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Comment nos militaires sont protégés du paludisme


Le paludisme est principalement transmis d’homme à homme par le biais d’une piqûre d’un moustique, l’anophèle femelle. Ce type de moustique n'existe pas en Polynésie.
Le paludisme est principalement transmis d’homme à homme par le biais d’une piqûre d’un moustique, l’anophèle femelle. Ce type de moustique n'existe pas en Polynésie.
PAPEETE, le 30 mars 2015. Aucun traitement n'est efficace à 100 % contre le paludisme. L'armée propose donc à ses soldats « vêtements longs, l'utilisation de répulsifs et de moustiquaires imprégnées ». Deux soldats tahitiens sont morts du paludisme en cinq mois.



En moins de cinq mois, deux militaires tahitiens sont décédés du paludisme. La semaine dernière, l'autopsie de Teuira Barsinas a mis en cause le paludisme. En novembre 2014, Moana Heiarii, 26 ans, originaire de Huahine, décédait à Paris d'une forme grave de paludisme après une opération en Centrafrique comme Teuira Barsinas.

En zone intertropicale, le paludisme est l’une des principales menaces infectieuses naturelles auxquelles sont confrontés les militaires français. Une surveillance spécifique est mise en place dans les forces armées françaises depuis 1987, relève un numéro thématique du bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), en date du 10 juin 2008 sur la santé des voyageurs et expatriés, largement consacré au paludisme dans l'armée française.

« Pour toute opération extérieure (Opex), les armées s’appuient sur un dispositif sanitaire dont l’action ne se limite pas au temps de ' l'opex ' »,
explique l’État-major des armées. « Ce dispositif est continu tout au long de la carrière et repose sur l’action d’acteurs complémentaires, permettant un suivi de proximité permanent : antennes médicales voire chirurgicales sur les bases en opération, unités médicales dans les régiments en France, et hôpitaux militaires. »

Entre 1998 et 2006, les médecins ont comptabilisé pour le seul contingent français en Côte d'Ivoire, 1 400 cas de paludisme survenus sur le terrain et 1 064 lors du retour en France. Avec l'opération «Licorne» à partir de septembre 2002, le nombre de nouveaux cas est passé de 44 pour 1 000 hommes/an à 134,5. La raison principale de ce grand nombre de cas de paludisme est due à la mauvaise observance du traitement préventif : 56,9 % des militaires touchés, soit n'avait pris aucun médicament, soit avaient cessé dans les huit jours précédents la maladie, lit-on dans le bulletin épidémiologique.


Pas de vaccin

« Aujourd’hui, aucun vaccin n’est disponible pour lutter contre le paludisme », rappelle l’État-major des armées. « Il existe des traitements qui amoindrissent les effets de la maladie. Mais aucun médicament anti-paludique ne garantit une protection absolue contre l’infection. » En plus du traitement, d'autres mesures sont mises en place : « le port de vêtements longs, l'utilisation de répulsifs et de moustiquaires imprégnées pour que les soldats soient au mieux protégés des piqûres de moustiques. »
« Le risque d’infection peut être à la fois lié à l’exposition, à la protection, et à la personne (âge, antécédents pathologiques, etc) », souligne l'armée.

Avant leur départ de Centrafrique, les soldats reçoivent une information sur les risques liés au paludisme, sur la nécessité de consulter dès les premiers signes et de poursuivre le traitement pendant 28 jours après le retour, assure l'armée.

Contactée, l'armée n'a pour le moment pas répondu à notre question sur le nombre de décès de militaires liés au paludisme. Le bulletin épidémiologique hebdomadaire notait que l'année 2006 a été marquée par un seul décès lié au paludisme.




Rédigé par Mélanie Thomas le Lundi 30 Mars 2015 à 16:08 | Lu 5083 fois