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Athlétisme – Focus sur Takina Bernardino : Seule athlète polynésienne aux mondiaux de Londres

Takina Hereiti BERNARDINO à 24 ans. Cette athlète polynésienne a récemment participé à ses deuxièmes mondiaux d’athlétisme à Londres, s’alignant sur la course reine du 100m. Si ses performances n’ont pas été à la hauteur de ses exigences, Takina a côtoyé l’élite mondiale et a même assisté à la dernière course d’Usain Bolt. Retour avec elle sur cette formidable expérience. TM / Sport Tahiti


Takina à droite, lors des mondiaux de Londres
Takina à droite, lors des mondiaux de Londres
Parole à Takina Bernardino :
 
Comment se sont déroulés tes jeux à Londres ?
 
« J’ai eu beaucoup d’appréhension et surtout beaucoup de stress. Suite à une grosse déchirure à l’ischio gauche fin mai, j’ai dû arrêter tout entraînement pendant 3 semaines et reprendre petit à petit. J’étais aussi vraiment stressée dès la veille de ma course quand j’ai su la composition de ma série du 100m. Sans compter, que j’ai du changer de pied d’appel 2 jours avant ma course, et que le 100m n’est pas du tout ma « cup of tea » haha ! Je préfère le 200m et surtout le 400m. Le 100m est trop court et les départs en start sont mon gros point faible. »
 
« Du coup, je cogitais trop. Et ça c’est vu sur ma course, mon chrono a été très mauvais. Je fais 12″88, ce qui est très loin de mon record personnel de 12″37. Mon objectif était de battre ce record en allant chercher les 12″20 mais ce sera pour la prochaine fois du coup. C’est ma pire performance de 100m de l’année. J’ai même fait un peu mieux aux championnats du monde en Russie en 2013 (12″84) (sourire) ! Mon approche est très mauvaise, comme le dit mon coach, car je perds vite mes moyens dès que je suis stressée. Je dois vraiment travailler sur ça si je veux atteindre mes objectifs dans la vie de tous les jours. »
 
Parles nous un peu de ta préparation ?
 
« Je l’ai faite en métropole, car je suis en master gestion de l’environnement actuellement à Lyon. J’ai la chance de m’entraîner au stade de Bron avec Djamel Boudebibah et des championnes telles que Floria Gueï (championne d’Europe du 400m), ou encore Fanny Peltier, membre du relais 4×100 de l’équipe de France. »

Takina a pu voir cotoyer l'élite mondiale du sprint
Takina a pu voir cotoyer l'élite mondiale du sprint
Que retiens tu de cette expérience à Londres ?
 
« Londres est une belle ville, et avec notre accréditation d’athlète on était beaucoup sollicités par les gens pour prendre des photos ! C’était plutôt rigolo ! Ce n’est pas la première fois que je fais face au niveau mondial et c’est toujours un grand honneur de concourir avec des athlètes de ce niveau. Ce sont mes plus beaux mondiaux, car j’ai pu faire la connaissance de beaucoup d’athlètes de l’équipe de France tels que Jimmy Vicaut, Teddy Venel, Pierre Ambroise Bosse qui est champion du monde du 800m etc … et aussi des entraîneurs de l’équipe de France. Tout ça grâce à mon coach Djamel qui en fait partie. »
 
« J’ai eu l’honneur d’être dans la série de la championne d’Europe Dafne Shippers qui a obtenu le bronze au 100m à Londres, et aussi une favorite, Marie José Talou qui a eu la médaille d’argent au 100m. Enfin, j’ai eu le grand plaisir de voir les échauffements du fameux roi du sprint Usain Bolt. Bolt restera toujours la légende du sprint et une inspiration pour tous. Je suis plutôt triste de l’avoir vu finir 3e du 100m pour ces derniers mondiaux mais bon il manquait une médaille de bronze à son palmarès après tout (rires) ! »
 
Quels sont tes prochains objectifs ?
 
« Je compte bien faire baisser le chrono au 200m et 400m et pourquoi pas avoir également le record de Polynésie sur 200m (sourire). Après mon Master, je compte travailler environ deux ans en France pour acquérir de l’expérience tant dans le domaine professionnel que sportif, avant de rentrer à Tahiti avec l’objectif de travailler dans mon domaine. J’en profite pour vraiment remercier ma famille et mon chéri Teiva qui m’ont toujours soutenu et qui ont toujours cru en moi. Et, bien sûr un clin d’œil à mon groupe d’entraînement et à mon coach Djamel sans qui je n’en serais pas là. »

Namataiki TEVENINO, Raihau MAIAU, Takina BERNARDINO et Grégory BRADAÏ
Namataiki TEVENINO, Raihau MAIAU, Takina BERNARDINO et Grégory BRADAÏ

Rédigé par TM / Sport Tahiti le Vendredi 18 Août 2017 à 16:29 | Lu 1538 fois