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Comité de suivi du nucléaire : Marcel Tuihani justifie le choix de Bruno Barrillot


Marcel Tuihani, le président de l'Assemblée de Polynésie.
Marcel Tuihani, le président de l'Assemblée de Polynésie.
PAPEETE, le 25 janvier 2015. Bruno Barrillot l'ex délégué au suivi des conséquences des essais nucléaires auprès du gouvernement polynésien, licencié en juin 2013 à l'arrivée au pouvoir du parti orange, a été approché par le président de l'Assemblée de Polynésie pour participer, en tant qu'expert, à un nouveau comité de suivi. Une information révélée en début de semaine dernière par Radio 1.

Marcel Tuihani, auteur de la résolution demandant à la France réparation du préjudice environnemental du nucléaire, adoptée par l'Assemblée, continue d'avancer sur ce dossier sensible qui avait révélé au grand public, fin novembre dernier, les divisions internes du Tahoeraa.
Le 11 décembre 2014, le comité de suivi était créé : composé de huit membres, il intègre notamment "deux personnalités qualifiées désignées par le président de l'assemblée de Polynésie française".

L'un de ces sièges de membre vient d'être officiellement offert à Bruno Barrillot. "Nous souhaitons sa participation au comité de suivi pour son expérience et voir avec lui quelle sera la position de l'Etat vis-à-vis de la Polynésie française" explique-t-il. Quand on l'interroge sur ce choix, surprenant au regard du limogeage de juin 2013, Marcel Tuihani répond sans sourciller : "Bruno Barrillot a une expérience sur le sujet et elle est précieuse". Rentré en France aussitôt après avoir été remercié par le gouvernement Flosse, Bruno Barrillot qui a travaillé un moment aux côtés du sénateur socialiste Richard Tuheiava, aurait donné un accord de principe. "Je lui ai parlé au téléphone, il reste des discussions à finaliser" indique néanmoins Marcel Tuihani.

Il ne serait pas question, du moins dans l'immédiat, de recréer un service administratif sur le suivi des conséquences des essais nucléaires comme il a pu exister, en Polynésie, entre 2005 et 2013. "Le COSCEN (Conseil d’orientation sur le suivi des conséquences des essais nucléaires) : on peut s'interroger réellement sur ce que ce service a réellement apporté ?" interroge le président de l'Assemblée. "Nous proposons pour l'instant à Bruno Barrillot d'être un conseiller, comme membre de droit de ce comité de suivi. Nous procédons par étape. La question n'est pas pour l'instant la création d'un service comme avant. Si le besoin se fait sentir, on le fera" répond encore Marcel Tuihani.

Les deux parties ont du temps pour se mettre d'accord à ce sujet, pour raisons personnelles Bruno Barrillot est retenu jusqu'en avril 2015 en métropole. En attendant, le président de l'Assemblée n'a pas encore reçu de réponse sur la participation à ce comité de suivi du président du Pays ou de son représentant. "Mes relances sur le sujet sont restées lettre morte jusqu'ici" constate Marcel Tuihani. Décidément le nucléaire en Polynésie est un sujet qui sent le soufre.



Rédigé par Mireille Loubet le Dimanche 25 Janvier 2015 à 21:12 | Lu 2028 fois