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Arrivé libre à l'audience, le pervers repart menottes aux poignets


C'est entre deux policiers que le prévenu, jugé libre pour une série d'agressions sexuelles, a quitté le palais de justice à l'énoncé de sa condamnation.
C'est entre deux policiers que le prévenu, jugé libre pour une série d'agressions sexuelles, a quitté le palais de justice à l'énoncé de sa condamnation.
PAPEETE, le 21 mars 2017 - Un homme de 44 ans a écopé de 2 ans de prison ferme avec mandat de dépôt pour Nuutania, ce mardi, reconnu coupable d'abus sexuel sur sa petite nièce de 10 ans et d'agressions sexuelles répétées sur sa voisine, dont il se disait amoureux.


L'ancienneté des faits aura pesé moins lourd que leur gravité dans la balance de la justice. Le tribunal correctionnel a condamné ce mardi à 4 ans de prison, dont 2 ans ferme, un homme de 44 ans reconnu coupable d'abus sexuel sur sa petite nièce de 10 ans, et d'au moins six agressions sexuelles sur une voisine dont il s'était épris. Les premiers faits remonteraient à l'année 2005, un soir de bringue dans la maison de la grand-mère, les seconds ont été commis entre juillet 2012 et janvier 2013 au domicile de la victime.

L'avocat du prévenu, Me Mestre, qui avait plaidé la relaxe des accusations d'agression sur l'enfant, a dix jours pour faire appel. Son client, arrivé libre au palais de justice, dormira à Nuutania en attendant. Un mandat de dépôt a été ordonné pour la partie ferme de la peine et c'est menottes aux poignets que le quadragénaire a quitté la salle d'audience aujourd'hui, hagard, sous escorte policière.

Malade d'alcool

C'est l’aînée des deux victimes qui s'était résolue à déposer plainte, début 2013, contre ce voisin "menaçant et insistant" qui n'hésitait pas à s'introduire chez elle la nuit pour tenter d'obtenir ses faveurs sexuelles. Sept fois en six mois selon la plaignante. Si le quadragénaire n'est jamais arrivé à ses fins, en raison notamment de la capacité de résistance de cette femme qu'il convoitait, ces intrusions nocturnes étaient parfois très violentes. Lui, short baissé et tentant de lui arracher la culotte, elle, recroquevillée et tenue de force par les poignets sur son lit. Le quadragénaire se glissait chez sa voisine en prenant soin de déplacer des parpaings qu'elle utilisait pour bloquer la porte d'entrée de son fare. Complètement ivre pendant ses virées, le prévenu la menaçait tour à tour de s'en prendre à sa famille, à sa fille, de brûler sa maison si elle ne cédait pas à ses avances.

L'affaire, qui prenait le chemin de la cour d'assises, a finalement été correctionnalisée en accord avec les parties civiles. "Heureusement que la victime n'était pas entièrement tétanisée par les intrusions du prévenu, sinon on peut imaginer ce qu'il se serait passé", a insisté le représentant du ministère public dans son réquisitoire, dressant le portrait d'un homme "manipulateur (…) prêt à tout pour assouvir ses pulsions sexuelles". A la peine de prison ferme avec exécution immédiate sont venus s'ajouter une inscription au fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles et 3 millions de francs de dommages et intérêts à verser aux deux victimes.

Pour la défense de son client, l'avocat du prévenu a tenté de convaincre les juges qu'ils n'étaient pas en présence "d'un prédateur sexuel" mais d'un homme malade de l'alcool à l'époque et éprouvant les pires difficultés à canaliser, comme il se devrait, "ses sentiments amoureux".

Rédigé par Raphaël Pierre le Mardi 21 Mars 2017 à 17:48 | Lu 11616 fois