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Arts de Papouasie-Nouvelle-Guinée au musée du Quai Branly à Paris


Dans une scénographie immersive guidant le visiteur à travers un village, l'exposition "SEPIK, Arts de Papouasie-Nouvelle-Guinée" donne à voir et à comprendre cette organisation sociale unique.
Dans une scénographie immersive guidant le visiteur à travers un village, l'exposition "SEPIK, Arts de Papouasie-Nouvelle-Guinée" donne à voir et à comprendre cette organisation sociale unique.
NEWS Press | vendredi 02/10/2015 - Première exposition en France consacrée aux arts des populations du fleuve Sepik en Papouasie-Nouvelle-Guinée, l'exposition du musée du quai Branly rassemble 230 oeuvres en provenance de ses propres collections et de celles de 18 musées d'Europe et du monde.

Le Sepik est le plus long cours d'eau de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il se situe au nord de l'île et s'étend sur 1 126 km avant de se jeter dans l'océan Pacifique. Immense marais, sa vallée abrite depuis le premier millénaire avant notre ère des populations qui vivent sur les berges ou dans des zones proches du fleuve et de ses affluents. Ces sociétés évoluent dans un monde où tout objet est multiforme, susceptible d'être sculpté, gravé ou peint de figures animales, humaines ou de motifs abstraits.

Sculptures, crochets, colliers en coquillage d'huître perlière, tambours à fente, flûtes en bambou, coiffes en vannerie, coupes en coco, panneaux d'écorces peintes, cranes sur-modelés, qu'ils appartiennent au quotidien ou apparaissent lors des cérémonies, les objets sont parés d'images ou de signes en lien avec la nature et les figures ancestrales humaines ou animales.

L'exposition évoque l'espace d'un village traditionnel avec ses lieux publics ouverts à tous et ses majestueuses maisons des hommes érigées sur des allées accessibles aux seuls initiés. Elle mène à la découverte des figures majeures des ancêtres et permet aux visiteurs d'appréhender les multiples formes et variations sous lesquelles les ancêtres se manifestent.

L'exposition présente les résultats de 35 ans de recherches menées par Philippe Peltier, Markus Schindlbeck et Christian Kaufmann. Les pièces présentées ont été choisies pour leurs qualités formelles et certaines comptent parmi les icônes de l'art du Sepik. Toutes témoignent de la grande diversité des formes développées et de matériaux utilisés par les habitants des berges du fleuve.

Dans le Sepik, l'organisation sociale des villages impose que les femmes vivent strictement séparées des hommes. Dans un espace réservé aux hommes, les ancêtres sont omniprésents et se manifestent lors de cérémonies rituelles accessibles aux seuls initiés. Pour rendre compte de la densité de ce monde partagé entre ciel et eau, le commissaire d'exposition a choisi de faire découvrir aux visiteurs les rapports étroits entretenus par les habitants de la vallée avec le monde des esprits et des ancêtres.

Dans une scénographie immersive guidant le visiteur à travers un village, l'exposition "SEPIK, Arts de Papouasie-Nouvelle-Guinée" donne à voir et à comprendre cette organisation sociale unique.

"Sepik : ce mot bref, qui claque comme un coup de fouet dans l'air, a hanté, hante et hantera encore longtemps notre imaginaire. Il est l'un de ces noms qui évoquent des contrées lointaines, des lieux mythiques. Ici, une vallée du nord de la Nouvelle-Guinée. Il y a mille manières de découvrir le Sepik. Des générations entières l'ont abordé par la lecture de récits d'explorateurs et d'aventuriers ou de récits scientifiques comme ceux de Margaret Mead ou, plus pointus, de Gregory Bateson. D'autres l'ont découvert dans les musées et plus particulièrement dans les musées allemands, notamment le musée d'Ethnologie de Berlin. Là, au fil des vitrines d'une richesse insoupçonnée, elles découvraient, souvent incrédules, des objets aux formes inventives, imprévisibles, des objets qui sont autant de provocations à l'imagination, où se mêlent, dans un débordement ininterrompu, agressivité, séduction et sexualité."

Philippe Peltier et Markus Schindlbeck


Colloque international Sepik, mardi 27 et mercredi 28 octobre 2015


En raison du nombre et de la complexité des sociétés installées sur ses berges mais aussi d'une production matérielle aussi étonnante que variée, la vallée du Sepik et de ses affluents a joué le rôle de laboratoire pour la recherche de terrain et la réflexion sur les rituels et l'usage des objets. Ce colloque permet de faire le point sur la recherche et plus particulièrement sur l'interprétation des objets dans leurs usages (rituels, danses etc.) ainsi que sur les problématiques de mise en représentation par les musées et leurs expositions.

Du mardi 27 octobre 2015 au dimanche 31 janvier 2016

En application du Plan Vigipirate niveau "alerte attentat", l'accès au musée du quai Branly se fait uniquement par l'entrée Debilly (37, quai Branly) et par l'entrée Université (218, rue de l'Université).
Ouverture exceptionnelle les lundis des petites vacances scolaires (Toussaint, Noël, Hiver et Printemps) de 11h à 19h
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le Vendredi 2 Octobre 2015 à 23:27 | Lu 1259 fois