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Aux Assises ce matin : "Les faits sont là : j'ai pris la vie d'un nourrisson"


La poussette des jumeaux alors qu'ils étaient bébé a été placée sous scellés comme pièce à conviction. Mais tous les experts ont écarté que les traumatismes ayant conduit au décès du bébé pouvaient résulter d'un accident de poussette quelques semaines avant le drame.
La poussette des jumeaux alors qu'ils étaient bébé a été placée sous scellés comme pièce à conviction. Mais tous les experts ont écarté que les traumatismes ayant conduit au décès du bébé pouvaient résulter d'un accident de poussette quelques semaines avant le drame.
PAPEETE, le 4 mars 2015. Au second jour du procès aux assises d'un homme de 28 ans accusé d'avoir secoué et frappé un bébé de 3 mois -qui décédait 15 jours plus tard en septembre 2010-, les faits se sont éclaircis pour les jurés. A la barre, l'accusé a finalement admis, après un rapport accablant du médecin légiste être "responsable de la cause de la mort" du bébé. Il explique un énervement constant dans cette journée fatidique au cours de laquelle les pleurs de l'enfant ont fini par provoquer un dérapage fatal. "Le seul coupable c'est moi" a-t-il ajouté. Car si ce jeune homme est jugé par les assises où il risque 20 ans de prison pour la mort du nourrisson, son ex concubine, la tante du bébé, est convoquée dans quelques mois devant le tribunal correctionnel pour violences, non assistance à personne en danger et non dénonciation des faits. L'accusé a aussi demandé "pardon à tous et surtout aux parents". Dans la salle d'audience, il n'y a jamais eu de regard direct entre l'accusé dans son box et le couple de parents, âgés tous deux d'une trentaine d'années, qui suivent les débats sur le banc de la partie civile.

La reprise du procès, ce mercredi matin, a été particulièrement douloureuse pour le couple de parents. En liaison Internet depuis Bordeaux, l'expert médecin légiste a détaillé par le menu les traumatismes et lésions dont le nourrisson était atteint quand il a été accueilli à l'hôpital de Mamao. En état de mort cérébrale, le pronostic vital du nourrisson était déjà réservé. Au mieux, une évolution en état végétatif était envisagée. Le rapport d'expertise est accablant pour l'accusé. La double fracture crânienne, des deux côtés de la tête du bébé, les hémorragies sous-durales, les hématomes sur les joues, un œil, les lèvres, derrière l'oreille droite indiquent qu'il y a eu plusieurs coups.

Un seul de ces coups a pu être fatal et il a été porté avec le poing serré, la tête du nourrisson ayant pu percuter un plan dur sur l'autre côté. L'accident de poussette quelques semaines plus tôt n'aurait pas pu provoquer de tels traumatismes : tous les experts sont formels."Ce sont des fractures qui procèdent d'un coup ou de plusieurs, il s'agit de lésions de cous et de contrecoups". L'expert avance l'hypothèse d'un coup de poing "alors que le bébé repose de côté sur un plan dur". Des traumatismes violents qu'on ne peut imputer à la mère, que la belle famille a continué dans ses témoignages mardi après-midi de dénigrer consciencieusement sur ses capacités maternelles, revenant sans cesse à l'accident de poussette. "Avec un tableau gravissime comme celui-là, les signes cliniques apparaissent immédiatement, très peu de temps avant l'hospitalisation" ajoute encore l'expert qui précise même que le ou les coups ont nécessairement été violents, car le crâne d'un bébé étant malléable, il ne se fracture pas si facilement. Le verdict est attendu ce mercredi soir.

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Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 4 Mars 2015 à 12:13 | Lu 1734 fois