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Alzheimer : l’art thérapie comme complément de prise en charge


"Il n’est pas question de prendre en charge un patient, ni de remplacer une thérapie médicamenteuse, psychologique ou psychiatrique, l’art thérapie est un complément", explique Élise Millot.
"Il n’est pas question de prendre en charge un patient, ni de remplacer une thérapie médicamenteuse, psychologique ou psychiatrique, l’art thérapie est un complément", explique Élise Millot.
PAPEETE, le 26 mai 2017 - L’association Polynésie Alzheimer met en place des ateliers d’art thérapie pour les personnes ayant des troubles de la mémoire, de concentration et/ou d’attention et de leur aidant. L’idée étant de stimuler les facultés d’expression et de communication des personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer, quel que soit l’avancement de la maladie.

L’association Polynésie Alzheimer explique, concernant les ateliers d’art thérapie, qu’ils s’adressent "aux personnes qui ont des problèmes de communication, d’expression, des difficultés de relation avec les autres". Leur objectif est "de permettre de garder le lien avec l’autre et d’exprimer des choses". "Ils aident les personnes souffrant de problèmes de mémoire et/ou de concentration, à stimuler leurs facultés d’expression et de communication."

Une meilleure gestion du stress, de l’espace, des émotions

Développer son imaginaire, créer, travailler en groupe, maitriser son corps et sa voix, prendre la parole en public, gérer sa respiration, sont des outils reconnus comme permettant une meilleure gestion du stress, de l’espace, des émotions et donc de retrouver confiance en soi et affirmation de soi. "L’expression corporelle et orale sont des outils au service du développement personnel, du bien-être et de l’optimisation de notre potentiel", affirme l’association Polynésie Alzheimer.

"Un art thérapeute est le garant d’un cadre, il accompagne le processus de création de personnes malades ou qui sont à la recherche de toujours plus de bien-être", explique Élise Millot, art thérapeute. Metteur en scène à l’origine, elle s’est formée à l’art thérapie il y a 7 ans. "Il n’est pas médecin, il n’y a pas de notion médicale à proprement dite dans la pratique. Il utilise un art, la danse, le théâtre, la peinture, pour stimuler la création, aider ceux qui en ont besoin."

"Les personnes malades retrouvent confiance en eux"

Lors des ateliers, "les participants prennent des risques, ils réapprennent à parler, ils réalisent des exercices, réussissent et, de ce fait, retrouvent confiance en eux", précise Élise Millot en écho à l’association Polynésie Alzheimer. "Dans le cadre précis d’ateliers organisés avec des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, les résultats sont nets. L’art thérapie participe au maintien cognitif, les patients se remettent à parler, ils osent faire ou refaire des choses qu’ils s’interdisaient par peur de mal faire."

En pratique, Élise Millot constate que l’art thérapie n’est pas encore estimé à sa juste valeur en ce sens qu’elle n’est pas ou encore trop peu envisagé dans le cadre d’une prise en charge médicale. "Il n’est pas question de prendre en charge un patient, de remplacer une thérapie médicamenteuse, psychologique ou psychiatrique, l’art thérapie est un complément." Elle ajoute : "en diminuant la dose de stress, les traitements conventionnels sont plus efficaces, le corps gère mieux la maladie. Chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, cela freine la progression de la maladie."

Prévus à l’origine les mercredis compris entre le 24 mai au 14 juin, ces ateliers sont reportés à la rentrée scolaire. Mais les personnes intéressées peuvent tout de même se faire connaître dès aujourd’hui.



La maladie et sa prise en charge : former, informer, aider

La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative, ce qui signifie que les neurones dégénèrent au fil de du temps. Le malade voit apparaître des troubles de mémoire, de langage, de reconnaissance, des difficultés dans l’exécution de certains gestes. Décrite par le médecin allemand Alois Alzheimer en 1906, elle est toujours incurable. Aujourd’hui c’est la cause la plus fréquente de démence chez l’être humain. Lorsqu’elle se fait jour dans une famille, c’est le choc. Le patient passe au-devant de la scène. Tout au long du parcours de soin et dans le cadre de la prise en charge, les aidants eux, restent souvent en arrière-plan. Ce contexte, l’association Polynésie Alzheimer en est consciente. Créée en 2013 elle informe, forme sur la maladie d'Alzheimer, et aide à améliorer la prise en charge des malades polynésiens, et de leurs familles.


PRATIQUE

Intervenante : Elise Millot, art-thérapeute, animatrice d’atelier théâtre / expression corporelle.
Conditions de participation : atelier en temps partagé destiné aux personnes ayant des troubles de la mémoire, de concentration et d’attention… dans le cadre d’une maladie d’Alzheimer au stade léger à modéré ou d’une autre pathologie. Ils peuvent être accompagnés d’un aidant ou d’un proche.
Nombre maximum : 10 personnes.

CONTACTS

Elise Millot, art-thérapeute http://elisemillot37.wixsite.com/formateur ou 87 25 48 25
Polynésie Alzheimer : Facebook : Polynésie Alzheimer ou 40 50 20 43 ou 87 35 50 19

Rédigé par Delphine Barrais le Vendredi 26 Mai 2017 à 10:07 | Lu 6285 fois
           



Commentaires

1.Posté par emere cunning le 27/05/2017 14:04 | Alerter
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