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Bodyboard – Focus sur Facundo Ciapina : Le bodyboardeur-artiste argentin de Teahupo’o

Facundo Ciapina est Argentin et ne s’exprime quasiment qu’en espagnol. La quarantaine passée, ce bodyboardeur-artiste est à Teahupo’o depuis quelques mois, il repartira en octobre vers « la civilisation ». Après des années dédiées à sa passion, le bodyboard, Facundo a voulu découvrir la magie de Teahupo’o à travers ses habitants comme Tahurai Henry ou Cédric Estall qui lui ont ouvert leur cœur.


Facundo Ciapina, un artiste dans l'âme
Facundo Ciapina, un artiste dans l'âme
Certains viennent à Teahupo’o pour quelques jours, quelques semaines, Facundo lui a choisi une manière bien à lui de découvrir la vague du bout de la route. Ne parlant qu’espagnol, ce passionné de bodyboard a pu se lier d’amitié avec Tahurai Henry ou encore Cédric Estall qui avec générosité lui ont ouvert leur cœur, leur maison. Facundo rend service en aidant à la construction de la pension de Tahurai.
 
Dans son pays, Facundo Ciapina est propriétaire d’un surf shop qu’il ouvre quand il est là, il possède sa marque, « Free Riders ». Sa vie est dédiée au surf et à sa quête de liberté. Facundo n’est pas seulement sportif, il est également un artiste dans l’âme, il peint, il sculpte des figurines de surfeur en pleine action. A Teahupo’o, il est devenu l’ami de tout le groupe de surfeur talentueux qui gravitent autour de la vague : Tahurai Henry, Tikanui Smith, Matahi Drollet, Cédric Estall, Matehau Tetopata…

Facundo a réalisé un de ses rêves, surfer Teahupo'o
Facundo a réalisé un de ses rêves, surfer Teahupo'o
Facundo n’a pas été épargné par la vie et aujourd’hui il n’a plus de famille, à part sa grand-mère en Argentine qu’il affectionne beaucoup. Cette situation lui permet aujourd’hui d’alterner des périodes en Argentine où il travaille à son compte et des périodes de « quête de liberté », de surf et de création. Il est aussi photographe, caméraman sous-marin, utilisant sa créativité de différentes manières avec un sol mot d’ordre : la liberté.
 
La Polynésie a toujours attiré des personnages hors du commun, des artistes en quête inspiration. Une fois passé le pont après le PK0, on entre dans une autre dimension, c’est un peu une vie de village où tout le monde se connaît. La vie de ceux qui surfent est rythmée par les sessions, la pêche, par le train de houle qui se termine ou qui commence…C’est la magie de Teahupo’o, son « mana » qui rend le spot du bout de la route si spécial.

Après le bodyboard, la peinture...
Après le bodyboard, la peinture...
Rencontre avec Facundo Ciapina :
 
Pourquoi es-tu venu à Tahiti ?
 
« C’est une grande question ! L’idée de venir à Tahiti est née du rêve de surfer la vague la plus incroyable du monde, une vague que je n’avais pu voir qu’en film. C’est seulement après avoir pratiqué le sport de ma vie - le bodyboard - pendant 20 ans que j’ai pu réaliser ce rêve. Je suis natif d’une ville qui n’a pas la mer, vers l’âge de 10 ans mon père se déplaça vers la côte, vers Mar de Plata, une ville touristique d’Argentine. J’ai dû voyager pour apprendre, dans différents pays. Mon rêve ultime était de venir ici. J’ai économisé longtemps pour pouvoir venir puis revenir. »
 
Quelques mots sur ta vocation artistique, ton inspiration ?
 
« Mon art retrace l’évolution de ma personne pendant toutes ces années de voyages. L’étude, l’observation m’a permis de créer à chaque voyage. J’ai beaucoup appris de ces trips surfs dans différents pays. Le surf m’a donné l’inspiration pour créer des choses. Après mes sessions de surf, j’ai toujours dédié du temps pour faire de l’art en peignant ou en faisant des sculptures. Venir à Tahiti, c’était un rêve pour moi, et quand j’y suis parvenu, l’inspiration fut magique. Tout est tellement beau et magique, on ne peut qu’être inspiré pour créer et créer encore. »
 
Tu penses faire une exposition ou vendre tes créations ?
 
« Je ne fais pas les choses en pensant à les vendre. Je crée car cela vient du cœur. Je ne fais jamais les choses pour de l’argent. Une expo ? Peut être un jour j’en ferai une, pour que les gens voient ce que je fais, mais jamais pour de l’argent. Pour laisser un souvenir d’un lieu où je suis venu, une part de moi même. Je laisse quelque chose aux personnes que j’aime, aux personnes qui m’ont hébergé par exemple. »
 

Facundo est également sculpteur
Facundo est également sculpteur
Pourquoi aimes-tu particulièrement Teahupo’o ?
 
« Teahupo’o c’est l’aboutissement de toute une vie dans ce sport, le bodyboard. C’est la fin de la route, la fin d’une carrière. Voir LA vague et la surfer, c’était le défi le plus grand de ma vie. J’ai surfé beaucoup de vagues dans le monde et Teahupo’o c’est la vague ultime. J’ai eu la chance d’avoir de belles vagues, et de me lier d’amitié avec des bonnes personnes, des locaux, qui m’ont traité comme si je faisais partie de leur famille. »
 
« C’est ce côté humain qui m’a incité à revenir, pour apprécier avec eux cette vague et le côté magique de Teahupo’o. C’est un lieu qui m’apporte la sérénité et qui me fait me sentir en équilibre avec le système car en Argentine je travaille beaucoup alors quand je viens ici, j’en profite pour peindre, créer et surfer tranquille. » Propos recueillis et traduits par SB

Rédigé par SB le Jeudi 22 Septembre 2016 à 14:35 | Lu 4281 fois