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Chasse aux sorcières : le syndrome papou touche Vanuatu


PORT-VILA, jeudi 27 novembre 2014 (Flash d’Océanie) – Les expéditions punitives et autres exécutions sommaires de personnes accusées publiquement de pratiquer la sorcellerie, communes en Papouasie-Nouvelle-Guinée, semblent aussi se propager dans un autre archipel mélanésien : celui de Vanuatu.

La police locale a arrêté la semaine dernière plusieurs personnes, soupçonnées d’être activement impliquées dans ce qui est considéré comme un homicide volontaire avec préméditation.
Les faits se sont déroulés mi-novembre 2014, sur la petite île d’Akaham, tout près de l’île de Mallicolo (Nord).
Deux hommes, respectivement âgés de 67 et de 40 ans, ont été exécutés par pendaison, au vu et au su de tout le village.
Ils avaient auparavant été accusés de pratiques de magie noire, très répandues dans la région et jugés responsables de plusieurs décès jusqu’ici inexpliqués au sein de la communauté.

Leur condamnation à mort extrajudiciaire est venue d’une sorte de conseil villageois, réunissant chefs coutumiers et mêmes responsables religieux.
Certains d’entre eux ont depuis été interpellés et sont toujours entendus par les enquêteurs.
Une quarantaine de suspect figureraient sur la liste de la police.
Aru Maralau, chef par intérim de la police nationale, a promis que les personnes à l’origine de cet homicide seraient arrêtées et déférées devant la justice.

Ce nouvel incident a indirectement relancé à Vanuatu le débat sur la peine de mort : un député et ancien ministre, Willie Jimmy, s’est ouvertement prononcé pour la peine capitale concernant des personnes reconnues coupables de pratiques occultes.
Il a déclaré son intention de faire en sorte qu’un texte en ce sens soit examiné prochainement au Parlement.
Il a aussi rappelé que les pratiques de sorcellerie et de magie noire étaient particulièrement vivaces à Vanuatu, avec quelques îles (Ambrym et Mallicolo) se targuant même d’être des spécialistes de la discipline, le plus souvent à l’aide de feuilles, de décoctions, de restes humains ou de pierres supposées magiques.

En Papouasie-Nouvelle-Guinée, ces exécutions communautaires se sont multipliées ces dernières années, faisant des dizaines de victimes, le plus souvent des femmes ou des personnes âgées.
L’exécution la plus brutale avait eu lieu début 2013, lorsqu’une jeune mère accusée publiquement de pratiques occultes avait été brûlée vive, en public, sur un tas d’immondices.
Ces faits avaient choqué l’opinion internationale.

pad

Rédigé par PAD le Jeudi 27 Novembre 2014 à 05:50 | Lu 627 fois