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CESC : touché-coulé pour la réforme de la plongée


PAPEETE, le 24 mai 2017 - Après la polémique déclenchée par le projet de réforme de la réglementation de la plongée début mai, le Conseil économique, social et culturel de Polynésie française s'est exprimé contre le projet de loi et demande au Pays de consulter à nouveau l'ensemble des partenaires concernés par la loi du Pays en prenant en compte ses recommandations et ses préconisations.

L'assemblée plénière du Conseil économique, social et culturel de la Polynésie française (CESC) a débattu mercredi matin sur un projet de loi concernant la réforme de la réglementation de la plongée en Polynésie française qui avait animé les esprits début mai. Si le résultat du projet d'avis et du débat a résulté sur une absence d'avis, le CESC a quand fait connaître son désaccord sur certains points de ce projet de loi.

En effet, le projet de réforme de la réglementation de la plongée avait fait polémique lors de sa présentation. Le 28 avril dernier, différentes associations et fédérations de plongée avaient adressé une lettre ouverte au Pays pour dénoncer un projet de loi qui ne leur convenait pas et pour lequel ils n'avaient pas participé à l'élaboration.

Le désaccord se cristallise autour de la question de l'ouverture du monitorat aux détenteurs du Professional Association of Diving Instructors (Padi). Le CESC s'est exprimé dans le sens de la lettre ouverte sur ce sujet, en montrant son désaccord quant à l'ouverture aux diplômes étrangers. "Le CESC recommande que la priorité soit accordée à la reconnaissance des diplômes et titres professionnels polynésiens. Des restrictions voire interdictions d'exercice devront être opposées aux personnes qui présentent des qualifications extérieures dont les niveaux de sécurité ne répondent pas aux seuils actuellement en vigueur en France et en Polynésie française", souligne le CESC dans ses recommandations. "Le CESC considère que la plongée qui reste une activité comportant des risques, ne doit pas être réduite à un "business" en dehors de tout cadre et est très attaché à la sécurité."

Par ailleurs, le CESC préconise que "les rédacteurs de ce texte reconsultent l'ensemble des partenaires concernés par la loi du Pays en prenant en compte les recommandations et préconisations".

À l'issue de l'assemblée plénière, Anthony Pheu le directeur de la Jeunesse et des Sports qui chapeaute le projet de loi, précise : "Les trois axes sur lesquels nous nous sommes fixés sont la rénovation réglementaire, la sécurité pour l'ensemble des pratiquants et surtout favoriser l'emploi local. Au niveau de l'avis du CESC, il y a quelques erreurs au niveau des diplômes d'État=. Il y a des petites confusions et une remise à jour des connaissances que le CESC doit avoir. L'idée est de trouver, avec l'ensemble des organismes, le niveau de qualification pour répondre aux trois axes. Nous sommes pour une ouverture, mais une ouverture intelligente et avec l'ensemble des acteurs, le CESC en fait partie."
Pascal Lecointre intervient au titre de la Fédération polynésienne d'études et de sports sous-marins (FPESSM), en tant que président de la commission technique. Il indique : "Notre position a toujours été de défendre la profession des moniteurs brevet d'État et à l'annonce de l'ouverture aux brevets Padi, nous sommes intervenus pour œuvrer à la défense de nos professions. Cet avis nous convient même s'il n'est que consultatif, et nous espérons que le Pays suivra ces recommandations. Nous avons déjà eu des contacts avec la Jeunesse et les Sports concernant l'ouverture encadrée au Padi. Nous souhaitons que les gens n'ayant pas de brevet d'État soient soumis à un test pour contrôler qu'ils ont bien les compétences requises. Cette idée semble avoir été acceptée. Nous devons nous revoir."

Et le directeur de la Jeunesse et Sport de conclure : "Nous tiendrons compte de l'avis du CESC pour les parties où il est pertinent, car certaines conclusions sont basées sur de faux arguments."

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Mercredi 24 Mai 2017 à 16:50 | Lu 2030 fois