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Comparution immédiate: tentative de vol chez un magistrat


Présenté devant le juge des libertés et de la détention, le jeune adulte avait exprimé son souhait d’être incarcéré afin de ne pas commettre d’autres « conneries » avant sa comparution.
Présenté devant le juge des libertés et de la détention, le jeune adulte avait exprimé son souhait d’être incarcéré afin de ne pas commettre d’autres « conneries » avant sa comparution.
Cet après-midi, un jeune de 18 ans était jugé en comparution immédiate pour avoir « visité » la maison d’un magistrat. Lors de son audition devant le juge des libertés et de la détention, l’individu avait, de manière incompréhensible, souhaité être incarcéré.

Les faits remontent au 17 octobre. Ce jour-là, à Punaauia, un individu est train de faire des repérages dans une maison lorsque le propriétaire de cette dernière rentre chez lui, provoquant ainsi la fuite du voleur qui était entré par le haut d’une fenêtre. Rien n’a été volé car il semble que l’auteur des faits n’en ai pas eu le temps. La maison est celle d’un magistrat. En peu de temps, les gendarmes retrouvent le coupable, un jeune homme d’à peine 18 ans connu par les services de justice pour des faits similaires et des violences volontaires en réunion.


Dérive

Présenté devant le juge des libertés et de la détention, le jeune adulte avait exprimé son souhait d’être incarcéré afin de ne pas commettre d’autres « conneries » avant sa comparution. Un fait que Monsieur Martin, le président du tribunal, n’a pas manqué de commenter : « pour ma dernière, c’est bien une première ! ». A noter qu’il s’agissait, hier, de sa dernière session de comparutions immédiates et que l’humanité de ce magistrat manquera certainement au tribunal.

Deux jours de détention provisoire donc. A la barre du tribunal, le jeune homme, dont le père est incarcéré à perpétuité pour avoir tué sa compagne, semblait très agité. Lors de ses réquisitions, le procureur de la République, tenant compte du jeune âge de l’individu ainsi que de son parcours parfois douloureux, a fait preuve de clémence en requérant une peine de 4 mois de prison avec sursis, obligation de soins, obligation de suivre une formation et 120 heures de travail d’intérêt général.

L’avocat du jeune homme a, ensuite, plaidé sur l’immaturité de son client : « j’accompagne ce jeune homme depuis son arrestation. Et je dois dire que j’ai l’impression de faire face à un demi-adulte. Sa mère l’a abandonné, son père est en prison. Ce sont ses grands-parents, octogénaires, qui l’élèvent mais il est difficile pour eux de gérer un jeune comme celui-ci. Il est à la dérive mais cela n’est pas surprenant lorsque l’on s’intéresse aux conditions dans lesquelles il a grandi. S’il pouvait être condamné a des heures de TIG, cela ferait en sorte qu’il ait une raison de se lever le matin, de retrouver un rythme et un encadrement. »

Après en avoir délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions du procureur de la République, rajoutant 20 heures de TIG à la peine initialement requise. Le président du tribunal a conclu cette audience par une phrase qui était à son image : « nous vous donnons une chance, essayez de la saisir. »

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 19 Octobre 2017 à 17:28 | Lu 3940 fois