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Clinique Paofai : Buillard demande aussi un audit "sans délai"


Dans la nuit du 17 au 18 mars, la clinique Paofai s'était retrouvée sans électricité. Le groupe électrogène qui est censé pouvoir prendre le relais n'avait pas rempli sa fonction. Un groupe électrogène d'EDT avait donc été placé aux lendemains de cet incident.
Dans la nuit du 17 au 18 mars, la clinique Paofai s'était retrouvée sans électricité. Le groupe électrogène qui est censé pouvoir prendre le relais n'avait pas rempli sa fonction. Un groupe électrogène d'EDT avait donc été placé aux lendemains de cet incident.
PAPEETE, le 14 avril 2016. Le maire de Papeete a adressé mercredi un courrier à la directrice de la clinique Paofai pour qu'elle réalise un audit de sécurité "sans délai". Une mesure demandée lundi par le haut-commissaire. Cet audit devra être présenté le 27 avril lors de la prochaine commission de sécurité.

Lundi, le haut-commissaire envoyait un courrier au maire de Papeete. Lionel Beffre y indiquait qu'il est "nécessaire que la clinique (Paofai) fasse procéder sans délai" à un audit de sécurité. "Le projet de changement du groupe électrogène doit être lancé au plus tôt", insistait-il dans cette lettre.
Dans la foulée, le maire de Papeete a adressé mercredi un courrier à la directrice de la clinique Geneviève Cazes. "Suite à la présentation de votre dossier de stratégie concernant l'éclairage de sécurité et les moyens de secours de la polyclinique Paofai, la commission de sécurité n'a pu se prononcer en l'état des éléments apportés", écrit le directeur général des services Rémy Brillant dans ce courrier. "Aussi, je vous enjoins de faire procéder, sans délai, à l'audit de sécurité tel que sollicité dans la lettre de la Direction de la protection civile."
La mairie de Papeete fixe une date à la directrice de la clinique : "Sur la base de cet audit, vous devez présenter un nouveau dossier pour la séance de la commission de sécurité du 27 avril 2016. Celui-ci devra être déposé au moins une semaine avant, au service de l'urbanisme du Pays, afin que les agents du bureau prévention puissent l'instruire."

"L’AUTORITÉ MUNICIPALE EST PARTICULIÈREMENT VIGILANTE"
Dans la nuit du 17 au 18 mars, la clinique Paofai s'était retrouvée sans électricité. Le groupe électrogène qui est censé pouvoir prendre le relais n'avait pas rempli sa fonction. Quatre patients avaient été conduits vers le centre hospitalier du Taaone.
Après une visite dans l'établissement, le 18 mars, la commission de sécurité avait émis un avis défavorable à l'ouverture, le 6 avril dernier, le dossier était de nouveau sur le bureau de la commission. Mais la directrice de la clinique n'avait pas pu apporter des réponses à toutes les questions des membres de la commission. "Il demeure des incertitudes techniques quant à la capacité de ce groupe de rechange d'assurer un certain nombre de fonctions liées à la sécurité incendie : notamment l'éclairage de sécurité, le système de sécurité incendie (celui-ci a pour but d'assurer la sécurité des personnes, faciliter l’intervention des pompiers, limiter la propagation du feu, ndlr) et le désenfumage. Il y a des doutes qui subsistent et la commission a demandé que ces doutes soient levés sans délai", expliquait Bernard Amigues, chef du service de l'urbanisme et président de la commission de sécurité.
La commission a donc demandé à la directrice de la clinique qu'un audit soit réalisé et atteste que tout le système de sécurité (éclairage, incendie, désenfumage…) fonctionne bien en cas de panne d'électricité. Après cette dernière réunion de la commission de sécurité, Geneviève Cazes assurait prendre les mesures nécessaires pour répondre aux demandes de la commission de sécurité.

Sur la base de cet audit, un dossier de travaux avec échéancier devra être réalisé par la clinique. "L'autorité municipale est particulièrement vigilante au bon suivi de ce dossier et de la situation de la clinique depuis pratiquement 2008, et entend bien que soient prises toutes les mesures nécessaires pour éviter la mise en danger des malades, du personnel et des usagers de la clinique", souligne le maire. "A aucun moment, elle n'a été défaillante dans sa mission".


Michel Buillard, maire de Papeete : "Ils font des efforts. On suit ça de très près"

Le haut-commissaire vous a adressé un courrier pour demander qu'un audit de sécurité soit réalisé "sans délai" à la clinique Paofai. Qu'en pensez-vous ?
En 2009, on avait réuni la commission de sécurité à ma demande. En mai 2009, j'avais décidé, par la voie d'un arrêté, d'ordonner la fermeture partielle de la clinique et d'interdire notamment l'hospitalisation des malades au-dessus du premier étage et de demander la mise en conformité du bâtiment. La clinique s'était engagée dans des travaux importants de mise en sécurité de son bâtiment sur la base d'un programme validé par la commission de sécurité. En septembre 2014, tout était en règle.
Ensuite, il y a eu l'incident du 17 mars. La commission a émis un avis défavorable. Nous avons pris en compte les engagements de la direction de la clinique : remplacer le groupe de secours défectueux sans délai, mettre en place un renforcement drastique du service de sécurité par le recrutement de chefs d'équipe de haute qualification et présenter un dossier de mise aux normes des éléments de sécurité défaillant constaté sous 15 jours. L'insuffisance pour cause d'épidémie de grippe et de dengue, de capacité d'accueil dans les autres établissements hospitaliers pour la prise en charge des malades hospitalisés a été également été prise en compte.
J'ai donc décidé de maintenir l'ouverture de la clinique sous conditions. Ces conditions ont été réalisées. La commission de sécurité a néanmoins demandé qu'un audit sur les installations électriques et le système de sécurité soit réalisé, c'est ce que j'ai demandé dans une lettre mercredi.

Cet avis défavorable de la commission de sécurité ne vous inquiète pas ?
Au contraire, ils font des efforts. On suit ça de très près.
Je suis préoccupé surtout par les emplois et la présence de la clinique. Il faut un établissement hospitalier dans la ville. A chaque fois, il faut peser d'un côté : l'obligation de protéger les malades, l'obligation de sécurité, et de l'autre, nous avons à nous préoccuper du sort de ces employés.
Ça a toujours été comme ça, même avec l'hôpital

Rédigé par Mélanie Thomas le Jeudi 14 Avril 2016 à 14:10 | Lu 1414 fois