218.htm)
Pierre nous raconte quelques péripéties lors de ses recherches montrant bien l’attachement de la population à cet animal.
Récemment la disparition des anguilles du lac Vahiria a été mise à jour. Les civelles peuvent franchir l’infranchissable par temps humide, mais elles peuvent aussi être ralenties, freinées.
Un représentant de l’entreprise Marava Nui était présent à cette conférence, concerné par ce problème qui pourrait être résolu d’une manière ou d’une autre, par des aménagements par exemple facilitant le parcours des civelles ou par une réintroduction.
C’est en effet le roi-anguille du lac de Vahiria à qui Hina fut promise et dont la tête fut coupée par Maui qui fut à l’origine de la légende, on comprend donc que certaines personnes regrettent l’absence d’anguilles dans ce site magnifique.
Rappelons que l’anguille, bien que parfois très impressionnante, n’est pas dangereuse, elle est un prédateur « opportuniste » qui ne possède pas de réelles dents mais plutôt une râpe, et qui n’a pas grand chose à voir avec la dangereuse murène qui elle attaque ce qui passe devant son trou et qui possède un arsenal impressionnant dans la gueule.
Article Photos SB
