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Centre islamique deTahiti : la commission de sécurité va être saisie


Le centre islamique de Tahiti loue des locaux au premier étage du 11 rue Gauguin en centre ville de Papeete qui sont des bureaux et non des locaux aptes à accueillir du public selon l'adjoint au maire en charge des questions d'urbanisme (Photo d'archives).
Le centre islamique de Tahiti loue des locaux au premier étage du 11 rue Gauguin en centre ville de Papeete qui sont des bureaux et non des locaux aptes à accueillir du public selon l'adjoint au maire en charge des questions d'urbanisme (Photo d'archives).
PAPEETE, le 25 juin 2014. La mairie de Papeete n’en peut plus de la polémique sur le Centre islamique de Tahiti. Son adjoint en charge de l’urbanisme, Bruno Marty a annoncé ce mercredi après-midi lors d'une conférence de presse que la commission de sécurité de la ville va être saisie pour une visite sur place. Et il ne laisse guère de doute sur la suite à prévoir : la publication d’un arrêté de fermeture. A l'origine de cette décision, ce sont les incessantes sollicitations des habitants de la capitale polynésienne qui ont mis le nouvel adjoint de Papeete en charge de l’urbanisme sur la sellette. Bruno Marty a pris le temps de compulser le dossier de A à Z avant de reprendre la main sur l’affaire du centre islamique de Tahiti (CIT). Ce dernier n’a jamais fermé ses portes et pour cause, il n’y a pas eu effectivement jusqu’ici d’arrêté de fermeture de la part de la municipalité !

Après la polémique en septembre/octobre 2013 sur l’ouverture de ce centre islamique, les choses s’étaient un peu figées. Le CIT, une association cultuelle adressait officiellement, le 30 septembre 2013 à la maire de Papeete une demande d’autorisation pour accueillir du public dans ses locaux au 11, rue Gauguin. La réponse des services techniques de Papeete, en date du 18 octobre, précisait que les locaux en l’état étaient destinés à une activité de bureaux seulement et que pour faire «évoluer la destination du local» à d’autres fins il était nécessaire de fournir de nouvelles pièces dont l’accord formel du bailleur, un dossier d’aménagement intérieur et divers documents pour répondre aux exigences du code de l’aménagement de Polynésie française.

Depuis cette date, plus rien : la mairie n’a été destinataire d’aucun autre document, est restée dans une position d’attente et, aujourd’hui, en a assez de se faire taper sur les doigts. «Nous sommes sans cesse harcelés par la population. La mairie est devenue une cible des critiques on nous demande sans arrêt que faites-vous ?» explique Charles Fong Loi qui a eu à gérer ce dossier avant le renouvellement municipal de mars dernier. Pour stopper cette «spirale de l’accusation» à son encontre, la mairie a décidé de se mettre en action. Le temps imparti laissé à toute association pour se mettre en conformité est visiblement écoulé. «Aujourd’hui la commission de sécurité va être saisie. Je pense qu’on a été assez patient» précise Bruno Marty.

Pour lui, l’issue de cette démarche semble évidente : les locaux à l’étage du 11 rue Gauguin sont à destination de bureaux et ne peuvent pas accueillir plus de neuf personnes à la fois selon un avis rendu le 15 janvier dernier par le président de la commission de sécurité de Papeete. Cette fois, il faudra une visite sur place. «Si la commission de sécurité dit qu’on ne peut pas accueillir de public et bien il y aura un arrêté de fermeture. Et si cet arrêté n’est pas respecté, ce sera devant le tribunal». Bruno Marty indique encore que tout cela va se faire rapidement, sans fixer les délais. «On ne pourra pas nous reprocher de ne pas leur avoir laissé du temps» poursuit encore l’élu qui assure que cette rigueur et cette magnanimité sont les mêmes pour tous, et que régulièrement, des dérogations sont accordées parce que les associations concernées font des efforts dans leur mise en conformité avec les textes. «Mais là, il y a vraiment de la mauvaise foi» conclut-il.

Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 25 Juin 2014 à 17:53 | Lu 5060 fois