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CPS, OPT, CHPF : la grogne prend de l'ampleur


Photo prise lors de la dernière grève à l'OPT en octobre dernier
Photo prise lors de la dernière grève à l'OPT en octobre dernier
PAPEETE, le 30 mars 2015 - La grève à la CPS se poursuit, et s'intensifie même sur le terrain judiciaire avec un juge qui décidera mercredi si le piquet de grève et les barricades installés devant le siège à Mamao sont légaux. Et le mouvement commence à faire des émules, avec des préavis déposés à l'OPT et au CHPF.

A la CPS, la grève continue pour un 7ème jour d'affilée, avec les deux-tiers des salariés du siège en grève. Les antennes, à part quelques perturbations aux Marquises, restent pour l'instant opérationnelles. La situation semble bloquée jusqu'à mercredi au moins, les grévistes demandant la tête du directeur Régis Chang, tandis que la direction essaie de faire lever les barricades et expulser le piquet de grève de Mamao par une décision de justice. Yves Laugrost, président du CA de la PSG, a déjà annoncé qu'il refusait de rencontrer les syndicats tant que les entrées de la CPS seraient obstruées, alors que les grévistes refusent qu'on leur impose des conditions.

La juge qui examine le référé (voir encadré) dévoilera sa décision ce mercredi à 14h, et les syndicats comme la direction ont décidé de camper sur leurs positions en attendant.


Des préavis à l'OPT et à l'hôpital de Taaone

À l'OPT, une réunion avait lieu lundi matin entre les syndicats et la direction, qui se poursuivie encore en ce début de soirée. Le mouvement enclenché par le Syndicat autonome de l'OPT, la CSIP, la CSTP-FO et le SIEN, promettait une grève générale dès mardi soir si la direction ne les rencontrait pas pour discuter de l'application du protocole d'accord de fin de conflit signé en octobre dernier. Il incluait notamment la revalorisation du point d'indice de 2% et "dénonçait le manque de moyens matériels et humains". Les syndicats décrient également le prélèvement de 1,5 milliard Fcfp de dividendes par le Pays dans les réserves de l'Office, argumentant que 19 milliards y ont déjà été prélevés depuis 2009.

Au CHPF la grève se précise

Après une rencontre ce matin entre syndicats et direction de l'hôpital, aucun progrès n'avait été fait sur les revendications des salariés. Les organisations syndicales semblent pessimistes sur les chances de trouver un accord, ce qui pourrait mener à une nouvelle grève du personnel de l'établissement hospitalier de Taaone.

Le préavis annonce une grève générale pour mercredi 00h00, et revient sur la question du budget 2015 et des promesses faites par le gouvernement en termes d'investissements, en plus de nombreuses autres revendications sur le reclassement des ANFA, la formation, les conditions de travail…


Maitre Linda Kintzler, qui défend les grévistes
Maitre Linda Kintzler, qui défend les grévistes
Mais qui bloque la CPS ?

L'audience de la procédure en référé "heure par heure" enclenchée par la direction de la caisse a eu lieu ce lundi matin, et les avocats des deux parties ont pu exprimer leurs points de vue, totalement opposés sur ce qu'il se passe réellement à Mamao. Le représentant de la CPS assure ainsi que les syndicats empêchent l'accès aux bâtiments avec des barricades et des "gros bras présents dès 6h du matin pour intimider les salariés non-grévistes", et souligne que "la CPS ce n'est pas Fort Boyard, on ne devrait pas avoir à escalader des barrières pour y accéder". On y apprend aussi que la direction estime que la grève fait perdre 10 millions de francs par jour à la Caisse. L'avocat assure enfin qu'il y aurait des inquiétudes sur la possibilité de réaliser les EVASAN Internationales et pour verser les prestations vieillesses et famille, sans compter "ceux qui ont besoin des bons alimentaires et vestimentaires remis par la CPS".

Les grévistes, eux, affirment au contraire que c'est la direction qui bloque l'accès des bâtiments à tous les salariés, et que le piquet de grève, sur le domaine public, laisse tout le monde entrer. 10 salariés seraient ainsi entrés sans coup férir mardi dernier alors que la grève avait débuté, avant que la direction ne mette tout le monde dehors pour fermer le bâtiment "pour des raisons de sécurité". Chaque partie a ses propres constats d'huissiers, contradictoires selon l'heure de passage. Le jugement sera rendu mardi après-midi.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Lundi 30 Mars 2015 à 18:40 | Lu 2771 fois