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Clotilde Virmaux, première médaillée d'honneur des services judiciaires en Polynésie française


Clotilde Virmaux, première médaillée d'honneur des services judiciaires en Polynésie française
Ce vendredi 24 avril 2015, le Président du Tribunal Mixte de Commerce de Papeete, Bernard Fouquere, a remis, au nom de la Garde des Sceaux, Madame Christiane Taubira, la médaille d'honneur des services judiciaires, échelon argent, à Madame Virmaux née Puairau Clotilde, qui a œuvré en tant que juge de 1993 à 2015.

Le diplôme accompagnant la médaille, signé conjointement par la Garde des Sceaux et le Directeur des services judiciaires, indique que cette distinction honorifique est attribuée «au titre de bons et loyaux services rendus auprès de l'institution judiciaire». Cette récompense est parfaitement méritée tant il est vrai que Madame Clotilde Virmaux a servi la juridiction commerciale de manière irréprochable durant de longues années.

L'événement est d'autant plus exceptionnel que le Président du Tribunal a débuté son allocution par ces mots quelque peu surprenants en pareille circonstance «Je n'aime pas les médailles» car, a-t-il souligné, d'une part, «Il n'y a aucun mérite à faire son travail, et à le faire bien, puisqu'on est payé pour cela» , d'autre part, «elles sont des instruments de vanité pour ceux qui les portent et dont les mérites ne sont pas, la plupart du temps, supérieurs à ceux qui n'en ont pas».

Ces allégations donnent d'autant plus de valeur et de poids au fait que le Président du Tribunal ait lui-même, comme il l'a rappelé, «instruit le dossier de demande en faveur de Clotilde» qui, à ses yeux, «se trouve dans la seule situation qui justifie une telle récompense, celle du geste altruiste, du sacrifice de sa personne, de sa santé ou de sa vie familiale au profit d'autres personnes».

Clotilde Virmaux, femme d'exception, a effectivement consacré sa vie à venir en aide aux autres, très souvent en s'oubliant soi-même. Elle a, durant plus de deux décennies, traité les litiges commerciaux avec humanité, compassion et respect pour les souffrances des débiteurs. Elle a humanisé «notre justice commerciale», a résumé le Président, en créant au sein du Tribunal Mixte de Commerce, une véritable «vie de famille empreinte de tolérance» . Car, a-t-il poursuivi «Clotilde porte en elle toutes les valeurs morales essentielles du peuple polynésien», notamment, «le sens du collectif, le dévouement à l'autre et à sa famille».

«Clotilde, c'est un peu notre grande sœur, notre maman, toujours douce, toujours calme. Un membre essentiel de notre famille sur lequel on peut toujours compter» a conclu Bernard Fouquere.

C'est, très émue et entourée de ses proches, très touchés eux-aussi par cet hommage, que Clotilde a remercié, avec toute l'humilité qui la caractérise, pour cette reconnaissance par le ministère de la justice du travail accompli, bénévolement faut-il le rappeler, durant toute une vie.

La République a récompensé aujourd'hui une très grande Dame de la Polynésie française.

Rédigé par () le Lundi 27 Avril 2015 à 10:51 | Lu 2281 fois