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Billets d'avion et aide psychologique pour les ex enfants réunionnais de la Creuse


París, France | AFP | jeudi 16/02/2017 - Les anciens enfants réunionnais victimes de migrations forcées vers la métropole organisées par l'Etat entre 1963 et 1982 vont pouvoir bénéficier d'aides au financement de billets d'avion vers La Réunion et de nuitées d'hébergement, ainsi que d'une cellule psychologique, a annoncé jeudi la ministre des Outre-mer.

Lors d'un point d'étape de la commission d'experts chargée de faire la lumière sur la migration forcée de ceux qu'on appelle souvent "les Enfants de la Creuse", la ministre Ericka Bareigts a décidé "de répondre positivement à quelques propositions" de la commission, qui rendra son rapport définitif au premier trimestre 2018.

Elle a annoncé la création d'une "bourse de mobilité", gérée par l'Union départementale des associations familiales (UDAF) de la Réunion, pour que ces "ex-enfants transplantés" puissent être aidés pour l'achat de billets d'avion (jusqu'à 90% du billet) pour retourner sur leur "lieu d'origine" que certains n'ont parfois jamais revu, "à raison d'une fois tous les trois ans", afin de "pouvoir interroger, se ressourcer, rencontrer leurs proches", et "reconstituer son histoire personnelle", a dit la ministre.

Cette annonce était très attendue par les associations représentant ces "ex-mineurs transplantés".

Ils bénéficieront également d'aides au financement de trois nuitées sur place (jusqu'à 95%).

Ces aides interviendront "dès le mois qui vient", a précisé la ministre, sous réserve que les personnes soient identifiées comme faisant partie des 2.150 "ex-mineurs transplantés" recensés par la commission d'experts présidée par le sociologue Philippe Vitale.

La commission est en train d'établir la base de données permettant d'identifier ces ex-enfants, dont certains ont depuis changé de noms (adoption, mariage, etc.). Autour de 1.900 personnes ont déjà été identifiées.

Un soutien psychologique et un accompagnement dans leurs démarches juridiques leur seront également apportés, a ajouté la ministre, qui va signer une convention de partenariat avec l'Institut national d'aide aux victimes et de médiation (Inavem).

Les "Enfants de la Creuse" est le nom donné à ces enfants réunionnais qui, suivis par les services sociaux,ont été contraints, entre 1963 et 1982, à une migration forcée vers 75 départements de l'Hexagone touchés par l'exode rural, notamment dans la Creuse, où ils ont été placés en foyers, familles d'accueil ou familles adoptives, au motif de résoudre les problèmes de démographie galopante et de grande pauvreté que connaissait alors La Réunion.

Ces enfants n'ont parfois jamais remis les pieds à la Réunion, ont perdu tout contact avec leurs familles et ne connaissent pas leur histoire.

Rédigé par () le Jeudi 16 Février 2017 à 05:54 | Lu 706 fois